Toulouse accueille AsterX, le premier exercice européen de spatial militaire

Le président de la République, Emmanuel Macron, est attendu à Toulouse vendredi 12 mars pour assister au premier exercice européen spatial militaire organisé au sein du Commandement de l'espace (CDE). Au programme de cette opération virtuelle baptisée AsterX : des débris dangereux, des lancements en urgence pour pallier la panne d'un satellite stratégique ou encore le déploiement d'armes anti-satellite contre la France.
Le commandement de l'espace à Toulouse réalise le premier exercice spatial militaire d'Europe.

Un an et demi après la création du commandement de l'espace (CDE) de l'Armée française à Toulouse, la Ville rose accueille en ce moment le premier exercice spatial militaire d'Europe.

Baptisée AsterX (en référence au premier satellite français envoyé en orbite en 1965), cette opération virtuelle va mobiliser 60 opérateurs à Toulouse, mais également des officiers de liaison de l'armée allemande et de l'US Space command pour faire face à toute une panoplie de scénarios.

Changement en urgence des orbites des satellites

"Cela peut être la découverte d'un nouvel objet en orbite. Il faut surveiller qu'il ne se rapproche pas de l'un de nos satellites importants pour les télécoms, l'observation de la Terre ou la géolocalisation. Autre cas de figure : un objet commence à avoir un comportement bizarre avec une orbite qui s'approche de l'atmosphère en risquant de retomber sur Terre. Il faut déterminer où cet objet va tomber et mettre en place les chaînes de secours au sol, voire aller jusqu'à l'évacuation de populations. Des événements plus agressifs peuvent survenir avec un pays qui décide de tirer une arme anti-satellite qui va générer beaucoup de débris et risquer de détruire des satellites dans un scénario à la Gravity. Il faut changer les satellites d'orbite et prendre des mesures d'urgence", décrit l'Elysée.

Avant d'ajouter :

"Ce sont des événements auquel le nouveau Commandement de l'espace (CDE) est régulièrement confronté mais le but lors de l'exercice est de saturer les opérateurs en leur donnant beaucoup de travail pour tester les chaînes de commandement et les améliorer. Pour porter la voix de la France en matière de spatial militaire, nous avons besoin d'un CDE efficace. Le président de la République va pouvoir se rendre compte de sa montée en puissance."

Lire aussi : Spatial et Défense. Emmanuel Macron attendu à Toulouse vendredi

La France mise sur des réponses défensives

Emmanuel Macron viendra en effet en personne ce vendredi 12 mars dans les locaux du Cnes qui abrite pour le moment le Commandement de l'espace pour assister à l'exercice. Les scénarios avancés sont loin d'être de la science-fiction. En septembre 2018, la ministre des Armées Florence Parly dévoilait depuis Toulouse une tentative d'espionnage russe ciblant un satellite français, Athena-Fidus, mettant en évidence la vulnérabilité de l'infrastructure spatiale française. Plusieurs pays comme la Chine et l'Inde ont été jusqu'à tirer sur un satellite pour faire une démonstration de force.

Pas question d'en arriver là pour le moment du côté de la France.

"Nous sommes dans une stratégie défensive et il existe des modes réversibles avant ce stade comme la possibilité de brouiller un signal ou d'aveugler temporairement un satellite. Le grand avantage est de ne pas créer de débris supplémentaires, contrairement à des modes d'action mis en oeuvre par d'autres pays avec des armes cinétiques", souligne l'exécutif.

Les débris sont d'ailleurs une préoccupation grandissante de l'Armée française. Certains objets de très petite dimension sont très difficiles à détecter mais sont en mesure pour autant de détruire un satellite rencontré sur leur trajectoire.

Le commandement de l'espace mobilisera à terme 400 personnes à Toulouse. Les infrastructures définitives commenceront à sortir de terre en 2023 et le centre de commandement sera pleinement opérationnel en 2025. Par ailleurs, la Ville rose vient d'être choisie par l'OTAN pour accueillir un centre d'excellence dédié aux opérations spatiales qui accueillera 42 personnes d'ici 2025, dans des bâtiments spécialement construits à cet effet.

Lire aussi : Toulouse renforce son leadership spatial en accueillant le centre d'excellence de l'OTAN

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