Water Horizon lève 5 millions d'euros pour récupérer la chaleur industrielle perdue

Installée à Toulouse, la startup Water Horizon vient de lever cinq millions d'euros auprès de plusieurs investisseurs dont Irdi Capital Investissement. La jeune pousse a mis au point une batterie qui permet de récupérer la chaleur générée par des sites industriels et rejetée dans l'air, afin de la redistribuer en énergie chaude ou froide à d'autres. Le lancement de la production industrielle de cette technologie va débuter dans les prochains mois grâce à ce tour de table.
Une projection de ce à quoi pourrait ressembler la batterie de Water Horizon, qui permet de récupérer la chaleur fatale émanant de sites industriels.
Une projection de ce à quoi pourrait ressembler la batterie de Water Horizon, qui permet de récupérer la chaleur fatale émanant de sites industriels. (Crédits : Water Horizon)

Lauréate un an en arrière du concours 10.000 startups organisé par La Tribune, la startup Water Horizon a, depuis, bien avancé ses pions. Basée à Toulouse, la jeune pousse vient de boucler un tour de table de cinq millions d'euros, le premier de sa courte histoire après sa naissance en 2017, en séduisant le fonds Irdi Capital Investissement, la société familiale bordelaise Delmas Investissements et Participations, ainsi que la Banque des Territoires sur ses fonds propres et avec l'enveloppe du plan France 2030.

Ce consortium d'investisseurs a été séduit par la technologie développée par la startup qui permet de récupérer la chaleur fatale des sites industrielles. Cette dernière correspond à la chaleur générée par des outils de production et rejeté et/ou libérée dans l'air.

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"Cette levée de fonds va nous permettre d'industrialisation notre technologie. Aujourd'hui, nous avons deux démonstrateurs pilotes fonctionnels, capables d'alimenter une maison de 200 m2. Il faut désormais être capable de passer à l'alimentation d'un site industriel, notre cible", explique Jean-Emmanuel Faure, ingénieur en mécanique des fluides et thermodynamique et fondateur de Water Horizon, joint par La Tribune après cette annonce.

Une batterie capable à la fois de récupérer l'énergie et de la redistribuer

Après consultation des sous-traitants éventuels, la fabrication de cette première unité industrielle va débuter dans les semaines à venir pour être opérationnelle d'ici la fin de l'année 2022. "On veut une batterie made in France", prévient le dirigeant. La technologie de Water Horizon se présente effectivement comme une imposante batterie avec des tuyaux, transportable par camion. Avantage de la technologie développée par la startup, c'est la même batterie qui récupère la chaleur sur un site industriel et qui la redistribue chez un autre, sous forme de chaud (à + 80 degrés) ou de froid (jusqu'à -10 degrés), ou les deux.

"Nous avons développé une batterie thermique qui repose sur une technologie thermochimique. Concrètement, nous stockons la chaleur sous forme chimique et il n'y a donc aucune déperdition de chaleur tant que nous ne provoquons pas la réaction chimique nécessaire à son extraction", décrivait l'entrepreneur dans une précédente interview accordée à La Tribune.

Cette solution qui récupère la chaleur fatale de 100 à 200 degrés, avant de la redistribuer sous forme d'énergie, proposera des batteries d'une puissance d'un, deux ou cinq mégawatts. Dans le cadre de la levée de fonds, la technologie de Water Horizon intéressait vivement les sociétés comme Air Liquide, EDF ou Engie. "Mais on ne voulait pas d'énergéticien au capital afin de pouvoir discuter et travailler avec tout le monde", commente Jean-Emmanuel Faure.

Prochain objectif, internaliser la production des batteries

Par ce choix, Water Horizon souhaite n'est retenue par aucune exclusivité d'usage dans son développement commercial, déjà bien enclenché à en croire son dirigeant. La société cible dans un premier temps les gros consommateurs de froid, comme les data centers, en France comme à l'étranger.

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"Nous sommes très bien avancés dans la commercialisation sur plusieurs projets, mais tant que la batterie n'est pas sur site, rien n'est jamais sûr. Nous avons de la demande en France, dans les pays limitrophes comme l'Espagne et l'Allemagne. Nous avons également de l'intérêt depuis les États-Unis, le Moyen-Orient, l'Australie ou la Corée du Sud par exemple, mais pour ces pays c'est pour l'instant trop loin d'un point de vue logistique", fait savoir le fondateur de la startup, qui pourrait également bénéficier de débouchées commerciales sur le continent africain par l'intermédiaire de son nouvel actionnaire Delmas.

La vingtaine de salariés de la jeune entreprise de Toulouse, bientôt rejoints par 10 nouveaux collaborateurs, auront fort à faire en 2022 avec le lancement dès début 2023 du premier usage commercial de leur technologie du côté de La Rochelle grâce à la première batterie produite de manière industrielle. Par la suite, d'ici deux ans, Water Horizon prévoit une opération financière afin d'internaliser la production de ses batteries.

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