Un an après le rachat de Fram, pourquoi les salariés toulousains sont dans la rue

Une cinquantaine de salariés de Fram, en grève, ont défilé ce jeudi 24 novembre à Toulouse. Un an après le rachat de Fram par LBO-Karavel, les syndicats protestent contre "un chantage à l'emploi" alors que la direction propose une baisse des salaires pour éviter le dépôt de bilan. Le président de Karavel dénonce un mouvement social "au moment où l'activité de Fram commençait à repartir".
Manifestation ce 24 novembre devant Fram à Toulouse.
Manifestation ce 24 novembre devant Fram à Toulouse. (Crédits : Florine Galéron)

"Joyeux anniversaire Fram", ont commencé à chanter, aux alentours de 15h, les salariés réunis devant le siège du voyagiste toulousain, à deux pas du Capitole. Ce jeudi 24 novembre, ils étaient une cinquantaine en grève à l'appel de l'intersyndicale (CGT, CFDT, FO), quasiment un an pile après le rachat de Fram par LBO-Karavel.

Les syndicats dénoncent l'absence de "stratégie claire" et des baisses de salaire

 Pour Laye Simakha, le secrétaire CGT (syndicat majoritaire) du comité d'entreprise, "Karavel n'a pas tenu les engagements qui avaient été pris lors de la reprise" :

"L'offre de rachat de LBO-Karavel était la mieux-disante au niveau de l'emploi avec 429 salariés en CDI et 137 contrats non permanents sauvegardés sur les 650 que compte le groupe Fram en France. Mais aujourd'hui nous estimons l'effectif permanent autour de 250 personnes : il y a eu une soixantaine de ruptures conventionnelles, des personnes poussées vers la sortie... Et les départs ne sont pas remplacés. De plus, nous remarquons qu'il n'existe aucune stratégie claire pour la société".

L'autre slogan scandé par les manifestants est : "Touche pas à mon salaire". Après avoir supprimé plusieurs avantages sociaux (tickets restaurant notamment), la direction a engagé une révision de l'organisation du temps de travail. "Au moment du passage aux 35 heures, nous sommes passées de 39 heures à 37,5 heures mais avec maintien des salaires. La direction nous demande désormais de passer aux 35 heures avec une perte de revenus de 10% environ, sans quoi Fram dépose le bilan. Sur un salaire moyen de 1 500 euros net mensuels, cela représente 120 euros par mois en moins. Ce chantage à l'emploi est inacceptable", dénonce Laye Simakha.

La direction regrette un mouvement social alors que le chiffre d'affaires repart

De son côté, la direction dénonce un mouvement social qui arrive trois semaines après le lancement des offres d'été. "Le chiffre commençait à bien repartir depuis un mois. Les relations sont très compliquées avec les syndicats. C'est une prise en otage", se désole Alain de Mendonça, le président du groupe Karavel, qui rappelle la situation économique fragile de Fram :

"La société a enregistré 90 millions d'euros de pertes en 5 ans. Nous allons probablement réaliser 18 à 20 millions de pertes en 2016. C'est pourquoi nous avons demandé des efforts de salaires".

Pour rappel, au moment du rachat, Karavel s'est fixé pour objectif de retrouver l'équilibre financier en deux ans et de réduire les pertes à hauteur de 12 millions d'euros dès fin 2016. La concurrence du low-cost, le contexte post-attentats et l'effondrement du tourisme au Maghreb ne facilitent pas non plus une reprise de l'activité.

Lire aussi : Fram : comment Alain de Mendonça veut moderniser le tour-opérateur toulousain

Depuis l'arrivée de Karavel, Fram a renforcé sa présence sur le numérique avec le lancement d'un site BtoB. Des mutualisations avec Karavel sur l'ensemble des services du voyagiste ont également été opérées. À noter que les salariés de Fram répartis jusqu'ici sur trois sites (deux dans le centre-ville et un à Cornebarrieu) doivent déménager le 15 décembre prochain dans un site unique rue Deville, dans le centre-ville de Toulouse.

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