"Fram a fait le plus dur pour se redresser"

Deux ans et demi après son rachat par le groupe Karavel et le fonds LBO France, le voyagiste toulousain Fram est de nouveau à vendre puisque le fonds d'investissement compte sortir du capital. Interrogé par La Tribune, Alain de Mendonça, le président du groupe Karavel estime que la cession "est un non-événement". Au bord de la faillite en 2015, Fram est-il sauvé pour autant ? Décryptage.
Fram a enregistré des résultats en forte croissance en 2017.

C'était il y a deux ans et demi. En octobre 2015, Fram déposait le bilan. Frappé de plein fouet par la crise économique, les printemps arabes et les mésententes au sein de l'actionnariat familial, le voyagiste toulousain avait accumulé cette année-là 20 millions d'euros de pertes pour un chiffre d'affaires de 300 millions d'euros. Un mois plus tard, le tribunal de commerce de Toulouse actait son rachat par le fonds d'investissement LBO France au sein du groupe Karavel/Promovacances devenant ainsi le premier voyagiste en France.

"Aucune inquiétude à avoir" pour le président de Karavel

Aujourd'hui, Fram est de nouveau à vendre. LBO France veut en effet sortir du capital du groupe Karavel/Promovacances et de Fram. Interrogé par La Tribune, Alain de Mendonça, le président du groupe Karavel estime que "cette cession est un non-événement" :

"LBO France était dans le capital de Karavel depuis sept ans. Un fonds d'investissement reste généralement entre 5 à 7 ans, donc il n'y a rien d'anormal à ce qu'ils souhaitent sortir du capital, cela fait partie de la vie d'une entreprise".

Pour autant, cette nouvelle période de transition pourrait-elle perturber le nouveau départ engagé par Fram depuis 2015 ? "Le chiffre d'affaires de Fram connaît une forte croissance, la situation sociale est apaisée, il n'y a aucune inquiétude à avoir", assure Alain de Mendonça.

Fram a déjà retrouvé le chemin de la croissance

Il y a quelques jours, Fram présentait un bilan annuel plutôt encourageant avec un chiffre d'affaires de 250 millions d'euros en 2017, soit +40% sur un an, sans pour autant retrouver son niveau d'activité de 2015 qui dépassait les 300 millions d'euros. Par ailleurs, l'année dernière ses pertes ont été réduites à 4 millions d'euros, laissant espérer un retour à l'équilibre financier pour 2019.

Pour Jean-Pierre Mas, le président des Entreprises du voyages (ex-Snav), "Fram a fait le plus dur pour se redresser" :

"Le voyagiste a fait un PSE qui lui a permis d'ajuster sa masse salariale à son niveau d'activité (les effectifs sont passés de 650 à 220 entre 2015 et 2017, Ndlr). Fram a connu l'année dernière une croissance de 14% au niveau de la distribution des offres Fram auprès des agences de voyages, c'est plus que la moyenne du secteur. Cela montre aussi que la confiance est retrouvée avec les distributeurs".

Le voyagiste toulousain a pu aussi profiter d'une récente reprise de l'activité touristique dans les pays du Maghreb, frappés à partir de 2011 par les printemps arabes puis par des vagues d'attentats.

"Le retournement de tendance a eu lieu en 2017. Le tourisme reprend notamment en Tunisie qui était une des destinations phares de Fram", ajoute Jean-Pierre Mas.

En partie sauvée, Fram doit maintenir des résultats en croissance pour arriver à purger ses dettes et pouvoir se redresser complètement. Contactés par la rédaction, les représentants des salariés de Fram ne souhaitent pas s'exprimer sur la situation de l'entreprise.

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