Municipales 2020 : la troisième ligne de métro, clé du scrutin à Toulouse ?

Les questions de mobilité et d’environnement figurent en tête des préoccupations des Toulousains d’après notre sondage. De quoi mettre le projet de troisième ligne de métro, porté par le maire sortant mais contesté par l’opposition, au cœur de la campagne.
Les transports publics figurent en tête des préoccupations des Toulousains d’après notre sondage.

Les transports publics, la protection de l'environnement, les conditions de circulation et le stationnement et enfin l'éducation arrivent ex aequo à 32 % en tête des priorités des Toulousains d'après notre sondage réalisé avec l'institut BVA. Des premières tendances qui mettent les questions de mobilité au cœur de la campagne.

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Source : sondage BVA /La Tribune.

Lire aussi : Municipales 2020 : quel maire veulent les Toulousains ?

En 2014 déjà, Jean-Luc Moudenc s'est fait élire grâce à une proposition phare : créer une troisième ligne de métro à Toulouse. Le projet estimé à 2,7 milliards d'euros prévoit de relier d'ici à fin 2025 les principaux centres d'activité économique, notamment les sites d'Airbus, pour désengorger la Ville rose. Il devrait être au centre des débats politiques à quelques mois du scrutin. La ligne sera en effet soumise à enquête publique entre le 6 juin et 18 juillet avant un début des travaux attendu pour 2021.

Plusieurs voix dans l'opposition se font entendre pour revoir le tracé, craignant que le projet siphonne l'essentiel du budget transports et laisse peu de place aux autres formes de mobilités (bus, vélo...). L'association Collectif citoyen a déposé un recours devant le tribunal administratif demandant notamment un tracé desservant le centre-ville. De son côté, l'élu écologiste Antoine Maurice pointe :

"Nous avons fait une proposition alternative qui ne reposait pas uniquement sur ce e espérance d'une ligne de métro dans dix ou quinze ans qui ne réglerait pas de toute façon tous les problèmes de mobilité. Nous avons mis en avant un prolongement du tram, de vraies voies réservées pour les bus, un politique vélo ambitieuse et un RER toulousain".

"Greenwashing" ou vrai bilan écolo ?


Le maire réfute une politique cannibalisée par la troisième ligne.

"Nous avons créé dix Linéo [bus à haute fréquence, ndlr] et nous doublons la capacité de la ligne de métro A. 25 millions d'euros sont engagés pour les pistes cyclables, du jamais vu sous les mandats précédents", plaide Jean-Luc Moudenc.

L'édile a conscience de l'essor grandissant des préoccupations environnementales chez les Toulousains. En janvier dernier, il a surpris en présentant ses vœux à la presse, entouré de plantes. Les blocs de béton aux couleurs de la Métropole sont désormais teintés de vert.

Puis début avril, la collectivité a organisé pendant trois jours le forum "Toulouse plus verte". La municipalité a mis l'accent sur sa volonté de végétaliser les rues ( fleurs sur les balcons et les murs, jardins partagés, plantation de 100 000 arbres, etc.). Quant aux problèmes de pollution liés au trafic routier, Jean-Luc Moudenc a réaffirmé sa volonté de mettre en place une zone à faibles émissions (ZFE) avant la fin 2020 au sein de laquelle les véhicules les plus polluants ne pourront plus circuler. Le périmètre et le calendrier précis de mise en application restent encore à définir.

À cette occasion, Archipel Citoyen (allié à EELV pour les municipales) a publié une carte pointant des dépassements des seuils recommandés de pollution à proximité de lieux publics accueillant des enfants. Le collectif estime que "la pollution sera un enjeu lors des prochaines municipales".

Lire aussi : Une carte alerte sur la pollution à Toulouse près des écoles

Jean-Christophe Sellin, élu de la France insoumise, abonde en ce sens :

"Jean-Luc Moudenc, c'est l'homme de la pollution. Il ne suffit pas de peindre en vert sa politique tout en continuant une logique de productivisme. Il faut réorienter l'ensemble des politiques publiques à la lumière de cet enjeu. Jean-Luc Moudenc plaide pour consacrer 1 % du budget d'une construction neuve à l'écologie. Nous voulons le 100 % écologie."

Le maire sortant se défend de tout greenwashing : "Il n'y a pas d'inflexion dans ma politique. Lors de mes vœux à la presse, j'ai annoncé que nous avions déjà planté 15 500 arbres, c'est le résultat d'un travail continu. Nous avons doublé le nombre de jardins partagés, cela ne s'est pas fait en un jour." Reste à savoir qui les Toulousains désigneront comme le meilleur candidat pour répondre aux enjeux écologiques et de mobilité.

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