Le créateur de MoiChef raconte sa vie de PDG de startup au RSA

Un an après avoir publié un message d'alerte sur la situation de sa startup MoiChef, Tristan Laffontas publie un long témoignage sur son quotidien de jeune entrepreneur : entre levée de fonds, moments d'euphorie et de désillusion et une situation financière personnelle délicate.
Tristan Laffontas, cofondateur de MoiChef avec Romain Priot.

C'était il y a un an. La jeune société toulousaine, qui propose des kits à cuisiner avec des recettes de grands chefs, créait le buzz en publiant sur Facebook un post intitulé "Notre startup MoiChef n'a plus d'argent" où elle détaillait la situation financière critique dans laquelle elle se trouvait alors, sortant de la communication ultraconquérante qui est d'usage dans le milieu. Le message a été vu plus de 270 000 fois, un beau coup de com' imprévu. Dans les semaines qui ont suivi, une campagne de crowdfunding a permis aux entrepreneurs de récolter plus de 10 000 euros et de finaliser une levée de fonds de 100 000 euros auprès du groupe viticole Bernard Magrez. De quoi donner de la visibilité à la jeune société pour au moins un an. Dans la foulée, d'autres startups toulousaines à l'image de Fourchette et Bicyclette ou Ateliers Tersi ont elles aussi fait part de leur désarroi.

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Le 31 mai dernier, Tristan Laffontas, cofondateur de MoiChef publie à nouveau une tribune sur Facebook intitulée "PDG au RSA, le meilleur job de ma vie". Dans ce long témoignage, il revient sur le parcours de sa startup depuis un an, avec des hauts et des bas.

Le jeune entrepreneur raconte par exemple, dans l'euphorie qui a suivi la levée de fonds, que la startup a accepté des opérations de communication payantes : "De toute évidence, avoir de l'argent a bridé notre créativité et nous a poussé vers des solutions plus simples. Et chères. Et inefficaces." Un peu plus loin, il se remémore sa désillusion lorsque "un très grand chef, le genre de chef qu'on a tous vu à la télé" annule un partenariat avec la startup au dernier moment.

Cet élan de transparence a pour vertu de montrer une vision plus réaliste de l'entrepreneuriat.

"Je suis au RSA, tout comme Romain Priot (l'autre cofondateur, NDLR). Beaucoup d'entrepreneurs sont dans la même situation. Seulement, on parle surtout dans les médias de ceux qui réussissent d'importantes levées de fonds mais pas de ceux qui se battent au quotidien pour la survie de leur entreprise", estime Tristan Laffontas.

Un an après son appel au secours, la startup MoiChef n'est pas encore à l'équilibre mais compte une centaine d'abonnés à ses box à cuisiner. Depuis que la société a arrêté de proposer des produits frais, elle connaît une croissance encourageante. "Nous allons pouvoir proposer nos produits en magasin dans des épiceries haut de gamme, ce qui n'était pas possible auparavant. Désormais, on peut aussi envisager d'exporter nos produits."

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