SmartCatch révolutionne la détection des cellules cancéreuses dans le sang. La startup, spin off du CNRS, développe des dispositifs médicaux passifs, issus des micro et nanotechnologies. Elle est plus particulèrement spécialisée dans la biopsie liquide. Cette dernière est une prise de sang qui permet d'analyser plus facilement les cellules tumorales présentes dans le sang. La biopsie détermine le diagnostic à poser sur un cancer, ainsi que les choix des traitements les mieux adaptés pour les patients atteints de la maladie. SmartCatch a mis au point un concept de "piège 3D, un maillage" qui permet d'isoler les cellules tumorales présentes circulant dans le sang. Cette technologie, qui convient à presque tous les types de cancers (sauf cancer du poumon à petites cellules) fait l'objet de deux brevets.
"Nous avons réalisé ce système pour qu'ils puissent s'intégrer dans la routine clinique et les consommables de prélèvements sanguins afin que l'information soit restituée en une seule étape et très rapidement à l'oncologue. Cela va réduire les temps de décision, accélérer et améliorer la prise en charge des patients. Nous ne voulons pas que ce soit un équipement inaccessible. L'idée est de démocratiser la biopsie liquide", explique Aline Cerf, nanophysicienne et présidente de SmartCatch, fondée en 2016.
Une technique non invasive pour le patient
Les techniques utilisées jusqu'ici dans l'oncologie pour le diagnostic de cancers, sont la biopsie solide, un prélèvement d'un tissu anormal pour des analyses qui vont identifier le caractère tumoral ou non de cet échantillon, et l'imagerie.
"La biopsie solide ne peut être réalisée qu'une seule fois car c'est un geste invasif et douloureux et nous n'avons pas accès tout au long de la prise en charge à ce paramètre. La biopsie liquide est au contraire non invasive et permet d'avoir accès à une information plus fiable, de manière beaucoup plus fréquente dans le temps. Elle va permettre de diagnostiquer les cancers de manière plus précoce, même ceux qui ne sont pas visibles par imagerie par exemple, et comprendre le profil moléculaire du cancer du patient et adapter le traitement en fonction de celui-ci", détaille la chercheure au CNRS.
La jeune pousse est en train de réaliser une étude médico-économique afin de déterminer les délais de prise en charge, à quelle étape et combien de fois son système pourrait intervenir, etc.
Deux produits à destination de la recherche et des professionnels de santé
Ainsi, la startup a mis au point deux produits dans lesquels elle a intégré son fameux "piège 3D", qui a nécessité près de 7 années de R&D. Le premier est un équipement, une station fluidique ou paillasse qui permet "de capturer les cellules tumorales à partir d'un échantillon de sang, pour accélérer la recherche et le développement des médicaments et des tests compagnon". À destination du domaine de la recherche médicale ou académique et de l'industrie pharmaceutique, il sera commercialisé au courant du deuxième semestre 2020.
Le second produit, est un système qui se connecte au bras du patient, à l'instar d'un cathéter, afin de sonder ou filtrer un volume de sang plus important. Adapté au domaine médical (cliniques, oncologues, etc), il sera sur le marché d'ici deux ans. Le prix de vente de ses technologies est pour l'heure tenu secret.
"Nos deux systèmes nécessitent une certification qui va être faite en parallèle aux États-Unis et en Europe, deux marché que nous souhaitons cibler en simultané."
Lever 600 000 euros et lancer la phase de commercialisation
Afin de finaliser ses produits, lancer la commercialisation et poursuivre ses études cliniques démarrées en 2019, SmartCatch a lancé une campagne sur le site toulousain de financement participatif, Wiseed. Son objectif est de collecter la somme de 600 000 euros d'ici juin.
"Nous avons un besoin total de 2 millions d'euros de fonds. Nous sommes donc toujours à la recherche de partenaires sur le volet investissement."
D'ici deux ans, la société, accompagnée par l'incubateur Nubbo depuis octobre 2019 souhaite doubler ses effectifs, actuellement composés de 5 salariés et 4 associés cofondateurs. Son équipe, multidisciplinaire, allie scientifiques, médecins, ainsi que des docteurs en nanophysique, en chimie et biologie moléculaire. Hébergée au sein de l'Oncopole de Toulouse, la jeune entreprise souhaite générer son premier chiffre d'affaires en 2020 grâce aux premières ventes de sa solution à destination du domaine de la recherche.
La fonderie SAM dans l'Aveyron classée site industriel clés en main, ce que cela signifie
Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !