L’aéroport de Toulouse ne pollue pas, ou presque…

L’Atmo Occitanie, l’observatoire régional de la qualité de l’air, a dévoilé mercredi 14 février les résultats de son étude sur les émissions de polluants issues de l’activité de la plateforme aéroportuaire de Toulouse-Blagnac. Cette dernière n’est responsable que d’une faible partie des émissions relevées sur le territoire de la métropole toulousaine. Malgré la hausse de son activité ces dernières années, l’aéroport limite son empreinte carbone grâce à diverses initiatives comme le projet Commute, qui prévoit une application de covoiturage entre salariés "airbusiens".
C'est lors du décollage que les avions polluent le plus.

Les idées reçues autour de l'aéroport Toulouse-Blagnac sont nombreuses. Les habitants de la métropole toulousaine sont plusieurs à penser que l'activité de l'aéroport nuit gravement à la qualité de l'air dans l'agglomération. Et pourtant...

D'après une étude sur le sujet dévoilée mercredi 14 février par l'Atmo Occitanie, l'observatoire régional de la qualité de l'air, les activités de la plateforme aéroportuaire ne polluent pas autant qu'on pourrait le croire. "Ce ne sont que des impacts relatifs contrairement au cliché", affirme Dominique Tilak, la directrice générale de cet observatoire régional.

Comme on peut le constater sur les infographies ci-dessus, l'aéroport de Toulouse-Blagnac ne représente qu'une faible partie de la pollution émise par l'ensemble de la métropole toulousaine. Néanmoins, la majeure partie de cette pollution émise n'est pas due au trafic routier généré par l'aéroport, mais bien par les avions. Mais que représentent ces chiffres ?

"Ces données rassemblent l'activité de roulage des avions sur les pistes, l'activité de déplacements des avions (décollage et atterrissage), l'activité des sous-traitants de l'aéroport et de ses véhicules de service et le trafic routier calculé grâce aux statistiques des parkings", précise Dominique Tilak.

La DGAC a fourni l'historique des mouvements d'avions sur l'aéroport

Basée sur l'activité de l'année 2013 de l'aéroport (les données pour 2016 sont en cours d'intégration, ndlr), Atmo a eu accès à l'historique précis des mouvements d'avions effectués sur l'aéroport fournis par la Direction Générale de l'Aviation Civile (DGAC). L'observatoire pouvait ainsi savoir pour chaque vol sa date, le type de motorisation, la compagnie, l'immatriculation de l'avion et si c'était un atterrissage ou un décollage (le premier pollue moins que le second, nldr).

"Grâce à ces documents, nous connaissons ainsi la quantité de polluants émis pour chaque vol notamment. Nous avons donc pu reproduire artificiellement l'activité de l'aéroport en rentrant nos données dans nos modèles de dispersion. Cette modélisation a ensuite été validée avec des dispositifs de mesure là où nous avons décidé de les installer ", insiste la dirigeante.

Tout en prenant en compte les conditions météorologiques, "les résultats obtenus sont satisfaisants", assure dans son rapport d'étude l'observatoire, permettant ainsi la validation et l'exactitude de l'expérience.

(L'étude complète à découvrir ici.)

L'aéroport est-il un pollueur qui peut monter en puissance ?

Même si l'institut compte actualiser ses données et donc l'empreinte carbone de l'aéroport, il souhaite travailler à l'avenir sur d'autres scénarios. Les équipes de l'observatoire régional de la qualité de l'air aimeraient connaître le poids de l'aéroport lors de pics de pollution à Toulouse, une statistique jamais calculée jusqu'à présent. Enfin, ces scientifiques voudraient établir des scénarii en fonction des projections de l'aéroport sur son activité. L'entreprise ATB vise les 12 millions de passagers en 2030 contre 7 millions en 2015.

"En 2000, l'aéroport faisait le même nombre de mouvements d'avions qu'en 2017, soit 103 000, avec une hausse de 14 % du nombre de passagers en 2017. Pour le moment, l'émission par passager est donc stable voire en baisse. Cela s'explique par le fait que les avions sont plus gros, plus récents, et ont un meilleur taux de remplissage. Il faut ajouter à cela le développement des transports en commun avec la ligne T2 et la navette aéroport notamment. Nos véhicules de service eux, seront à 70 % électriques en 2019", détaille Alain de la Mesliere, le directeur des opérations d'ATB et membre du directoire de l'aéroport.

Cependant, si le nombre de mouvements d'avions est le même qu'en 2000, l'année 2017 a fait l'objet d'une hausse de 8,7 % par rapport à 2016. Et l'aéroport table sur   111 000 mouvements en 2022, soit +1,6 % par an jusqu'à cette échéance. Des données qui pourraient faire de l'aéroport Toulouse-Blagnac un plus gros pollueur dans les années à venir.

Une application de covoiturage instantané pour 40 000 salariés

Dans le même temps, la plateforme aéroportuaire du nord-ouest toulousain génère un gros trafic routier en raison notamment de son nombre important de salariés (40 000 à eux quatre, ndlr). C'est pourquoi Airbus, Safran, ATR et ATB se sont associés dans le projet Commute, suite à un appel à projet de l'Union européenne.

"L'objectif est d'explorer tous les champs des possibles sur le trajet du salarié pour réduire son rejet carbone. Cela passe par le développement du covoiturage, du télétravail et des modes de déplacements doux", explique Alain de la Mesliere.

Ainsi, un appel d'offres vient d'être lancé pour développer une application de covoiturage instantané, c'est-à-dire que grâce à un système de géolocalisation, la future application proposera via des notifications sur le smartphone des covoiturages proches de l'utilisateur. Le prestataire sera choisi avant le début de l'été 2018, pour une mise en service en septembre prochain.

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