La Tour Occitanie va passer par l'enquête publique

Les élus ont donné le coup d'envoi de l'enquête publique sur le projet Toulouse Euro Sud-Ouest qui se tient jusqu'au 30 avril prochain. Les habitants pourront notamment se prononcer sur la construction de la Tour Occitanie, un gratte-ciel de 150 mètres dans le quartier de la gare.
La Tour Occitanie a été intégrée à l'enquête publique du projet Teso.
La Tour Occitanie a été intégrée à l'enquête publique du projet Teso. (Crédits : Compagnie de Phalsbourg)

Le maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, tablait sur un début des travaux à l'été 2019 pour une ouverture courant 2022. Mais l'émergence de la Tour Occitanie, un projet de gratte-ciel de 150 mètres de hauteur dans le quartier de la gare, va devoir attendre les résultats de l'enquête publique. La préfecture de région a en effet inclus cette tour dans la consultation des habitants autour du projet Toulouse Euro Sud-Ouest qui se tient du 14 mars au 30 avril.

Le projet Teso doit transformer en profondeur le quartier de la gare Matabiau à Toulouse avec la création d'un pôle d'échanges multimodal, une refonte des accès à la gare, la construction de la Tour Occitanie, mais aussi de bureaux et de logements à proximité.

Lors de l'enquête publique, les Toulousains peuvent donner leur avis sur cinq points : la déclaration d'utilité publique des travaux sur une partie du périmètre du projet Teso (9 hectares comprenant notamment l'avenue de Lyon et la rue Raynal), la mise en compatibilité de cette DUP avec le plan local d'urbanisme (ce qui permettra de décider la hauteur des bâtiments et le nombre de logements construits), la détermination des parcelles à déclarer cessibles en vue de réaliser les travaux (les habitants sur ces zones pourront être expropriés), le classement et le déclassement de voiries et enfin le permis de construire de la Tour Occitanie.

TESO

Périmètre soumis à l'enquête publique (Source : Teso).

La hauteur des bâtiments fait débat

À l'issue de la concertation, un rapport d'enquête publique sera rendu "avec un avis qui pourra être favorable, favorable avec des réserves ou défavorable", a précisé Étienne Guyot, le préfet de région. Le représentant de l'État tranchera ensuite au printemps 2020 sur l'utilité des travaux, le cas échant en émettant la DUP. La Tour Occitanie, elle, n'est pas soumise à l'approbation préfectorale, l'avis des habitants ne sera donc que consultatif et le permis de construire pourrait être délivré dès 2020.

Pour autant, le collectif Non au gratte-ciel de Toulouse a appelé "les Toulousains à envoyer massivement leurs contributions à cette enquête publique Teso", estimant qu'"une attitude de non-participation de la part de nos associations à cette enquête publique serait contre-productive". Ce collectif d'habitants qui a réuni 4 500 signatures via une pétition craint une gentrification du quartier alors qu'un hôtel quatre étoiles est attendu dans la Tour Occitanie, ainsi que des logements et des bureaux haut de gamme. Des accusations réfutées par Jean-Luc Moudenc.

"Il y aura 35% de logements sociaux sur le projet Teso, ce qui fera passer de 8 à 15% la part de ces logements sociaux dans le quartier", avance-t-il.

Le collectif s'inquiète aussi de l'émergence, outre la Tour Occitanie, d'autres immeubles de grande taille dans le quartier. "La hauteur maximale sera de 60 mètres. Une tour de cette hauteur est peu gênante face au Canal du Midi, mais plus dans une petite rue. Nous allons voir où il est plus opportun de les construire", réfute de son côté l'édile toulousain.

Quid de la gare routière ?

Autre débat à trancher, où aménager la future gare routière ? Deux hypothèses restent à l'étude : le maintien à l'emplacement actuel (boulevard Pierre Semard) avec une modernisation des quais. Une option qui reviendrait entre trois et quatre millions d'euros contre 60 millions d'euros pour un déplacement côté Marengo. La première option a les faveurs du Département, qui gère le lieu.

"La gare routière actuelle a reçu des avis très positifs d'après une étude menée par Flixbus. Elle a dépassé le million de voyageurs annuels, avec + 15% d'augmentation de fréquentation depuis la mise en place des cars Macron. Surtout que dans le cas d'un déménagement à Périole, la gare routière actuelle deviendrait un centre commercial. Or, ce type d'enseigne ne trouve pas son public en centre-ville", explique Pascal Boureau, conseiller de Haute-Garonne.

Le déménagement est néanmoins soutenu par l'architecte Joan Busquets. "Il faut que la gare routière soit réellement intégrée dans le pôle d'échanges multimodal (PEM). C'est ce qu'on trouve par exemple à San Francisco", avançait-il en mars 2018. Des études chiffrées sont attendues dans les prochains mois pour étayer le débat.

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Commentaire 1
à écrit le 20/03/2019 à 19:41
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Toutes ces constructions vont enlaidir la ville pour le seul profit des promoteurs. Il est inacceptable de construire des immeubles de 20 étages en 2020 près des rails (ce seront les 35% de HLM?) et une tour de luxe de 150m contraire à l écologie.

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