C'est certainement la fin d'un triste épisode de la scène culturelle en Occitanie. Par voie de communiqué, la mairie de Bagnères-de-Luchon (Haute-Garonne) vient d'annoncer « reprendre la direction générale du Festival TV de Luchon », mercredi 10 janvier. Surtout, la collectivité donne rendez-vous dans un mois jour pour jour, le 10 février 2024, pour la tenue de l'édition 2024 de cet événement culturel et télévisuel réputé.

Habituellement organisée sur plusieurs jours, la nouvelle direction du festival a tenu à maintenir une manifestation en 2024, même minime, consciente notamment des enjeux économiques pour les acteurs locaux comme les hôteliers et les restaurateurs.

« Le maire et la nouvelle équipe ont décidé de proposer un événement fort sur une journée festive pour 2024 composée de projections d'unitaires et de séries essentiellement tournées en Occitanie et la mise à l'honneur d'une personnalité pour renforcer la notoriété de la manifestation », précise le communiqué.

Initialement, les acteurs locaux impliqués sur l'organisation du festival avaient décidé de ne pas organiser d'édition en 2024 et repartir sur de nouvelles bases l'année suivante, après les déboires financiers de 2023. Pour mémoire, plusieurs prestataires du Festival TV de Luchon avaient pris la parole dans les médias ces derniers mois, dont La Tribune, pour dénoncer des impayés de la part de la direction en place menée par Christian Cappe et l'association l'Union Francophone, et ce sur plusieurs éditions.

Lire aussiLe Festival TV de Luchon, une véritable gabegie financière ?

« De ce que je sais, il y a quatre à cinq hôteliers et deux à trois restaurateurs qui ont des impayés de l'édition 2023 et même avant. Mais tout le monde se tait aussi par peur de ne pas être payé s'ils parlent. Personnellement, le festival de Luchon me doit encore 6.500 euros pour l'édition 2023 et cela représente un dixième de mon chiffre d'affaires. Je suis obligé de vendre mon minibus pour apporter de la trésorerie dans mon affaire », avait, par exemple, témoigné Christophe Deschamps, le président de l'association des commerçants et des artisans du Luchonnais, et propriétaire d'une maison d'hôte dans le centre-ville de Luchon, dans nos colonnes.

Cette situation avait même poussé le conseil régional d'Occitanie a lancé un audit sur les finances de cette manifestation culturelle, tout en bloquant le versement de subventions prévues. Le conseil départemental de Haute-Garonne avait lui aussi fait le choix de bloquer le versement de subventions.

Néanmoins, les services de la Région étaient favorables à un maintien du festival de Luchon, sans coupure une année. Une position partagée par tous les prestataires lésés interrogés par La Tribune, qui se disaient même à l'époque prêts à revenir si une nouvelle gestion est mise en place sans l'association L'Union Francophone dans le spectre. « Il faudrait que cet événement soit porté par une collectivité », avait alors proposé Christophe Deschamps. Il semble avoir été entendu.

Pour la suite, « dès la fin de cette journée (du 10 février, ndlr), l'équipe travaillera sur l'édition 2025 avec de nouvelles ambitions et un grand nombre de nouveautés », promet la municipalité.