La startup toulousaine iologo lutte contre la dyslexie avec une application

iologo Solutions, startup toulousaine créée en 2020, développe une application de rééducation des troubles dyslexiques, pour les orthophonistes. Près de 400 professionnels sont déjà équipés de cette solution, qui s'avère aussi utile pour faciliter la maîtrise du français dans une logique d'insertion. Découverte.
Née à Toulouse, la startup iologo est incubée par Nubbo.
Née à Toulouse, la startup iologo est incubée par Nubbo. (Crédits : DR)

iologo propose une application de rééducation auditivo-verbale visant à renforcer de manière durable les compétences nécessaires à la maîtrise du langage oral et écrit. Lancée en octobre 2020, la startup toulousaine développe une application pour les orthophonistes. Déjà 370 professionnels de santé s'en sont équipés. Elle a été créée par cinq associés : Julien Laurent, Gérard Laurent, Pauline Dournaux, Martin Douçot et Cédrik Lime.

Hébergée par l'incubateur à mission Nubbo et agréée ESUS (entreprise solidaire d'utilité sociale), la startup doit ainsi respecter quatre  règles : pas de dividende (le résultat est réinvesti), limitation des écarts de salaires, activités tournées vers l'utilité sociale et gestion démocratique (participation des utilisateurs à l'amélioration de l'outil).

À l'origine, c'est le père du président de iologo, Gérard Laurent, ingénieur informaticien qui a eu l'idée de développer cette application. Julien Laurent, co-fondateur, a en effet été diagnostiqué dyslexique en terminale. Son père a alors essayé de trouver des méthodes alternatives pour traiter sa dyslexie. Cette méthode - la sémiophonie - ayant fait ses preuves avec son fils, il a souhaité la démocratiser en créant un premier logiciel grâce à un travail étroit entre des ingénieurs informatique et un groupe d'orthophonistes au sein d'une association.

« Cette startup n'est pas partie de rien. Quand nous avons démarré il y a trois ans, nous avions déjà 300 adhérents au sein de l'association qui sont devenus des clients de iologo », confirme Pauline Dourneaux, responsable de l'organisme de formation de iologo.

L'association a notamment reçu un accompagnement Share It, qui a permis de développer l'application et de donner naissance à la startup.

Innover en utilisant la sémiophonie

Contrairement aux approches traditionnelles qui se contentent de pallier les difficultés, Iologo adopte une méthode proactive qui cherche à résoudre le problème à sa source : la sémiophonie. C'est une méthode de rééducation qui consiste à parcourir les étapes d'acquisition du langage depuis les premiers stades d'écoute jusqu'au langage élaboré.

« L'application traite en temps réél la parole afin d'en isoler certains paramètres que les patients vont écouter. Cette stimulation auditive permet au cerveau de décoder plus facilement les sons. Ces compétences vont ensuite permettre d'automatiser les processus nécessaires à une lecture fluide », explique Martin Douçot, CFO d'Iologo.

L'objectif premier est en effet de renforcer le langage oral afin de faciliter la lecture et l'écriture ultérieurement. L'innovation est surtout dans la méthode utilisée. Elle est différente de celles utilisées en orthophonie classique. « Les professionnels qui s'en équipent peuvent s'attaquer aux sources du problème, qui sont les carences phonologiques. En orthophonie classique, nous sommes plus dans de la compensation. Ici, nous traitons la difficulté. Les patients y gagnent une pérennité de la rééducation, de l'autonomie et ils deviennent acteurs de leur rééducation », précise le CFO.

S'en servir pour l'apprentissage du français

L'application permet aussi l'apprentissage du français comme langue étrangère. iIologo veut donc pouvoir développer le travail avec des structures d'insertion, notamment en
entreprises pour les personnes allophones qui ne maîtrisent pas le français. La startup
travaille déjà avec le centre Emmaüs d'Escalquens (Haute-Garonne) dans cette dynamique.

« Nous accompagnons les compagnons d'Emmaus depuis plus de cinq ans pour leur permettre d'acquérir les bases du français et passer leurs diplômes de français langue étrangère », affirme Pauline Dournaux.

L'entreprise développe cette activité et espère toucher davantage de centres. La startup occupe aujourd'hui 1 % du marché français et belge. « L'objectif est d'être présent de manière plus conséquente dans le monde francophone », soutient Martin Douçot. À horizon 2026, le souhait est d'arriver à 10 % du marché francophone. iIologo veut aussi partir à la conquête de marchés internationaux. « La méthode fonctionne dans toutes les langues. Nous avons déjà prévu le logiciel avec une fonctionnalité d'internationalisation. La prochaine étape, c'est de s'attaquer à d'autres marchés extérieurs à la France », lance le CFO d'iIologo.

Lire aussiLevées de fonds des startups à Toulouse : un baromètre en trompe-l'oeil ?

L'entreprise n'a pas prévu de levée de fond pour le moment. « Une levée de fonds devrait respecter notre état d'esprit économie solidaire », confie Martin Douçot. « Nous sommes déjà en contact avec France Active, IES, Banque populaire et BPI. Il faut qu'on finalise, mais cela va être un premier apport, ce sera un prêt d'honneur », continue le CFO.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.