CES 2023 : Acapela sauvegarde la voix des patients qui peuvent la perdre

La société belge Acapela, qui emploie une dizaine de personnes à Toulouse, a mis au point un logiciel à base d'intelligence artificielle qui permet d'enregistrer la voix d'un patient qui risque de la perdre en raison de sa pathologie. Baptisée My Own Voice, cette solution a été primée par les organisateurs du CES de Las Vegas. L'entreprise compte sur cette édition 2023, à laquelle elle participe comme exposant, pour développer sa notoriété en Europe. Découverte.
Plus de 3.000 patients utilisent déjà le logiciel vocal développé par Acapela.
Plus de 3.000 patients utilisent déjà le logiciel vocal développé par Acapela. (Crédits : Acapela)

La communication verbale est certainement l'une des capacités les plus essentielles de l'être humain. Seulement, chaque année, ils sont des milliers de malades à perdre l'usage de leur voix en raison de diverses pathologies (cancer de la gorge, maladie de Charcot). C'est ainsi que la société belge Acapela s'est penchée sur ce problème et a lancé sur le marché dès 2015 le logiciel "My Own Voice". Cette entreprise emploie aussi une dizaine de personnes en région toulousaine, du côté de Labège, et ce sont tout particulièrement eux qui sont chargés du développement de cette solution.

« Ces derniers temps, c'est un produit qui monte en puissance. Avec lui, nous créons une identité vocale propre au patient pour qu'il puisse converser dans toutes les situations avec son entourage. La voix de synthèse saura garder les spécificités de la voix originelle, comme les accents par exemple. C'est un point important pour le patient et ses proches », présente Rémy Cadic, le directeur général d'Acapela.

Aujourd'hui, environ 3.000 patients ont adhéré à ce produit qui repose sur le Voice Banking. Ils ont ainsi la possibilité d'utiliser à volonté leur voix numérisée à partir d'un ordinateur ou d'une tablette notamment.

Quelques minutes d'enregistrement

Pour ce faire, My Own Voice nécessite néanmoins quelques efforts d'enregistrement au préalable.

« Cela se fait très facilement à l'aide d'un PC et d'un micro-casque. À partir de 50 phrases enregistrées en une dizaine de minutes par le patient, nous allons être capable de créer sa voix de synthèse et lui livrer le lendemain. Aujourd'hui, nous bénéficions de nouveaux algorithmes d'intelligence artificielle qui nous permettent d'aller plus vite et d'enregistrer plus facilement. Auparavant, cela nécessitait huit heures d'enregistrement, des milliers de phrases et dans des conditions sonores parfaites », se réjouit le dirigeant.

Les équipes d'Acapela ont également mené un important travail sur le logiciel afin qu'il soit compatible avec un maximum d'outils d'aide à la communication. Pour les patients, ils ont ensuite deux manières de devenir propriétaire de leur voix. Soit, ils font l'acquisition d'une licence perpétuelle, contre un montant de 1.000 euros, ou bien ils souscrivent à un abonnement annuel contre 99 euros l'année. « Nous avons plutôt des achats pour de la licence perpétuelle », admet tout de même Rémy Cadic.

Bien que pour le moment, l'usage de cette technologie soit purement médical, Acapela imagine d'autres usages et notamment dans le monde du jeu vidéo dans l'optique du développement du métavers.

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Lauréate

Preuve de son intérêt et de son potentiel, la technologie développée par la société belge a été lauréate d'un CES Innovation Awards dans la catégorie Digital Health. Remise par les organisateurs du plan grand salon tech du monde, cette distinction récompense les produits les plus prometteurs. De bonne augure pour Acapela, qui est venue chercher une certaine exposition pour son produit en étant exposant à l'édition 2023 du CES de Las Vegas.

« Nous espérons atteindre les 10.000 patients utilisateurs dès 2026. Et avec notre présence à ce salon, nous cherchons à renforcer notre notoriété. My Own Voice est très peu utilisé en France et en Europe, alors nous comptons sur ce rendez-vous pour convaincre des centres hospitaliers voire des associations qui pourraient nous mettre en relation avec des patients, et éventuellement des partenaires », confie Rémy Cadic.

Sur les sept millions d'euros de chiffre d'affaires réalisés en 2022 par Acapela, 90% sont réalisés à l'export dont la moitié aux États-Unis. La société belge qui a développé son produit en 30 langues différentes compte donc sur ce salon pour gonfler son activité sur le continent européen.

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Commentaire 1
à écrit le 06/01/2023 à 22:26
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Bonjour, Cette application pourrait intéresser des sites de recherche et d'histoire de notre langue en France. En effet avant 1900 nous avions une bonne centaine de dialectes, ne restent plus que quelques personnes très âgées pour les parler, d...

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