Comment Sirea veut relancer une filière de l'électronique haute puissance en France

Basée à Castres, la PME Sirea vient d'être retenue par France Relance pour développer un convertisseur de puissance innovant et 100% Made in France. Par ailleurs, la société qui a réalisé plusieurs investissements pendant la crise sanitaire va aussi diversifier ses activités vers l'agriculture connectée et la production de conditionnements spécifiques en tôle.
Sirea a notamment acheté en 2019 la startup Sinafis, qui conçoit des capteurs autonomes pour l'agriculture connecté.
Sirea a notamment acheté en 2019 la startup Sinafis, qui conçoit des capteurs autonomes pour l'agriculture connecté. (Crédits : Sinafis)

Au cours de l'été, elle a rejoint le club des très nombreuses entreprises lauréates et bénéficiaires des fonds France Relance. La société castraise Sirea a ainsi reçu la somme de près de 700.000 euros pour un projet industriel qui en vaut quasiment le double. Un investissement qui doit permettre de concevoir un convertisseur d'énergie dédié aux énergies renouvelables, permettant ainsi de conditionner l'énergie électrique, la convertir et la stocker avant un usage ultérieur.

"L'idée est de faire un convertisseur de puissance pour en faire de l'énergie électrique. En France, nous n'avons quasiment pas d'industriels en France sur le sujet et ceux qui nous achetons aujourd'hui, nous sommes obligés de les adapter à nos cas d'usage. En France, la filière de l'électronique de puissance n'a pas d'acteur, ou seulement quelques gros qui ne produisent pas forcément dans le pays", pointe du doigt le dirigeant fondateur Bruno Bouteille.

Avec ce projet, le dirigeant de Sirea souhaite "recréer en France un consortium de compétences autour de ce projet avec des entreprises hyper spécialisées". Ainsi, trois autres PME et un centre de recherches seront associés à la conception de ce produit. Un premier prototype doit être terminé d'ici fin 2022, avant une production industrielle espérée pour fin 2023.

Une nouvelle gamme de capteurs autonomes pour Sinafis

Une fois au point, ce convertisseur de puissance s'attaquera au marché de l'efficience énergétique. Concrètement, il pourra servir à la gestion des réseaux électriques intelligents comme la gestion des bornes de recharge pour véhicule électrique, à l'alimentation électrique de sites isolés ou bien encore à des fins agricoles. "Plutôt que d'importer des fraises qui viennent d'Argentine au mois de décembre, on pourrait convertir les énergies renouvelables en énergie pour les exploitations et en produire en France tout en diminuant l'impact environnemental de ces récoltes", poursuit le dirigeant.

À travers ses deux coeurs d'activité, que sont les contrôleurs d'automatisme et le pilotage énergétique, Sirea veut à la fois coupler actions sur environnement, la santé et l'énergie. C'est notamment cette position qui a motivé l'entreprise fondée en 1994 à acquérir la startup Sinafis, aussi basée à Castres, fin 2020. Cette jeune pousse a développé un capteur autonome qui permet notamment de mesurer l'humidité des sols et ainsi permettre une meilleure gestion des cultures.

"Nous, nous avions la dimension contrôle commandes, mais pas les capteurs et eux, l'inverse. L'idée est de proposer une solution complète autour de l'agriculture connectée", résume Bruno Bouteille à propos de cette opération, lui qui réalise actuellement un chiffe d'affaires de 6,5 millions d'euros avec sa structure.

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Cette nouvelle coopération devrait porter ses fruits sur le plan commercial dans quelques semaines. "Nous avons notamment des retours d'expérience intéressants du Chili donc nous sommes assez confiants", fait savoir le patron. Prochainement, le duo va sortir une nouvelle gamme des capteurs de Sinafis qui sera connecté au réseau IoT LoRa et non plus seulement Sigfox. "Le réseau LoRa s'étend beaucoup plus que le réseau Sigfox", commente et justifie le dirigeant de Sirea.

Une diversification d'activités

Par ailleurs, côté innovation, l'entreprise a également investi 400.000 euros (dont 150.000 euros apportés par la région en subventions) - en pleine crise sanitaire - dans trois machines afin d'être leur propre fournisseur d'habillage d'équipements en tolerie fine.

"Désormais, nous avons de plus en plus de demandes pour des conditionnements spécifiques et cela nous ouvre des marchés que nous n'avions pas imaginé au départ", se réjouit le dirigeant.

C'est notamment son entreprise qui va produire l'enveloppe d'acier qui protégera les batteries de seconde vie (pour véhicules électriques) émanant du projet Phénix de l'entreprise aveyronnaise Snam.

Avec ses nombreux axes de développement, Sirea, qui compte aujourd'hui 35 salariés, projette une dizaine de recrutements sur les deux années à venir.

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