Ski : 80% de chiffre d'affaires en moins dans les Pyrénées en cas de fermeture en février

Le gouvernement pourrait annoncer le 20 janvier un prolongement de la fermeture des stations de ski lors des vacances de février. Dans les Pyrénées, cette période représente à elle seule 40% du chiffre d'affaires des stations de ski, déjà durement fragilisé par l'absence de revenus à Noël.
Les stations de ski des Pyrénées redoutent de voir disparaître "la quasi totalité" de leurs revenus si la fermeture des remontées mécaniques est prolongée au mois de février.

"À mesure que les jours passent, les quatre mois de saison sont en train de se réduire comme peau de chagrin. Le mois de décembre représentait 40% de notre chiffre d'affaires. Là, c'est à nouveau 40% du chiffre d'affaires sur les vacances de février qui se joue. Donc, la quasi totalité de la saison va disparaître si nous ne pouvons pas ouvrir pendant les vacances de février", alerte le PDG d'Altiserivce Yves Rougier.

L'opérateur gère trois stations dans les Pyrénées (Font-Romeu, Saint-Lary et Cambre d'aze) qui génèrent habituellement 1,1 million de journées-ski et 30 millions d'euros de chiffre d'affaires par an.

Les Pyrénées pris d'assaut mais pas de revenus pour les stations

Seulement, en raison du contexte sanitaire, les remontées mécaniques n'ont pas pu ouvrir encore cette saison. Le gouvernement doit se prononcer ce mercredi 20 janvier sur la réouverture des stations et d'après les informations du journal Le Monde, l'exécutif penche pour un prolongement de la fermeture des remontées mécaniques en février. De quoi faire redouter dans les Pyrénées une saison blanche en termes de revenus.

Pour autant, les amateurs de grand air continuent de se presser ces dernières semaines sur les routes pyrénéennes, à tel point que le week-end dernier l'accès au plateau de Beille a dû être fermé pendant quelques heures pour juguler le trafic automobile.

"Cette année, nous avons la chance d'avoir de superbes conditions météo et d'enneigement. Comme à Noël, il y aura du monde en février dans les Pyrénées pour venir faire des raquettes ou faire des bonhommes de neige mais sans aucun impact malheureusement sur notre compte de résultat", déplore Guillaume Roger, le directeur opérationnel de N'Py, le plus grand réseau des Pyrénées avec sept domaines skiables (PeyragudesPiau-Engaly, le Grand TourmaletLuz-ArdidenGouretteLa Pierre Saint-Martin et Cauterets).

Alors que les années précédentes, N'Py avait culminé à deux millions de forfaits ski et 50 millions d'euros de chiffre d'affaires annuel, là aussi on craint les conséquences d'une fermeture prolongée en février. "À la veille des vacances de février, nous aurons perdu 40% de chiffre d'affaires et en cas de prolongement en février, il faudra ajouter 40 à 45% de plus de pertes. Cela va être catastrophique. D'autant plus que cette année l'académie de Bordeaux, qui est notre zone de chalandise, débute ses vacances scolaires en premier (dès le 6 février, ndlr)", complète le dirigeant.

Un équilibre financier déjà fragile avant la crise

Même constat pour les trois stations de ski de Haute-Garonne (Luchon-Superbagnères, Le Mourtis, Bourg d'Oueil). Sur les cinq millions d'euros de recettes générées habituellement, un million a été déjà perdu sur la période de Noël et les vacances de février représentent trois millions d'euros de revenus. De quoi fragiliser un peu plus des stations lourdement endettées dont la gestion a été reprise en 2018 par le département. Un nouveau renflouement par la puissance publique des stations de Haute-Garonne semble inévitable. Et au-delà des stations, c'est toute l'économie des territoires de montagne qui est bousculée par ces pertes de revenus.

"Le ski, c'est au moins 10.000 emplois dans les Pyrénées et la principale source de revenus en montagne. Altiservice emploie un peu moins d'une centaine de personnes en permanence et 400 saisonniers. Beaucoup d'agriculteurs sont restés dans les vallées car l'hiver ils travaillent dans les stations. Cela risque d'être terrible en termes de bilan économique. Et pas que pour les stations puisque un euro dépensé dans les remontées mécaniques génère six à sept euros pour les activités connexes que ce soit l'hôtellerie, la restauration ou la location de skis. Les proportions sont équivalentes en termes d'emplois", rappelait au mois de novembre Yves Rougier.

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Commentaires 4
à écrit le 19/01/2021 à 23:07
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On a du mal à comprendre l'acharnement de ce gouvernement sur les skieurs. A part dans les télécabines (de moins en moins nombreuses) dont il faudrait restreindre la capacité, quel sont les risques en plein air ? Surement bien moindre qu'en superm...

le 20/01/2021 à 11:13
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Le problème n'est pas le skieur ... Mais l'after-skieur Dans la mesure où l'on est incapable de gérer de nombreuses personnes dans un appartement à taille réduit, qui viennent pour faire la fête dans des bars ou autre .... et ben on choisit la facil...

à écrit le 19/01/2021 à 16:57
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Et le pire, c'est qu'il y a de la neige en quantité et excellente. Je le sais, je suis allé skier ! Faut seulement monter à la force des mollets ! 2 heure1/2 de montée....1/4h de descente ! On prend son temps pour profiter un peu. On n'est pas des "Q...

le 19/01/2021 à 17:48
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Ben voilà ma foi un mode de fonctionnement qui réglerait à lui seul des milliers de problèmes, bravo ! :-)

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