Au bout de 5 ans, Toulouse Tech Transfer a-t-elle prouvé son efficacité ?

Faire le lien entre le moment où une invention naît dans un laboratoire et le moment où le produit est mis sur le marché, c'est le rôle de Toulouse Tech Transfer. Cette société d'accélération de transfert de technologie, comme 13 autres en France, a vu le jour en 2012 grâce aux Investissements d'avenir et fête donc ses 5 ans. Le bilan est jugé satisfaisant, même s'il est en deçà de ce qui était espéré.
Pierre Dufresne, président de TTT

Toulouse Tech Transfer a 5 ans et un bilan satisfaisant à en croire Pierre Dufresne, son président. Ce mercredi 22 mars lors d'une conférence de presse, il a estimé que "Toulouse Tech Transfer a fait ses preuves et sa visibilité dans l'écosystème local semble acquise". La société de transfert de technologie a vu le jour en 2012 à la faveur du programme d'investissement d'avenir (PIA), une large enveloppe de l'État dédiée à l'innovation et à la recherche française afin de regagner des points de PIB.

Au total, Toulouse Tech Transfer a reçu 70 millions d'euros pour mener à bien sa mission : simplifier le transfert des innovations issues des laboratoires de recherche publique vers les entreprises. La société dispose pour cela de plusieurs leviers d'actions : identifier et protéger les inventions (notamment par des brevets), développer et financer les preuves de concept et les prototypes et, enfin, transférer les innovations dans le monde économique (en créant des startups ou sous forme d'accord de licence).

Création de 7 startups

Ainsi, depuis sa création, Toulouse Tech Transfer est à l'origine de la création de 7 startups :

En 2014 : Néovirtech, KodexLab et AlongTrack

En 2016 : Authentic Material, Imactiv-3D, Micropep Technologies et Power Design Technologies

Par ailleurs, Toulouse Tech transfert a pris de parts dans trois sociétés : Authentic Material, Micropep Technologies et Power Design Technologies

La SATT, qui collabore avec 115 laboratoires (4 500 chercheurs), revendique 147 demandes de brevets déposées et 65 accords de licence signés avec des entreprises. Au total, 183 projets de maturation ont été lancés pour 23 M€ d'investissement. Difficile néanmoins de mesurer le nombre d'emplois créés par cette activité : "Nous estimons qu'une vingtaine d'emplois directs a été créée via la création de startups, mais le calcul se fait surtout en termes de non destruction d'emplois", indique Pierre Dufresne.

"Nous créons les emplois de demain en améliorant les produits mis sur le marché. C'est une montée en gamme générale avec des effets d'externalité difficilement mesurables", complète Thierry Francq, Commissaire général adjoint à l'investissement.

Autonomie financière : pas encore

Le chiffre d'affaires de Toulouse Tech Transfer a dépassé pour la première fois en 2016 la barre de 1 M€ (grâce aux revenus de licence). "C'est 50 % de moins que ce qui était imaginé au moment de la création de la SATT", admet Pierre Dufresne, qui explique : "Tout d'abord, il est impossible de prévoir à l'avance le flux d'inventions qui sortira des laboratoires. Et nous avons certainement été un peu trop optimistes sur le temps nécessaire à une entreprise pour transformer une invention en produit."

Toulouse Tech Transfer, dont les actionnaires sont l'Université de Toulouse, le CNRS et la Caisse des Dépots, espérait être autonome financièrement d'ici à 2022, mais ce ne sera pas possible. "La montée en puissance est toujours plus lente que ce que l'on souhaite. Nous donnons à la SATT 10 ans supplémentaires pour atteindre cet objectif ambitieux", indique le Commissaire général adjoint à l'investissement. Une évaluation doit avoir lieu en 2018, pour un autofinancement espéré à horizon 2029.

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