Acel Energies se projette au-delà de la vigne, grâce à sa machine éco-énergétique

L'entreprise Acel Energies fabrique et commercialise des machines économes en énergies capables de produire à la fois du froid et du chaud. Conçues d'abord pour la thermovinification pour la viticulture, cette technologie intéresse maintenant d'autres secteurs industriels comme celui du papier ou du jus de fruit. Un succès qui dépasse l'entreprise... Explications.
Acel Énergies cherche à augmenter sa cadence de production.
Acel Énergies cherche à augmenter sa cadence de production. (Crédits : Acel Énergies)

C'est à Sénouillac, pas très loin de Gaillac (Tarn), que se trouve le siège d'Acel Energies. Le bâtiment de 700 m2, où se trouvent les bureaux mais aussi les halls de montage, trône au milieu des vignes familiales du fondateur de l'entreprise, Aristide Lacombe. Le gérant, également vigneron du domaine du Grand Chêne, travaille ainsi juste à côté du chai où il a conçu une machine éco-énergétique pour le viticole, désormais développée et commercialisée par la société Acel Energies. Proposée en trois modèles (MD 70, MD 205 et MD 500), du plus petit au plus gros, cette machine est de forme rectangulaire. Placée dans le chai, elle permet de générer de l'eau froide comme de l'eau chaude et ainsi de remplacer à elle seule, le groupe frigorifique et la chaudière dont peuvent avoir besoin les vignerons.

C'est en 2012, qu'Aristide Lacombe a déposé son premier brevet européen sur cette technologie. L'innovation réside dans la conception d'un engin capable de produire en simultanée de l'eau chaude comme de l'eau froide. Cette machine fonctionne comme une pompe à chaleur. Lorsqu'elle produit de l'eau froide, elle récupère des calories pour produire de l'eau chaude. Dans le chai, il est nécessaire de produire de l'eau chaude pour nettoyer les cuves, mais aussi pour les macérations à chaud. Le froid, lui, est nécessaire pour climatiser le bâtiment ou pour refroidir les bouteilles.

Avec cette machine, Acel Energies permet aux vignerons de faire une belle économie. « Pour une coopérative en Vallée du Rhône qui en a acheté une en 2017, cela représente une économie de 80 000 euros de fioul par an. La machine d'un montant de 300 000 euros a donc été rapidement rentabilisée », souligne le fondateur d'Acel Energies.

De plus, la gamme MD consomme beaucoup moins qu'une chaudière. « Nous proposons un rendement de 800% quand la chaudière assure un rendement de 80% », indique Aristide Lacombe. Et d'ajouter : « toutes les machines sont équipées de variateurs, cela permet de ne produire que ce qu'on consomme. On peut mettre le niveau à 0 pour ne pas produire. » Son intérêt écologique rend la gamme d'Acel Energies éligible aux aides du Certificat d'économie d'énergie. Ce coup de pouce financier peut aller de 50 à 90% du prix de la machine (80 000 euros pour le plus petit modèle, 400 000 euros pour le plus gros modèle).

Acel Énergies

La machine développée dans le Tarn permet d'importantes économies sur la consommation énergétique (Crédits : Acel Énergies).

En recherche de financements

Si l'entreprise a été fondée en 2012, ce n'est qu'en 2016 qu'elle vend sa première machine. Pendant quatre ans, Aristide Lacombe assurait principalement la pose et le dépannage de climatisations et de chauffages. Grâce à cette activité, il rassemble sur cette période 250 000 euros.  Cette somme lui permet alors de financer, notamment, deux brevets. C'est à partir de 2018, qu'Acel Energies propose une gamme de trois modèles. En 2019, l'entreprise compte alors quatre employés et produit « deux à trois machines par an », se souvient le fondateur. Trois années plus tard, en 2022, elle emploie onze personnes, enregistre trois millions d'euros de chiffre d'affaires et développe une nouvelle machine pour la pasteurisation.

La gamme conçue, à l'origine, pour le vinicole intéresse désormais d'autres secteurs. « Nos clients sont également dans le brassicole, le papier ou les jus de fruits », précise Aristide Lacombe. Petit à petit le cœur de l'activité se déplace.

« Cette année, la vigne représente 30% de l'activité et l'année prochaine, cela ne devrait être plus que 10%. Il y a aujourd'hui un engouement autour de ces machines en raison de leur intérêt en termes d'économie d'énergies. »

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À titre d'exemple, « on est en train de faire une machine pour une entreprise de jus de fruits. Actuellement, elle dépense 150.000 euros de gaz et 20.000 euros d'électricité par an, la facture va passer à 35 000 euros d'électricité et 10 000 euros de gaz ». Le carnet de commandes se remplit encore plus vite que ce qu'aurait imaginé le fondateur d'Acel Energies. « On ne peut répondre à toutes les sollicitations ».

Ce constat, fait réfléchir le gérant. S'adosser à un plus gros industriel permettrait de donner davantage de moyens à sa société afin de développer la production. L'entreprise tarnaise a déjà reçu plusieurs propositions. Mais pour rester indépendant, Aristide Lacombe regarde en priorité du côté des banques pour emprunter. « À ce jour, toutes refusent. Une seule nous a offert d'entrer au capital. Ce n'est pas ce que je voulais, mais je vais peut-être devoir m'y résoudre s'il n'y a pas d'autres solutions », peste le gérant. En attendant, l'entreprise poursuit ses activités. Un nouveau bâtiment de 2.000 mètres carrés, autofinancés, sera prêt en janvier. « Il va accompagner le développement global à la fois de l'activité industrielle et viticole », précise Aristide Lacombe qui prépare également un nouveau brevet.

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