Tarbes s'invente un avenir économique

Les Hautes-Pyrénées, longtemps marquées par la désindustrialisation, sont dans une phase de reconquête de l'activité économique et des emplois. La population progresse et les élus locaux accompagnent des filières et des projets stratégiques.

Tarbes : les chiffres clésEt vous, depuis quand n'êtes-vous pas allé à Tarbes ? Posez-vous la question car la ville est en train de changer. Les palmiers plantés en centre-ville et les façades colorées reflètent une profonde évolution. Finie la ville grise, marquée par la désindustrialisation, la fermeture de Giat Industries et les plans sociaux. Aujourd'hui, la préfecture des Hautes-Pyrénées cherche à présenter un visage plus positif, plus moderne, à l'image du Rex, un hôtel 4 étoiles récemment ouvert.

Le chantier promet néanmoins d'être long car après avoir vécu sous perfusion, Tarbes doit s'inventer un avenir économique. Il y a 70 ans, la capitale de la Bigorre était plus dynamique que Pau, distante de 45 km. Aujourd'hui le poids économique de Pau est trois fois supérieur à celui de Tarbes. Heureusement le territoire a pour lui d'être dirigé par des élus locaux attentifs au développement économique. Josette Durrieu, présidente PS du Conseil général et Gérard Trémège, maire UMP de Tarbes, s'entendent dit-on très bien et sont d'accord pour diversifier une économie locale longtemps dépendante de trois gros employeurs : Giat Industries (fermé aujourd'hui après avoir employé jusqu'à 3 000 personnes au début des années 1980), Alstom Transport et Daher-Socata.

Tarbes ambitionne tout d'abord de devenir un acteur national de référence en matière d'aéronautique.

Le syndicat mixte Pyrénia (présidé par le député socialiste Pierre Forgues) qui regroupe :

  • la Région Midi-Pyrénées (PS),
  • le Conseil général des Hautes-Pyrénées (PS),
  • la Communauté d'agglomération du Grand Tarbes (UMP),
  • la Communauté de communes de Lourdes (UMP),
  • et la Communauté de communes du canton d'Ossun (PS-PRG),

travaillent à l'aménagement d'une importante zone d'activité à proximité de l'aéroport Tarbes-Lourdes-Pyrénées. Avec Tarmac Aerosave spécialisée dans la déconstruction d'aéronefs et les autres entreprises attendues dans le secteur de la maintenance, la zone aéroportuaire est destinée à créer plusieurs milliers d'emplois.

Tarbes : la reconquête industrielleEn attendant, quatre zones d'activités sont aménagées afin d'attirer, grâce à des prix au m2 moins chers qu'à Toulouse ou Bordeaux (entre 13 et 30 euros), un tissu de PME et PMI indispensables à une activité économique pérenne.

Dans cette perspective, le département suit avec attention les chiffres de la démographie, en augmentation. Avec 5 000 habitants (en 2006 derniers chiffres disponibles) de plus qu'en 1999, le département a retrouvé son niveau de population du début des années 80. Mais pour continuer à se développer, Tarbes doit aussi être plus accessible.

Aujourd'hui à 1h40 de Toulouse grâce à l'A64, la ville veut profiter de l'effet LGV. « Nous nous associons à Pau dans ce combat, explique Gérard Trémège et nous demandons la création d'un 'barreau' qui nous relierait à la LGV Paris - Bordeaux - Toulouse. Nous serions alors à 3h30 de Paris contre 5h30 aujourd'hui. » Et d'ajouter sur le ton de la mise en garde : «Nous serons prêts à signer la convention de financement quand le barreau de raccordement sera inclus dans le projet.»

En photo : après des années de désindustrialisation, Tarbes entame une phase de reconquête économique. © Rémi Benoit

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