Cap sur l'international pour la start-up Innov'ATM (basée à Cugnaux), qui vient de lever 1 million d'euros auprès du groupe Aéroports de Paris et du fonds d'investissement Irdinov. Plus précisément, cap sur l'Amérique latine et le Moyen-Orient où la startup spécialisée dans l'optimisation des espaces aériens participe actuellement à des appels d'offres auprès de directions nationales de l'aviation civile.

Limiter la congestion des aéroports

Actuellement, la société travaille déjà avec la France (Paris-Charles-de-Gaulle) et la Suisse (Aéroport international de Genève). Fondée en 2014 par Amine Karray et Stéphane Bascobert, la jeune pousse a lancé le logiciel SkyKeeper pour optimiser l'utilisation des ressources aéroportuaires. Concrètement, cette technologie permet aux contrôleurs aériens d'éviter les problèmes de congestion dans les aéroports, en gérant via un seul portail l'atterrissage et le décollage des avions, mais aussi leur roulage au sol et leur parking.

"Ce service répond à un véritable besoin car le trafic aérien a augmenté de +5% chaque année depuis 10 ans. D'ici 2035, il va doubler au niveau international et même tripler aux Etats-Unis et en Asie. Sachant qu'on ne peut pas doubler le nombre d'aéroports, ni même le nombre de pistes ou de parkings, il faut des solutions capables d'optimiser ces espaces", développe Amine Karray.

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Lutter contre l'intrusion de drones sur les sites sensibles

Au-delà de sa stratégie à l'international, Innov'ATM veut conquérir de nouveaux clients (aéroports ou compagnies aériennes) via l'élaboration de logiciels de protection contre les intrusions de drones dans les sites sensibles, mais aussi sur l'insertion des drones collaboratifs dans l'espace aérien. La startup réalise d'ailleurs des expérimentations sur ce dernier sujet avec l'aéroport CDG depuis début 2018.

"Le nombre de demandes d'utilisation de drones à CDG a augmenté de + 200% sur les deux dernières années. Nos logiciels permettent de mesurer l'impact de leur insertion dans le trafic aérien pour que les aiguilleurs du ciel puissent ensuite octroyer, ou non, à leurs opérateurs une autorisation de vol."

Les drones, qui peuvent être utilisés notamment pour des travaux d'inspection (des avions, des clôtures, des bâtiments...) ne peuvent voler qu'à 150 mètres au-dessus du sol, mais des collisions peuvent intervenir dans les phases de décollage et d'atterrissage des avions.

Innov'ATM, qui reste détenu majoritairement par ses deux fondateurs, emploie 20 salariés. Quatre postes sont actuellement ouverts. La startup ne souhaite pas dévoiler son chiffre d'affaires pour l'année, mais assure que "le chiffre d'affaires pour 2018 a doublé par rapport à 2017". Et espère la même évolution pour 2019.