MH Industries, le repreneur déchu de la fonderie SAM, lève 8 millions d'euros pour racheter un site

Après la reprise manquée de la fonderie aveyronnaise SAM, MH Industries compte doper sa croissance en rachetant un autre site industriel. Le groupe lotois vient ainsi de lever des fonds, notamment auprès de BPI France, pour s'affirmer comme une ETI industrielle importante. Les explications avec son PDG, Matthieu Hède.
Après avoir tenté de reprendre la fonderie SAM, le groupe lotois MH Industries vise les 50 millions d'euros de chiffre d'affaires à court terme après sa levée de fonds.
Après avoir tenté de reprendre la fonderie SAM, le groupe lotois MH Industries vise les 50 millions d'euros de chiffre d'affaires à court terme après sa levée de fonds. (Crédits : Rémi Benoit)

C'est un retour sur le devant de la scène pour le groupe lotois MH Industries. Celui-ci opère dans de multiples secteurs (fonderie, usinage, traitement de surface, découpe laser, etc) à travers plusieurs sites industriels en France. Pour doper sa croissance, l'entreprise vient d'officialiser sa troisième levée de fonds depuis 2015, d'un montant de 7,5 millions d'euros.

« En plus de nos actionnaires historiques, Multicroissance (filiale de capital-investissement de la Banque Populaire Occitane, ndlr) et IRDI Capital Investissement, nous cherchions un actionnaire national pour passer un palier en taille d'entreprise. C'est de cette manière que nous nous sommes retrouvés dans les valeurs de BPI France, qui souhaite réindustrialiser la France à travers ses actions », explique auprès de La Tribune Matthieu Hède, le PDG de MH Industries qui, dans cette opération, parvient à garder près de 90% des parts de son entreprise.

Avec ce trio de partenaires, l'entrepreneur se fixe comme objectif de devenir à terme « une belle ETI industrielle ». À fin 2023, le groupe multi-activités s'attend à atteindre les 32 millions d'euros de chiffre d'affaires, contre 18 millions à périmètre constant avant la crise sanitaire. Désormais, elle vise le cap des 50 millions d'euros dans quelques années.

« Nous comptons compléter notre offre par des acquisitions d'acteurs de petite taille pour atteindre ces 50 millions d'euros. En 2024, nous allons flirter avec les 35 millions de chiffre d'affaires hors consolidation et 40 millions en y ajoutant les opérations de croissance externe. L'opération en haut de bilan avec BPI est fléchée pour cette croissance externe », détaille le dirigeant.

« Faire le projet que nous avions pour la SAM »

Dans les profils d'opérations souhaitées, MH Industries a ciblé deux priorités. Tout d'abord, le groupe souhaite se doter d'une véritable unité pour l'usinage, savoir-faire qu'elle n'a pas dans son offre aujourd'hui et qui est attendue par ses clients. Autre point d'attention, sa fonderie à Vayrac (Lot).

« Notre fonderie arrive à saturation. Il faut imaginer ce qu'est un site industriel de plus de 120 salariés dans un village de 1.000 habitants... Nous cherchons donc une fonderie à racheter pour continuer à grossir. C'est ce que nous avions essayé de faire avec la fonderie SAM dans l'Aveyron. Nous allons donc faire le projet que nous avions pour la SAM, mais ailleurs et dans un site plus petit », confie Matthieu Hède.

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Pendant plusieurs années, les collectivités locales d'Occitanie et les acteurs économiques locaux ont tout tenté pour sauver ce site industriel de 350 salariés situé à Decazeville. Seulement, spécialisée dans la conception et la production de pièces en aluminium pour l'industrie automobile, cette fonderie était totalement dépendante du constructeur Renault car il était son unique client. Celui-ci souhaitant se désengager, la liquidation a été inévitable à l'hiver 2021 après plusieurs années de placement en redressement judiciaire.

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« Avec le recul, la crise de l'énergie nous aurait balayé après cette opération de croissance externe. Mais cet échec reste un véritable gâchis (...) Nous avons actuellement deux voire trois dossiers très chauds pour la croissance externe que nous ne pouvons pas encore officialiser. Les entreprises visées sont en France, mais aucune n'est située en Occitanie », souligne le PDG.

Une activité très diversifiée

Pour le moment, le groupe MH Industries emploie 340 personnes à travers plusieurs sites : sa fonderie Diace, la chaudronnerie Meta Industrie, la société Fin'Tech Industrie basée à Albi et spécialisée sur la peinture et le traitement de surface, TL 21 ou encore Meta Laser. Les opérations de croissance externe devraient doter l'entreprise de deux sites complémentaires, ainsi qu'une centaine de salariés.

« Nous sommes très sollicités par nos clients du monde de l'aéronautique et de la défense pour rajouter une corde à notre arc et tout particulièrement celle de l'usinage (...) La plupart des ETI se concentrent sur un marché avec une seule technologie, c'est une grossière erreur. C'est trop dangereux et ce n'est pas ma vision du sous-traitant industriel idéal », analyse le dirigeant.

Pour preuve, avec ses divers métiers, MH Industries peut se vanter de disposer de 600 clients actifs dans son giron. Le plus important, Technal, ne représente que 12% de son chiffre d'affaires. Une stratégie que veut poursuivre l'industriel lotois en développant des prospects dans les industries aéronautique et ferroviaire. C'est avec cette diversification tous azimuts que le groupe compte à terme atteindre les 100 millions d'euros de chiffre d'affaires tout en rachetant un acteur d'une taille conséquente.

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