Festival TV de Luchon : « une édition 2024 de transition » (Eric Azémar, maire)

À quelques jours de l'édition 2024 du Festival TV de Luchon, le maire de la commune, Éric Azémar, revient dans les colonnes de La Tribune sur les derniers mois tourmentés de la manifestation culturelle. La gestion par Christian Cappe, le fonds d'indemnisations aux acteurs économiques, l'avenir du festival... Entretien.
(Crédits : Rémi Benoit)

La Tribune - En tant que maire de Luchon, comment avez-vous vécu ces derniers mois autour du Festival TV qui fait en partie la renommée de votre ville ?

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Éric AzémarPour comprendre, il faut revenir en arrière. Le Festival TV de Luchon a 21 ans. Mon prédécesseur, en 2017, a fait le choix de changer la gouvernance de l'événement en confiant celle-ci à une association. Or, cette dernière a connu quatre présidents en cinq années. Il n'était pas possible de continuer dans ces conditions quand je suis arrivé à la mairie en mai 2020. Le challenge était donc de trouver au pied levé, et j'insiste, au pied levé, un autre organisateur pour l'édition de février 2021. Nous étions dans une situation d'urgence. Christian Cappe a été le seul à vouloir y aller.

Vous évoquez « une situation d'urgence », mais ce contexte n'est-il pas finalement l'origine des problèmes que l'événement rencontre aujourd'hui, à savoir des prestataires impayés principalement et des collectivités qui gèlent par conséquent leur soutien financier ?

Christian Cappe (le directeur du Festival TV de Luchon de 2021 à 2023, ndlr) était à l'origine de ce festival. Donc, jusqu'à preuve du contraire nous ne partions pas dans l'inconnu. Néanmoins, avec son association l'Union francophone, il y a eu des dérives sur la gestion de cet événement. Mais l'Union francophone nous a sauvé le festival en 2021, c'est aussi cela la réalité. À mon arrivée, le sujet était le suivant : abandonner le Festival TV de Luchon, au risque qu'il ne redémarre plus jamais, ou bien le poursuivre avec une nouvelle structure.

Maintenant, pourquoi les acteurs socio-économiques ont accepté de retravailler avec les organisateurs alors qu'ils n'étaient pas payés ? C'est aussi un sujet. Nous sommes tous responsables de ce qu'il s'est passé sur ces dernières éditions.

Lors d'une interview accordée à La Tribune, Christian Cappe a évoqué la création d'un fonds de soutien aux commerçants locaux victimes de factures impayées. Où en est ce projet actuellement ?

C'est une idée généreuse de la Région Occitanie. Mais pour que ce fonds voit le jour, plusieurs points sont nécessaires. Tout d'abord, l'association qui organisait le festival doit être liquidée. Ensuite, les commerçants qui ont des impayés devront intenter une action en justice civile et que celle-ci reconnaisse le préjudice. À partir de là, nous pourrons intervenir en tant que collectivité. Nous sommes contraints par des règles qui nous échappent, nous gérons de l'argent public.

Contre toute attente, vous avez annoncé l'organisation d'une (petite) édition 2024, sur une journée, le dimanche 11 février, contre plusieurs jours pour les éditions précédentes. Dans quelle démarche s'inscrit la tenue d'une telle édition 2024 ?

Cette édition sera une édition de transition et de réflexion sur le devenir de cette manifestation. Malgré tout, nous allons avoir plusieurs diffusions en avant-première. La profession et ses membres seront au rendez-vous. Maintenant, la question est la suivante : voulons-nous retrouver à Luchon un festival TV pérenne à l'avenir ? Une réflexion sera lancée dès le lendemain de cette journée du 11 février. Tout est ouvert. Il faudra rendre pérenne notre Festival TV sur, au moins, dix années bien qu'il n'ait jamais eu une histoire linéaire.

Lire aussiFinalement, le Festival TV de Luchon aura une (petite) édition 2024 avec de nouveaux organisateurs

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