MonOrdo lève 1,3 million d'euros pour déployer à grande échelle son service de livraison des traitements

Née en 2019, l‘entreprise toulousaine a imaginé une plateforme dédiée à la gestion des traitements médicamenteux qui simplifie la vie des patients chroniques et des aidants, au point de proposer un packaging de sachet unique par prise médicamenteuse. Sa levée de fonds doit lui permettre d’accélérer son développement national. MonOrdo a pour ambition de couvrir une quarantaine de villes françaises d’ici fin 2024.
La startup MonOrdo vise la couverture de 40 villes françaises en 2024.
La startup MonOrdo vise la couverture de 40 villes françaises en 2024. (Crédits : Frédéric Scheiber)

La startup toulousaine MonOrdo annonce la finalisation d'une levée de fonds de 1,3 million d'euros auprès de six business angels du secteur de la santé. Ce tour de table doit permettre à l'entreprise, qui réinvente les codes de la pharmacie, d'accélérer le déploiement de son service au niveau national.

Fondée en 2019, la jeune société simplifie la vie des patients chroniques et des aidants. Elle a mis au point une plateforme dédiée à la gestion des traitements qui permet aux malades de s'affranchir des contraintes quotidiennes. Grâce à elle, ces derniers reçoivent tous les mois, gratuitement, à leur domicile, leurs médicaments organisés en sachets quotidiens. En plus de la préparation et du tri des médicaments en fonction des ordonnances, la startup référencée par le ministère de la Santé renouvelle automatiquement les ordonnances, avertit de leurs expirations, met en place des rappels de prise des médicaments, propose un chat avec un pharmacien, etc.

Son outil unique sur le marché connecte dans un même écosystème tous les acteurs de la chaîne de distribution du médicament : sécurité sociale, pharmacien, mutuelle, grossiste, robotique d'officine, livreurs, etc.

« Notre système marche bien. Les derniers mois ont très bien fonctionné, nous avons enregistré près de 8.000 commandes. Nous avons ressenti une adhésion totale au service MonOrdo, à la fois de la part des patients et des aidants. Nous avons réussi à onboarder des acteurs intéressants comme La Poste sur la logistique, certains laboratoires et des fournisseurs de robot. Il est dorénavant l'heure de passer à l'industrialisation du déploiement grâce aux apprentissages de ces derniers mois qui nous permettent aujourd'hui d'avoir quelque chose de bien rodé et à ce financement », déclare Sébastien Bonnet, cofondateur de MonOrdo.

Une quinzaine de nouvelles villes en 2023

Déjà présente à Toulouse, depuis 2021, Bordeaux et Montpellier, depuis le second semestre 2022, MonOrdo a pour ambition de couvrir une quarantaine de villes françaises d'ici fin 2024. Pour déployer son modèle plus largement, l'entreprise compte s'appuyer sur des pharmaciens traditionnels qui possèdent une officine et les machines adaptées pour le reconditionnement de médicaments. Pour ces professionnels, le service représente une verticale de rentabilité supplémentaire sur leur équipement.

« Au départ, nous avions un modèle brick and mortar, en physique, avec des officines en propre. Très vite, nous nous sommes rendu compte que ce modèle était un peu trop lent à déployer. Après notre ouverture à Toulouse, beaucoup de pharmaciens nous ont sollicité pour déployer notre concept dans leur métropole. Nous avons donc décidé de nous appuyer sur eux pour aller plus vite », raconte le CEO de l'entreprise.

La société prévoit donc d'utiliser les fonds levés pour assurer la continuité de ses activités et financer le déploiement de son service dans de nouvelles métropoles, où elle pourra couvrir de grands bassins de population, dans le courant du premier semestre 2023. Ainsi, dès janvier 2023, elle devrait ouvrir Lille, puis Lyon, Marseille, Paris, etc. En tout, une quinzaine de nouvelles villes devraient intégrer le réseau MonOrdo en 2023. Sur cette même période, la jeune structure vise 4.000 patients « en file active », soit 20.000 commandes.

Rendre le service accessible à 48 millions de Français

Afin de financer le reste de son développement et d'atteindre son objectif d'une quarantaine de villes françaises d'ici fin 2024, la startup prévoit un nouveau tour de table courant 2023. À terme, elle a vocation à s'adresser à tous les Français qui vivent avec une maladie chronique. À horizon 2024, MonOrdo ambitionne de rendre son service accessible à 48 millions de personnes en France. Parmi elles, les diabétiques, les greffées, les asthmatiques, les patients souffrant de maladie auto-immune, du VIH, etc.

En attendant d'atteindre ces chiffres, l'entreprise compte une centaine de nouvelles inscriptions par mois sur son site. Sur les cinq derniers mois, elle a touché entre 800 et 1.000 patients et enregistré entre 8.000 et 10.000 commandes. L'entreprise qui emploie pour l'heure 11 personnes souhaite porter son effectif à une trentaine d'employés sur la fin 2023 afin d'accompagner son développement.

« Nous avons une phase de consolidation du process et de l'équipe sur cette fin d'année et le début 2023. Lorsque l'on va accélérer le déploiement, nous aurons besoin de staff. Nous allons donc commencer à embaucher de nouvelles personnes au second semestre 2023 », explique le jeune chef d'entreprise, Docteur en pharmacie.

Devenir leader du marché

Avec une grosse traction de marché, une croissance de près de 20 % par mois, une activité « multipliée par deux en trois mois » et l'accélération de son déploiement, MonOrdo espère afficher entre 500.000 et 1 million d'euros de chiffre d'affaires pour l'exercice 2023. Dès l'année suivante, la société toulousaine souhaite se positionner en leader du marché de la prise en charge et de la livraison des traitements chroniques à domicile.

« La plateforme MonOrdo permet de relier le patient à son pharmacien et d'automatiser la prise en charge des médicaments, de bout en bout, via son smartphone. Nous construisons une vision servicielle numérique de la pharmacie d'officine. Alors que le métier de pharmacien est en proie à de grandes difficultés de recrutement, nous avons également vocation à aider la profession à digitaliser ses activités », précise Léo Péchin, cofondateur et CTO de MonOrdo.

« Aujourd'hui, il y a un vrai besoin de la part des patients qui n'est pas couvert. Notre objectif est d'y répondre tout en gardant un modèle franco-français puisque au-delà de faire de la livraison et d'avoir une prise en charge à distance, nous nous appuyons sur des pharmaciens locaux et leurs compétences », conclut Sébastien Bonnet.

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