Arck Sensor compte profiter de l'essor des voitures électriques

La PME toulousaine Arck Sensor a développé des capteurs laser pour repérer les micro-défauts sur les films utilisés dans la fabrication des batteries pour les voitures électriques. Une activité en plein essor qui pourrait faire doubler le chiffre d'affaires de la société d'ici à cinq ans. Par ailleurs, Arck Sensor compte aussi se positionner sur l'automatisation grandissante des ports en fournissant des caméras infrarouge pour optimiser le déchargement des conteneurs.
(Crédits : Kasto /Fotolia)

Il n'y a pas que les constructeurs automobiles qui se frottent les mains à la perspective d'une ruée vers les voitures électriques. Leur fabrication tire aussi le marché des batteries et plus en amont celui des produits à base d'aluminium et de cuivre qui servent à produire les batteries des voitures électriques.

Des capteurs laser pour repérer de micro défauts

À Ramonville, près de Toulouse, la PME Arck Sensor compte bien elle aussi profiter de cette manne économique. Fondée en 2005 et reprise par quatre nouveaux actionnaires en début d'année, la société a développé des capteurs laser pour repérer les micro-défauts sur les bobines de films aluminium utilisées pour les emballages alimentaires mais aussi pour la fabrication de pièces automobiles et des batteries de voitures électriques.

"Ce sont des bobines de films d'aluminium qui font deux mètres de largeur et jusqu'à 60 km de long. Les feuilles d'aluminium sont très fines, de l'ordre de six microns, c'est de la dentelle et des micro défauts peuvent apparaître au cours de la fabrication. Nous installons des capteurs laser sur une grande barre au-dessus de la ligne de production. Le laser est capable de repérer des défauts d'une taille de 10 microns sur un film d'aluminium qui défile à une vitesse de 1.200 mètres par minute. Nos outils d'intelligence artificielle permettent de déterminer la nature du défaut (pliure, tache, présence d'un moustique) et une alerte est envoyée sur la machine. Or il faut savoir que les fabricants sont parfois obligés de jeter la bobine entière s'ils ne repèrent pas l'emplacement de ces défauts", décrit Eric Pautal, directeur général d'Arck Sensor.

La société compte déjà parmi ses clients Nestlé, Tetra PaK, le site d'ArcelorMittal à Basse-Indre ou le Luxembourgeois Eurofoil. Arck Sensor vient également "de remporter une énorme marché pour fournir des équipements des films en cuivre à destination des batteries des voitures électriques". Le premier d'une longue série, espère l'entreprise.

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"Une batterie électrique est composée de cellules, des sortes de piles. À l'intérieur de ces piles, on trouve une anode qui est entourée d'un film de cuivre et une cathode emballée par un film d'aluminium. Les constructeurs font appel à de grandes bobines de films qui sont redécoupées ensuite pour fabriquer les batteries. Nous sommes portés par ce marché où la demande est très forte et où il existe également des exigences très élevée en termes de qualité de produits et de repérage des défauts", poursuit l'entrepreneur.

Le dirigeant d'Arck Sensor voit ce marché se développer notamment en Europe de l'Est où des usines sont construites pour fabriquer les produits en aluminium et en cuivre pour les batteries des voitures.

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Automatiser les ports

Outre ce secteur, la PME compte aussi surfer sur l'automatisation grandissante des ports avec le développement de capteurs infrarouge pour optimiser le déchargement des conteneurs. "Lors qu'une grue saisit un conteneur pour le transporter du bateau vers le quai, le conteneur va mécaniquement se balancer et il faut plusieurs secondes pour le stabiliser. Nous avons développé un système de caméras et de balises infrarouge installées sur la grue pour détecter l'angle du mouvement de balancement et le compenser. Cela permet de faire gagner des secondes précieuses au port où des dizaines de milliers de containers ont besoin d'être chargés et déchargés", fait savoir Eric Pautal.

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Outre la décongestion des ports, Arck Sensor vise avec sa solution une moindre utilisation des grue et des économies de CO2. La PME a vendu ses capteurs à des fabricants de grue dans le monde entier : le Chinois ZPMC, le systémier américain Timeic, le Japonais Mitsui, le Néerlandais Konecranes... La marge de croissance reste importante sachant qu'actuellement à peine 5% des ports dans le monde sont automatisés ou semi automatisés. "Nous sommes sur un marché qui ne va faire que s'accélérer", se réjouit le directeur général d'Arck Sensor. Pour l'instant, l'automatisation des ports touchent davantage les pays asiatiques (Chine, Singapour, Corée, Vietnam) et quelques villes européennes (Rotterdam, Anvers). En France, les dockers tiennent à se passer de ce type de technologie.

Avec ces deux marchés en plein essor, Arck Sensor compte doubler son chiffre d'affaires (3,1 millions d'euros en 2021) d'ici à cinq ans. La PME compte 16 salariés et pourrait recruter de nouveaux profils dans les mois à venir.

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Commentaire 1
à écrit le 05/11/2021 à 10:08
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Tout cela est bien beau pour le compte en banque mais pas pour la planète!

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