La startup tarbaise HMT réalise avec la RATP le plus gros déploiement d'exosquelettes en Europe

Après plusieurs années de tests, la RATP vient d'officialiser la plus importante commande en Europe pour des exosquelettes, non électriques, à destination de ses collaborateurs. C'est la startup HMT, installée à Tarbes, qui a remporté ce contrat, elle qui travaille déjà avec Enedis et le groupe La Poste notamment. Les détails.
La startup HMT vient de boucler son plus gros contrat pour le déploiement d'exosquelettes, avec la RATP.
La startup HMT vient de boucler son plus gros contrat pour le déploiement d'exosquelettes, avec la RATP. (Crédits : RATP)

C'est un véritable contrat vitrine que vient de conclure la petite entreprise de Tarbes. Le concepteur et fabricant d'exosquelettes HMT (Human Mechanical Technologies) vient d'achever la plus grande livraison de son histoire d'exosquelettes, pour un seul et unique client, la RATP, le gestionnaire des transports parisiens. « À notre connaissance, il s'agit du plus important déploiement en Europe », souligne Kevin Régi, le fondateur et CEO de HMT, auprès de La Tribune.

« Il s'agit d'une première européenne sur l'ampleur du déploiement, qui illustre l'intérêt et l'engagement d'Île-de-France Mobilités pour les projets d'innovation, ainsi que les ambitions de la RATP dans le domaine des technologies d'assistance physique et de qualité de vie au travail (QVCT) pour ses collaborateurs », confirme la RATP dans un communiqué.

Après une phase d'expérimentation débutée en 2020 et une phase d'évaluation de plusieurs entreprises d'exosquelettes étalée sur plusieurs années, l'entreprise parisienne a passé commande auprès de la PME occitane pour 140 exosquelettes.

« Cela nous a pris trois mois pour les livrer, jusqu'à la fin de l'année 2023. C'est un gros déploiement qui représente pour nous 15% de notre objectif financier de l'année 2024 (l'entreprise réalise son exercice comptable de juin à juin, ndlr). Dès lors, ce contrat nous offre une belle poussée de croissance », observe l'entrepreneur qui a donné naissance à HMT en 2017.

Lutter contre les TMS

Avec son entreprise, il a toujours porté la promesse de réduire la pénibilité au travail et lutter contre les TMS, troubles musculo-squelettiques, en mettant au point des exosquelettes passifs, c'est-à-dire non électriques et qui pourtant soulagent le corps humain en diminuant la sensation du poids porté. Dans le cadre du contrat avec la RATP, la commande a particulièrement porté sur le modèle « Plum' », qui soulage les épaules de son utilisateur.

« L'objectif du projet exosquelette est de répondre à deux situations de travail impactantes physiquement pour les agents de maintenance qui doivent maintenir les bras en l'air : les opérations de maintenance des portes et les opérations en sous-caisse sur la partie basse des trains », précise son client.

Ainsi, ce sont 300 agents, formés à l'usage des exosquelettes par HMT, répartis sur 12 sites de maintenance maintenance industrielle des RER et Tramways, qui vont bénéficier de cette technologie. Selon une étude menée en interne par la RATP,  la seule réalisation d'une activité de maintenance des portes, en position « bras en l'air », « engendrait une dépense énergétique journalière moyenne de 4.000 kcal pour un collaborateur, soit l'équivalent de l'énergie dépensée pour courir un marathon ».

« Nous avons mené quelques analyses chez la RATP pour mesurer l'impact de nos exosquelettes, et nous estimons que les efforts musculaires sont ainsi diminués de 35 à 40 % », fait savoir Kévin Régi.

Dans le contrat avec la startup de Tarbes, le groupe a aussi passé commande pour quelques « Moon », cet exosquelette développé par la jeune pousse pensé pour soulager les douleurs cervicales lors d'opérations menées tête en l'air. D'autres grandes entreprises, comme Enedis, ont été séduits par cet autre modèle.

Lire aussiEnedis déploie des exosquelettes dans le Sud-Ouest pour soulager les techniciens

Aller chercher des ventes à l'international

HMT travaille aussi avec le groupe La Poste, sur une autre phase d'expérimentation autour de six exosquelettes et espère prochainement transformer l'essai pour un contrat plus important. Au total, depuis ses débuts, la startup et ses 12 collaborateurs dénombrent « plus d'un millier » d'unités déployées.

« À partir de septembre, nous serons 15 personnes car nous allons renforcer les équipes commerciales, notamment pour nous attaquer à l'export. Nous allons accueillir un profil spécialisé pour cela », annonce le CEO.

La petite entreprise, qui ne communique pas son chiffre d'affaires, espère ainsi vendre et déployer un millier d'exosquelettes en 2024, soit autant que depuis la création de HMT.

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