Les startups d'Occitanie ont levé près de 400 millions d'euros en 2022

Malgré l'absence de levées de fonds supérieures à 100 millions d'euros en 2022, les startups d'Occitanie affichent un bilan annuel honorable sur ce sujet. Analyse avec le cabinet In Extenso Innovation Croissance, qui vient de publier son baromètre.
Naïo Technologies a levé plus de 30 millions d'euros en 2022.
Naïo Technologies a levé plus de 30 millions d'euros en 2022. (Crédits : Rémi Benoit)

Dans les prochains jours, la French Tech de Toulouse va dévoiler le baromètre annuel des levées de fonds de ses membres en 2022. À travers une vingtaine d'opérations, les startups toulousaines sont parvenues à lever 218 millions d'euros l'année passée. Soit une majorité des tours de table bouclé en Occitanie. Selon le cabinet In Extenso Innovation Croissance, qui a révélé son propre baromètre tout récemment, les startups de la région ont levé 381 millions d'euros en 2022.

« C'est une année de transition, avec le dégonflement de la bulle observée ces dernières années. Il y a eu beaucoup de grosses opérations en France au premier semestre et nous avons observé un ralentissement de ces grosses opérations au second semestre. Mais cela restera une année historique », commente Rodolphe Lilamand, expert des levées de fonds chez In Extenso Innovation Croissance pour l'Occitanie.

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Le cabinet EY (anciennement Ernst & Young) a aussi dévoilé son bilan de l'année 2022, mais avec un résultat différent. En raison d'un profil d'opérations retenues moins important (selon les montants des deals), cette entité évoque un total de 333 millions d'euros levées en 2022 en Occitanie, sur un ensemble de 31 opérations contre 42 pour In Extenso Innovation Croissance.

« C'est un résultat certes moins élevé que 2021 mais qui reste en évolution constante par rapport aux années précédentes, malgré un contexte compliqué lié au retour de l'inflation, la hausse des taux d'intérêts, la situation géopolitique instable en Europe et la crise énergétique », analyse Sandrine Jullien-Rouquiée, la présidente de La French Tech Toulouse.

Pas d'opération de plus de 100 millions d'euros

Pour comprendre cette différence entre 2021 et 2022, il faut effectivement prendre en compte l'absence d'opérations de financement majeures sur le territoire en 2022. L'Occitanie a effectivement enregistré en 2021 quelques tours de table singuliers : Swile et ses 200 millions de dollars, la startup du New Space Loft Orbital et ses 125 millions d'euros, Agronutris qui a levé 100 millions d'euros pour ses farines à base d'insectes, Plug In Digital (70 millions d'euros) ou encore l'entreprise toulousaine Easymile qui développe des véhicules autonomes (55 millions d'euros).

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Pour 2022, le top 5 des opérations en Occitanie est légèrement moins attractif. La plus grosse opération atteint les 100 millions d'euros et encore, elle ne concerne pas une deep tech puisqu'il s'agit du Toulousain i-Run, qui souhaite notamment développer en Europe son réseau de boutiques dédiées au running. Néanmoins, cette opération est à relativiser avec le fait qu'un tiers de son montant concerne de la dette... La seconde plus importante opération de l'année 2022 ne pèse "que" pour 66 millions d'euros, avec Sweep et sa plateforme de gestion de l'empreinte carbone pour les grandes entreprises.

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Pour compléter le Top 5 des levées de fonds en Occitanie, le podium est bouclé par le développeur de robots autonomes agricoles toulousain Naïo Technologies, qui a réalisé un tour de table supérieur à 30 millions d'euros en toute fin d'année 2022. La healthTech SeqOne a aussi levé 20 millions d'euros au début de l'année passée, tout comme la jeune pousse héraultaise spécialisée dans les microalgues Microphyt (15 millions d'euros).

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« Sur les levées de fonds, les régions autres que l'Île-de-France se défendent bien sur tout ce qui est deep tech (technologie de rupture, ndlr). Dans cet univers, il y a moins de volatilité que sur les entreprises qui développent des technologies logicielles », ajoute Rodolphe Lilamand.

Quid des startups aéronautiques ?

Malgré tout, certaines pépites régionales sont en attente d'opérations de financements majeures, qui pourraient intervenir en 2023. C'est en partie le cas pour deux startups toulousaines de l'univers aéronautique qui sont Aura Aéro et Ascendance Flight Technologies. Ces dernières visent des opérations en série B de plusieurs dizaines de millions d'euros.

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« Hormis Naïo Technologies, il y a assez peu d'opérations majeures concernant des startups industrielles, voire aéronautiques. Dans ce dernier secteur, les conditions d'accès au marché sont extrêmement longues et surtout, le ticket d'entrée se chiffre en dizaines et même centaines de millions d'euros », précise Rodolphe Lilamand.

Pour ne rien faciliter, 2023 devrait être une année particulière pour les investisseurs, avec des audits plus poussés et des montants investis toujours significatifs mais sûrement légèrement en baisse de l'aveu même du cabinet In Extenso Innovation Croissance.

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