La grève des éboueurs prend fin à Toulouse après l'obtention de 11 jours de congés supplémentaires

Les éboueurs de la métropole de Toulouse ont voté ce jeudi matin la fin du mouvement de grève qui avait débuté à la mi-décembre. Les agents ont obtenu 11 jours de sujétions pour compenser la fin du "fini-parti" et une réduction du temps de travail l'été, quand les ordures sont moins nombreuses.
Les éboueurs de Toulouse vont reprendre le travail dès vendredi 14 janvier.
Les éboueurs de Toulouse vont reprendre le travail dès vendredi 14 janvier. (Crédits : Rémi Benoit)

Ils étaient en grève depuis le 15 décembre. Les éboueurs de Toulouse s'apprêtent à reprendre le travail dès vendredi 14 janvier. Cette décision intervient après qu'un accord a été trouvé entre la collectivité métropolitaine et les syndicats.

Des jours de repos supplémentaires pour compenser le "fini-parti"

Les éboueurs ont obtenu onze jours supplémentaires de sujétions qui sont des congés spécifiques.

"Dans la globalité, nous avons obtenu 41 jours de congé par an, contre 29 à la base, précise Patrick Mouinet, secrétaire général UNSA territoriaux. Ce n'est pas à la hauteur de ce que nous souhaitions mais il est clair que le protocole proposé par la Métropole est bien plus acceptable que celui proposé courant novembre."

Jeudi matin, l'intersyndicale s'est rendu sur les lieux de dépôt afin de faire voter à main levée le protocole proposé par la Métropole. La majorité des agents présents sur les points de blocage ont voté pour. Ils devraient donc reprendre le travail vendredi matin.

Dès la fin du mois de novembre, les agents du secteur réclamaient des compensations suite à la fin du fini-parti qui leur permettait de terminer leur journée de travail quand ils avaient bouclé leur tournée quotidienne. Entre temps, des négociations avaient eu lieu avec les équipes de la collectivité, en vain. Les éboueurs avaient durci leur mouvement suite aux déclarations de Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse et président de la Métropole, lors de ses voeux à la presse début janvier qui évoquait la possibilité de privatiser le secteur.

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Déchets moins importants l'été

Dans une conférence de presse ce jeudi midi, le maire de Toulouse, accompagné par Vincent Terrail-Novès et Henri de Lagoutine (les élus à la manoeuvre dans ce dossier), parle d'un "accord gagnant-gagnant". Il réaffirme, contrairement à ce qu'avaient pu dire des représentants syndicaux, que le dialogue n'avait jamais été rompu.

"Nous avons remarqué que les positions stagnaient et que la situation restait figée. Nous avons alors essayé de prendre la problématique autrement en nous demandant quels étaient les besoins réels des habitants", affirme Jean-Luc Moudenc. Les syndicats et la collectivité ont convenu que lors de la période estivale, les déchets étaient moins importants et donc c'est à cette période donnée que la métropole a octroyé 1h30 de travail en moins. En temps normal, les agents travaillent sept heures pour collecter les déchets mais durant l'été seules 5h30 suffisaient.

En conclusion, le vice-président de la Métropole Vincent Terrail-Novès reconnaît qu'il est difficile de calculer avec précision le nombre de tonnes de déchets accumulés. Il compare cependant décembre 2020 et décembre 2021 avec un "différentiel de 2.500 à 3.000 tonnes", soit autant de déchets qui se sont accumulés dans les rues de la métropole ces dernières semaines.

La municipalité interpellée par la CCI

Après plusieurs semaines de grève, les éboueurs avaient reçu le soutien des élus d'opposition du groupe AMC métropole (Alternative Municipaliste Citoyenne). Ils avaient annoncé soutenir les grévistes toulousains dans un communiqué publié mardi 11 janvier en pointant "la brutalité et l'irresponsabilité" de Jean-Luc Moudenc et reprochaient au maire de ne pas se rendre à la table des négociations. Pour eux, sa réponse aux grévistes était "brutale et méprisante".

Le groupe Métropole Ecologiste porté par Antoine Maurice accusait lui aussi le maire de "mépriser le dialogue social avec les éboueurs". Et puis, il y a quelques jours, la CCI de Toulouse-Haute-Garonne ainsi que les associations de commerçants avaient adressé un courrier à Jean-Luc Moudenc faisant part des difficultés rencontrées face à cette non-collecte des déchets dans la ville. "Cette situation est extrêmement pénalisante, d'une part, pour l'image de notre Métropole et pour les touristes qui reviennent petit à petit et d'autre part, pour l'ensemble des commerces et entreprises qui ne savent plus où stocker leurs déchets", écrivaient les signataires de la lettre.

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Jean-Luc Moudenc et son administration pensent qu'il faudra deux à trois semaines pour la remise à niveau dans la ville. Le secrétaire général UNSA territoriaux, lui, estime à "trois semaines, voire un mois" le ramassage et le nettoyage des déchets accumulés dans la Ville rose et sa périphérie.

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