Toulouse accueille le premier tunnelier pour sa troisième ligne de métro

Après deux ans de travaux, Toulouse accueille le premier tunnelier pour creuser sa future troisième ligne de métro au départ de Montaudran. Au total, cinq engins de ce genre parcourront les sous-sols de la Ville rose dans quelques semaines. Les détails.
Toulouse vient de réceptionner une des cinq roues de coupe qui creusera la future troisième ligne de métro.
Toulouse vient de réceptionner une des cinq roues de coupe qui creusera la future troisième ligne de métro. (Crédits : Rémi Benoit)

Elle est grande, ornée d'un rouge pétant et d'une croix du Languedoc peinte en jaune. Les élus locaux et les entreprises du chantier ont dévoilé et inauguré, mardi 21 mai, la roue de coupe du tunnelier Marguerite de Catellan. Forte d'un diamètre de 9,60 mètres, elle sera la partie avant de cet équipement long de 120 mètres qui sera chargé de creuser le sol toulousain sur une partie du tracé de la future troisième ligne de métro à Toulouse, attendue pour 2028.

« C'est une roue de coupe réalisée sur mesure, en Allemagne. C'est elle qui va creuser la terre et qui est unique car elle a été produite en fonction des types de sol qu'elle va rencontrer », commente Jean-Michel Lattes, le président de l'autorité organisatrice de la mobilité toulousain Tisséo.

Le temps de son installation sur le tunnelier, celle-ci devrait commencer à creuser le sol toulousain au début du mois d'août prochain et ressortir de terre pas avant novembre 2025. Elle sera opérationnelle six jours sur sept, 24 heures sur 24, et creusera à un rythme de 12 mètres par jour. Au départ de Montaudran, le tunnelier creusera le long d'un tracé de 4,2 kilomètres, jusqu'aux Puits Saint-Sauveur.

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La roue de coupe a été amenée en Occitanie par bateau jusqu'à Sète (Crédits : Rémi Benoit).

Le second tunnelier à arriver sur le chantier

Au total, 22 kilomètres de tracé doivent être creusés dans le sol de l'agglomération toulousaine. « D'ici la fin de l'année, cinq tunneliers seront en action et ce jusqu'à la fin de l'année 2025 », fait savoir Jean-Michel Lattes. Effectivement, si le tunnelier Marguerite de Catellan est le premier à s'attaquer au sol de la ville de Toulouse, dans le cadre de la troisième ligne de métro, il n'est pas le premier à entrer en service dans le cadre de ce projet.

Il y a plusieurs semaines déjà, Tisséo et ses collectivités partenaires ont réceptionné le tunnelier Clémence Isaure, qui creuse actuellement en périphérie de Toulouse, sur le chantier du CLB (connexion ligne B), soit le prolongement de cette ligne historique du métro du terminus actuel à Ramonville jusqu'à Labège, important poumon économique local.

« Le tunnelier Clémence Isaura vient d'achever sa première longueur jusqu'à Labège et vient de sortir de terre. Il doit désormais être démonté pour revenir à son point de départ et faire la deuxième longueur qui correspond au second sens de la future ligne de métro », fait savoir le président de Tisséo Collectivités.

Sur les cinq tunneliers prévus dans le cadre du chantier de la troisième ligne de métro, trois d'entre eux ont été repris du chantier du Grand Paris Express, tandis que deux ont été créés pour ce chantier. Il est tout de même à noter que le Clémence Isaure avait creusé par le passé le tunnel de la ligne B du métro telle qu'elle existe aujourd'hui à Toulouse.

tunnelier

Une fois assemblé, le tunnelier mesure 120 mètres de long (Crédits : Rémi Benoit).

600.000 voyageurs à terme ?

Cette inauguration intervient alors que le week-end a été agité pour Tisséo et ses prestataires. Une foreuse du chantier a été détruite par un incendie, revendiqué sur les réseaux sociaux par un mouvement contestataire. « Que ce type d'engin prenne feu, c'est un événement qui est assez rare », a précisé le parquet à l'AFP. La revendication « est prise très au sérieux », même si les enquêteurs n'ont pas encore pu déterminer avec certitude si l'incendie, qui a eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi, « était spontané ou d'origine criminelle », a ajouté le parquet. Du côté de Tisséo, qui précise qu'une plainte a été déposée par Eiffage pour la destruction de ce matériel, on estime que ce fait divers n'aura aucune conséquence à terme sur le calendrier.

« Nous venons d'achever la phase de chantier qui consiste à faire les parois moulées, ces grandes caisses en béton qui vont accueillir les futures stations et dans lesquelles nous allons désormais creuser en taupe pour avancer. Nous avons du gros oeuvre jusqu'en 2026 puis nous basculerons sur du second oeuvre jusqu'à fin 2027, avant une marche à blanc sur le début de l'année 2028 », expose Jean-Michel Lattes.

À terme, la future ligne C du métro aura à ses débuts une capacité de 200.000 voyageurs par jour, alors qu'actuellement chacune des deux lignes historiques de Toulouse accueillent 220 à 240.000 voyageurs par jour. Mais demain, cette nouvelle infrastructure pourra monter jusqu'à 600.000 voyageurs quotidiens avec une meilleure fréquence de rames.

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