Vous étiez en Chine entre le 14 et 20 janvier dernier avec une délégation composée d'élus de Toulouse Métropole et de la Région Occitanie. Y a-t-il enfin du concret pour une liaison directe vers la Chine au départ de la Ville rose ?

L'aéroport de Toulouse travaille depuis 3-4 ans pour créer une ligne directe vers la Chine. Les choses se sont accélérées depuis l'arrivée de l'actionnaire chinois dans le capital de l'aéroport (Casil Europe détient 49,99% des parts d'ATB depuis 2015, NDLR). Plutôt que viser Pékin ou Shanghai, nous avons décidé de concentrer nos efforts sur des villes secondaires en Chine. Lors de notre mission en Chine, la compagnie française XL Airways faisait partie de la délégation. Démarcher les villes avec une compagnie, cela change beaucoup de choses.

Nous avons obtenu une lettre d'intention de la ville de Zhengzhou pour l'ouverture d'une ligne avec deux vols par semaine opérés par XL Airways entre avril et octobre. Par ailleurs, la ville de Tianjin a montré un vif intérêt pour une ligne au départ de Toulouse sur le même schéma avec deux vols par semaine opérés aussi par XL Airways dans des A330 de 330 sièges, ce qui représenterait 32 000 passagers par an. Nous espérons une finalisation de la décision d'ici septembre pour une mise en service dès avril 2019. En revanche, Chongqing, la troisième ville où nous nous sommes rendus ne s'est pas montrée intéressée.

Pouvez-vous nous présenter ces deux villes Zhengzhou et Tianjin ? Quel potentiel touristique représentent-elles ?

Tianjin est l'équivalent de Toulouse en Chine. C'est une ville aéronautique où Airbus a déjà implanté une usine et l'Enac dispose d'un site. Elle pourrait donc à la fois attirer des voyages touristiques ou d'affaires. La ville compte 15 millions d'habitants et son aéroport 21 millions de passagers par an. Elle est aussi à une demi-heure en train de Pékin, donc dans la zone de chalandise de la capitale de la Chine.

De son côté, Zhengzhou est une ville de 9 millions d'habitants. Son aéroport totalise actuellement 24 millions de passagers avec une projection de 40 millions de passagers en 2020. Elle est aussi très bien desservie : il faut 2h30 en train pour relier Pékin ainsi que le mausolée de l'empereur Qin, qui représente une armée de soldats en terre cuite. À ce jour, aucune ligne européenne n'est actuellement en service, Toulouse pourrait devenir la première.

Où en sont les projets de lignes directes vers New York et le Moyen-Orient ?

Pour New-York, la compagnie XL Airways est intéressée pour développer une ligne au départ de Toulouse. Elle dispose déjà d'une ligne Paris-New-York et d'une flotte de quatre avions (elle envisage de passer à 10 avions dans les années à venir, NDLR), la décision leur revient de réaffecter un de ces avions pour ouvrir une nouvelle ligne. Nous espérons cette ligne directe pour 2019 qui serait en service uniquement lors des périodes de pointe, c'est-à-dire l'été.

Au Moyen-Orient, la situation est bloquée pour le moment faute de droits de trafic supplémentaires. Mais peut-être qu'avec la commande d'A380 d'Emirates (compagnie basée à Dubaï, les choses vont évoluer ? Je l'espère en tout cas.