Spatial : premier contrat majeur pour Absolut Sensing et sa constellation de satellites, attendue en 2025

Dans l'optique de sa future constellation de 24 satellites dédiée à la traque des rejets d'émissions de gaz à effet de serre (GES), responsables du réchauffement climatique, la startup Absolut Sensing vient de signer son premier contrat. L'entreprise, installée à Toulouse et à Grenoble, a officialisé une collaboration phare avec l'Union européenne et l'ESA, pour au moins cinq années. Mais des acteurs privés sont aussi prêts à faire appel aux services de la jeune pousse, comme TotalEnergies, avec des tests déjà planifiés. Les détails.
Absolut Sensing monte en puissance et obtient des avancées significatives sur le plan commercial.
Absolut Sensing monte en puissance et obtient des avancées significatives sur le plan commercial. (Crédits : Absolut Sensing)

Grande nouvelle pour la jeune pousse Absolut Sensing. La startup, installée à Toulouse et Grenoble, a officialisé sa collaboration commerciale avec la Commission européenne et l'Agence spatiale européenne (ESA), dans le cadre du programme Copernicus. Pour mémoire, celui-ci n'est autre que le programme d'observation de la Terre propre à l'Europe sur toutes les questions autour de l'environnement et du climat.

« Le soutien européen prend la forme d'un contrat d'achat des données sur les émissions de méthane qui seront détectées par Absolut Sensing grâce à ses satellites GESat (...) La capacité du méthane (CH4) à retenir la chaleur est 80 fois supérieure à celle du dioxyde de carbone (CO2) », précise l'entreprise qui entend lutter contre le réchauffement climatique en limitant les GES.

Pour ce faire, la pépite du spatial fondée en 2021 prévoit de déployer dès 2025 une constellation de nanosatellites, nommée GESat (pour gaz à effet de serre), qui sera composée de 24 appareils d'ici 2027. « Les 12 premiers seront destinés à la détection du méthane, puis les six suivants au dioxyde de carbone et les six derniers au protoxyde d'azote », projette Tristan Laurent, le CEO d'Absolut Sensing.

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Alors que ce projet global est estimé à 100 millions d'euros, cette première victoire commerciale est de bon augure pour la suite. « Ce contrat de cinq ans va nous permettre de réaliser environ un million d'euros de chiffre d'affaires chaque année », ajoute l'entrepreneur. Dans un premier temps, les équipements d'Absolut Sensing, dont son satellite démonstrateur qui doit être mis en orbite à l'été 2024, permettront de démontrer l'intérêt de sa technologie. Par la suite, ce contrat pourrait prendre une tournure commerciale et opérationnelle beaucoup plus forte, avec donc des retombées économiques bien supérieures pour la startup.

« Les ministères des pays membres de l'Union européenne vont ainsi avoir accès à nos données pour le suivi de certaines politiques ou procéder à de la surveillance en matière de pollution. Nous discutons pour un contrat similaire avec les Nations Unies, dans le cadre de leur programme MARS (Methane Alert and Response System, ndlr). Nos cibles commerciales sont les agences et toutes les structures gouvernementales et intergouvernementales », expose Tristan Laurent.

Une levée de fonds pour lancer la constellation

Au-delà de cette clientèle publique, Absolut Sensing compte bien proposer ses services  à des entreprises du secteur privé, désireuses de contrôler leurs rejets de gaz à effet de serre. La jeune entreprise prépare ainsi un plan d'actions pour pénétrer le marché américain, alors que les prospects français et européens sont déjà réactifs.

« Nous avons des discussions avancées avec trois entreprises du CAC 40 (...) Des organismes financiers ont aussi démontré un intérêt pour suivre l'empreinte carbone de leur portefeuille d'investissement », fait savoir le CEO.

Parmi ses prospects, la jeune pousse travaille étroitement avec le groupe TotalEnergies. D'ici la fin d'année 2023, les techniciens d'Absolut Sensing vont tester depuis un hélicoptère le système de mesure qui sera installé sur leurs satellites. Le terrain de cette phase de tests ? La plateforme du groupe mondial installée à Lacq (Pyrénées-Atlantiques). La startup prévoit également d'ajouter à son offre un système de mesure des émissions de gaz à effet de serre par drone.

 « L'idée est d'être capable, à partir de notre de système de mesure hybride, de leur fournir un système de messagerie et d'alerte en quasi temps réel pour être capable de détecter par exemple une fuite sur une plateforme pétrolière. Par ailleurs, l'ambition est de leur délivrer en direct les rejets de polluants de l'ensemble de leurs implantations industrielles ou d'un site donné », présentait Tristan Laurent dans les colonnes de La Tribune quelques mois plus tôt.

Désormais, un chantier majeur se dresse devant l'entreprise d'une centaine de collaborateurs. Elle doit parvenir à boucler d'ici la fin d'année en cours une levée de fonds de 25 millions d'euros afin d'enclencher la production de sa constellation de satellites. « Nous n'avons pas encore passé les contrats pour produire nos satellites, mais nous avons déjà reçu les propositions et devis de plusieurs acteurs. Nous allons faire au maximum des équipements français et européens », promet le CEO, après avoir confié la construction du démonstrateur de petite taille à NanoAvionics, basé en Lituanie.

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