C'est une pépite toulousaine Skyted qui avance à grand pas, mais en toute discrétion. La jeune pousse, qui a élaboré un masque qui n'émet pas de son afin de passer des appels dans un espace clos, s'apprête à ouvrir son capital de manière importante. La startup envisage de réaliser un tour de table d'environ cinq millions d'euros. « Nous souhaitons la boucler dans le courant de l'année et je mise beaucoup sur le smart money », confie Stéphane Hersen, le fondateur et CEO de Skyted.

Pour ce faire, l'entrepreneur mise avant tout sur les business angels. Dès lors, la jeune pousse compte sécuriser environ 20 % de son tour de table avec des investisseurs particuliers, au travers d'une opération d'attribution de bons de souscription d'actions remboursables (BSAR).

« Les meilleurs consultants pour une entreprise et les moins chers, ce sont ses petits porteurs qui vont s'avérer très investis dans le projet, qui ne vont pas hésiter à être disponibles quand nous avons besoin d'eux et qui vont nous ouvrir leur carnet d'adresses sans délai », confie le dirigeant.

Selon lui, « une vingtaine » de business angels ont déjà fait part de leur intérêt pour investir dans Skyted, tandis que Stéphane Hersen compte boucler avec des fonds d'investissements traditionnels, américains et européens le reste de la somme recherchée.

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Une nouvelle campagne de financement participatif

Ce n'est pas la première fois que la startup toulousaine, installée dans l'IoT Valley, à Labège (Haute-Garonne), fait appel à des investisseurs particuliers. Lors de sa précédente levée de fonds, d'un million d'euros en 2023, une part provenait également de cette typologie d'investisseurs. Mais pour avancer, au-delà du smart money, Skyted compte aussi sur sa communauté et ses futurs usagers.

Récemment, au cours du mois de janvier, la société innovante a bouclé une campagne de financement participatif sur la plateforme Kickstarter, qui lui a permis de lever plus de 170.000 dollars, sous la forme de pré-ventes.

« Cette campagne nous a permis d'enregistrer 700 pré-ventes supplémentaires, en plus de celles déjà obtenues. Avec cette initiative, l'idée était de trouver des bêta testeurs au sein de la population tech mondiale. C'est réussi car nous avons des commandes d'Allemagne, du Japon, des Pays-Bas ou encore des États-Unis », précise Stéphane Hersen.

Fort de ce soutien, Skyted, qui veut proposer « un produit mondial », travaille désormais avec ses partenaires industriels pour affiner le design et la technologie afin de procéder aux premières livraisons avant la fin de l'année 2024. Pour mémoire, ce masque - qui reprend la forme des masques médicaux - est composé d'un absorbeur de son conçu par l'Onera pour un usage aéronautique, permettant ainsi de réduire les sons émis par la voix de 25 à 35 décibels. Ainsi, la promesse de Skyted est de pouvoir passer des appels en toute discrétion dans des espaces fermés, comme les open spaces, les trains, les avions, les halls d'aéroports ou de gares, etc.

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Un nouveau produit, sans masque, à venir

Pour aussi attirer des usagers français, l'entreprise innovante s'apprête à lancer une autre campagne de financement participatif sur la plateforme Ulule. Bien que cette nouvelle démarche ait pour objectif de promouvoir le masque anti-bruit, la locataire de l'IoT Valley a d'autres ambitions à propos de ses produits, particulièrement avec son projet interne « zéro débit émis ».

« Nous sommes en train de travailler sur la lecture des lèvres, avec l'objectif de retranscrire à son interlocuteur les paroles souhaitées par l'intermédiaire d'une voie robotisée qui sera en réalité la voix de l'usager (...) Le masque actuel est bien pour des personnes statistiques, mais pour l'armée, dont leurs forces commandos, ce n'est pas adaptée par exemple. L'objectif final sera de passer des appels totalement silencieux avec une technologie sans masque », fait savoir le patron.

La future levée de fonds de cinq millions d'euros doit notamment permettre à Skyted et sa vingtaine de collaborateurs d'avancer sur le développement de ce nouveau produit. En parallèle, la startup, avec ses nouvelles filiales aux États-Unis et au Japon, compte amorcer la commercialisation BtoB de son masque anti-bruit, ses racines.