Airbus espère un doublement du marché des services d'ici 2041

Avec la reprise du trafic aérien, l'avionneur européen table sur un retour au niveau pré-Covid de son activité de services courant 2023. D'après ses projections, la demande sur ce segment pourrait doubler dans les vingt prochaines années avec la mise en service de près de 40.000 nouveaux avions, les besoins de formation de nouveaux pilotes, la digitalisation ou encore l'essor d'outils de réduction de l'empreinte carbone de l'aviation.
(Crédits : Navblue)

Airbus va-t-il enfin voir son activité de services décoller ? En un demi-siècle d'existence, l'avionneur européen a fabriqué plus de 12.000 avions. C'est cette activité de production qui a fait sa renommée et l'essentiel de sa valeur ajoutée. Mais l'avionneur européen tente depuis des années de faire grandir son activité de services : maintenance, formation, nouveaux services numériques à bord des avions...

« Les services pour les avions commerciaux ont généré 3,3 milliards d'euros (3,8 milliards de dollars) en 2018  à comparer avec les 55 milliards d'euros provenant des commandes d'avions », indiquait Philippe Mhun, vice-président en charge des programmes et des services d'Airbus en 2019, lors d'une conférence organisée à Toulouse. En pleine croissance, le groupe s'était fixé l'objectif de quasiment tripler ses revenus dans les services en visant les 10 milliards de dollars par an d'ici à 2025.

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2,3 milliards d'euros de revenus en 2021

Mais avec l'effondrement du trafic aérien en 2020, ce n'est pas seulement les cadences de production des avions qui ont été impactées, la fourniture de services a elle aussi plongé. Deux ans et demi plus tard, les perspectives sont plus optimistes. Au mois d'août, le nombre de vols est revenu en Europe à 88% du niveau de 2019 d'après Eurocontrol.

« Les revenus générés par les services au niveau d'Airbus commercial aircraft ont atteint 2,3 milliards d'euros en 2021 (et 8,6 milliards en incluant Airbus Helicopters et Airbus Defence and Space). Nous espérons retrouver les niveaux de 2019 en 2023 », a indiqué ce jeudi 6 octobre Philippe Mhun.

Sur cette activité, la compétition reste féroce avec Boeing. Si sur le carnet de commandes d'avions Airbus s'est imposé, et de loin, comme n°1 mondial, le consortium européen garde une longueur de retard par rapport à Boeing dans le domaine des services. Le rival américain a créé dès 2017 une entité dédiée, Boeing Global Services qui a enregistré un chiffre d'affaires de 16,3 milliards de dollars en 2021.

Mais les cartes pourraient être rebattues dans les prochaines années avec l'explosion annoncée de la demande de services.

« Le marché mondial des services va plus que doubler d'ici 2041. Nous prévoyons une croissance moyenne annuelle de 3,7% sur les vingt prochaines années. Ce marché pèsera en 2022 près de 100 milliards de dollars et va atteindre 232 milliards en 2041 », a avancé Amaya Rodriguez Gonzalez, responsable de la stratégie du marché secondaire chez Airbus.

Huit millions d'heures de vol en simulateur

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cet optimisme. Tout d'abord, l'avionneur estime qu'il y aura 47.000 avions en service à cet horizon (contre près de 23.000 actuellement). À l'horizon 2041, plus de 7.000 avions de la flotte actuelle voleront toujours, les 15.000 aéronefs restants devront être remplacés. Et puis, avec la croissance du trafic aérien, il faudra mettre en service 24.000 avions supplémentaires.

Ces nouveaux aéronefs représentent autant de services de maintenance et d'amélioration des avions en plus à gérer. « En 2041, cela représente 5.000 contrôles lourds à réaliser et 7.000 inspections de moteurs », énumère Amaya Rodriguez Gonzalez. Ensuite, d'après la responsable, la connectivité comme par exemple l'accès au Wifi pendant le vol, « deviendra un produit de base et non plus un luxe comme aujourd'hui ». L'avionneur estime que les compagnies devront mettre à niveau ou remettre à neuf plus de 2.000 cabines.

Par ailleurs, Airbus estime qu'à cette échéance, il faudra embaucher dans le monde 640.000 techniciens, 525.000 pilotes et 875.000 membres d'équipage. Autant de personnes qu'il faudra former. Le groupe table sur huit millions d'heures de vol dans les simulateurs. Enfin, l'avionneur européen pointe la forte demande de solutions pour réduire l'empreinte carbone de l'aviation via des outils d'optimisation à l'image des solutions développées par sa filiale Navblue ou de recyclage des appareils via son autre filiale Tarmac Aerosave.

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Commentaire 1
à écrit le 06/10/2022 à 16:10
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😂😂😂😂 Encore l'occident qui s'imagine des projections délirantes 🤣🤣🤣 le concurrent chinois et les nouveaux avions de lignes russes vont exploser Airbus, l'arrogance d'hier "justifiable" est terminée, bonne chance à tous ceux utopistes, 2041 😂😂😂😂 n'imp...

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