À Toulouse, Emmanuel Macron rappelle avec force sa volonté de créer une armée européenne

Le président de la République, Emmanuel Macron, s'est rendu sur la base militaire de Francazal à Cugnaux, non loin de Toulouse, jeudi 17 janvier où il a prononcé ses voeux aux forces armées devant plus de 1 600 personnes. Le chef de l'État a profité de l'occasion pour affirmer le maintien des forces françaises à l'étranger. Surtout, à quelques mois des élections européennes, Emmanuel Macron a rappelé sa volonté de mettre en place une armée à dimension européenne, doté d'un budget commun.
Avant son discours, Emmanuel Macron est allé à la rencontre des soldats du 1er RTP basée à Cugnaux (Haute-Garonne).
Avant son discours, Emmanuel Macron est allé à la rencontre des soldats du 1er RTP basée à Cugnaux (Haute-Garonne). (Crédits : Rémi Benoit)

Pour ses voeux aux forces armées 2019, le président de la République, Emmanuel Macron, a choisi la ville de Toulouse et plus particulièrement la base militaire de Francazal, qui abrite le 1er régiment du train parachutiste (RTP) et ses 800 hommes. Un site très important pour l'armée française car cette base est surtout le Pôle national des opérations aéroportées.

Ainsi, avant chaque départ en opération extérieure et notamment à destination de l'Afrique, les moyens humains et matériels sont regroupés dans ces lieux qui ont fait l'objet d'une rénovation et d'un agrandissement récemment. C'est d'ailleurs, selon lui, la raison qui a justifié sa venue à Toulouse. "La première raison d'être des armées, ce sont les opérations (extérieures)", a lancé Emmanuel Macron au début de son discours devant 1 600 personnes, avant d'affirmer le maintien des forces françaises à l'étranger.

"Nous resterons militairement engagés au Levant au sein de la coalition internationale. (...) Notre objectif politique dans la région c'est bien sûr la stabilité inclusive, qui permettra de faire reculer les terroristes. Stabilité en Irak, stabilité en Syrie où nous continuerons à agir pour qu'une solution politique inclusive soit trouvée et que la réforme constitutionnelle indispensable soit adoptée. (...) Toute précipitation à se retirer serait une erreur", a tenu à rassurer Emmanuel Macron après le retrait annoncé des forces américaines dans la région.

Voeux aux armées Macron Toulouse

Emmanuel Macron a prononcé un discours de 50 minutes devant 1 600 personnes.(Crédits : Rémi Benoit)

Alors, à l'occasion de ses voeux, le chef des Armées a fait un retour sur l'année 2018, une année marquée par des décisions importantes pour le ministère des Armées après une analyse du monde actuel. C'est en effet l'été dernier qu'a été promulguée la loi de programmation militaire (LPM) qui prévoit un budget de 295 milliards d'euros au total entre 2019 et 2025, pour atteindre ainsi 2% du PIB du pays en 2025. Par conséquent, le budget du ministère des Armées sera cette année de 35,9 milliards d'euros, ce qui représente une hausse de 1,7 milliards d'euros par rapport à 2018 et ce qui en fait le 2ème budget de l'État derrière celui de l'Éducation nationale.

"Dès mon arrivée, j'ai voulu rompre avec le cycle ancien de la diminution des moyens et des activités de nos armées. Le budget de l'année 2018 a donc été en forte hausse et était plus sincère qu'il ne l'a été par le passé", estime Emmanuel Macron.

Un discours à forte consonance européenne

Dès son arrivée au pouvoir, il a également fait part de sa volonté de créer une armée européenne, avec un budget commun, lors de son discours à La Sorbonne le 26 septembre 2017. Une ambition qu'il a longuement rappelé et défendu lors de cette cérémonie de voeux aux forces armées à Toulouse, à quelques mois d'élections européennes à l'issue incertaine.

"Ma conviction profonde est qu'une partie de notre capacité propre et une partie de notre autonomie stratégique seront plus fortes encore par et à travers cette coopération européenne. Dans ce monde incertain, la coopération européenne est stratégiquement indispensable, crédible sur le plan opérationnel et elle est économiquement rentable. (...) Cette ambition européenne ce n'est pas de réduire nos propres capacités, la LPM dit tout le contraire".

Voeux aux armées Macron Toulouse

Le chef de l'État est arrivé sur les coups de 15 heures à la base de Francazal. (Crédits : Rémi Benoit)

Malgré le contexte politique et sécuritaire, Emmanuel Macron s'est dit convaincu que cet objectif était atteignable "à court ou moyen terme". Enfin, si son discours n'a pas été marqué par des annonces importantes, contrairement à ses voeux aux armées de l'an passé, il a en revanche tenu à rassurer les 267 000 soldats français quant à l'avenir de leur retraite.

"Les spécificités du métier militaire et ses exigences seront prises en compte dans les réformes à venir, j'en prends ici l'engagement", a promis le président de la République.

Pour rappel, le gouvernement prépare une grande réforme des retraites qui doit être votée au premier semestre 2019, avant d'être adoptée dans le courant de l'année.

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Commentaires 10
à écrit le 18/01/2019 à 12:09
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François Asselineau présente une analyse largement étayée du traité d’Aix-la-Chapelle. https://www.upr.fr/actualite/france/la-haute-trahison-du-traite-daix-la-chapelle-analyse-de-francois-asselineau/ Ou comment Macron et Merkel font un bras d' h...

à écrit le 18/01/2019 à 11:20
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Commencer par faire une vraie Europe plus respectueuse de ses peuples avec des frontières, des valeurs (autre que le marché), une égalité fiscale et sociale de ses membres et ensuite il sera possible de progresser. J'observe que la conclusion de cet ...

à écrit le 18/01/2019 à 10:39
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Un déplacement inutile, sur un sujet non majeur compte tenu du contexte. Un dispositif disproportionné qui a empêche hier soir 30 000 habitants des quartiers de St Simon, Cugnaux, Portet de rentrer chez eux. 1h45 pour faire 4km à proximité de son pro...

à écrit le 18/01/2019 à 10:32
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Un armée européenne avec la France et l'Allemagne, sans les 25 autres états à qui on n'a rien demandé, voilà qui va encore faire jaser dans les chaumières. Déjà que les 25 rigolent du "couple franco-allemand" c'est pas gagné. A part ça, l'européiste ...

à écrit le 18/01/2019 à 10:26
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Paraît qu'il donne les clés de la dissuasion à la Mère Kel !

à écrit le 18/01/2019 à 9:05
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"IL n'y a pas d'alternative il faut mettre l'armée française sous commandement allemand !" Ha bon !? ET on pourrait en parler un peu au moins svp ? "Pas question ! JE l'ai dis il n'y a pas d'alternative vous voulez quoi de plus !?"

à écrit le 18/01/2019 à 7:27
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Pas de "tirage d'oreille"! Dommage! Une grand'messe conventionnelle où le Président de la République a été l'un des deux seuls à avoir droit à un café!

à écrit le 18/01/2019 à 4:19
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Il a aussi promis aux paras de s'esseyer au saut ( de parachute). Un comique ce micron.

à écrit le 17/01/2019 à 23:52
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Les 27 sont divergents sur tout. Comment peuvent-ils se mettre d'accord dans un domaine où il faut agir et réagir promptement ? L'Allemagne et l'Italie lorgnent fort sur l'industrie de l'armement FR, et le reste les indiffère.

à écrit le 17/01/2019 à 22:39
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Une armée européenne implique un nouveau nationalisme de niveau européen sans patriotisme et donc la recherche d'un nouvel ennemie! Tout cela sur les décombres des nations!

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