Pôle Emploi : pourquoi la grève des spécialistes du chômage ?

Une partie du personnel de Pôle Emploi était en grève ce jeudi 18 juin, répondant à l'appel de trois organisations syndicales nationales. Une délégation a été reçue à Toulouse par la direction régionale, sans avancées. Les grévistes dénoncent « la fusion à marche forcée de l'ANPE et des Assedics » et réclament notamment « des embauches pour faire face à l'afflux des demandeurs d'emplois et des formations indispensables pour mener nos nouvelles missions ».Le soleil tape, ce midi à Toulouse.

Une partie du personnel de Pôle Emploi était en grève ce jeudi 18 juin, répondant à l'appel de trois organisations syndicales nationales. Une délégation a été reçue à Toulouse par la direction régionale, sans avancées. Les grévistes dénoncent « la fusion à marche forcée de l'ANPE et des Assedics » et réclament notamment « des embauches pour faire face à l'afflux des demandeurs d'emplois et des formations indispensables pour mener nos nouvelles missions ».

Le soleil tape, ce midi à Toulouse. Réunis sous un arbre au jardin japonais de Compans-Cafarelli, une trentaine de grévistes de Pôle Emploi achèvent leur pique-nique et exposent leurs revendications. 14% de grévistes sont comptabilisés au niveau national, 15% en Midi-Pyrénées. Sur les 49 agences que compte la région, une vingtaine ont été touchées par ce mouvement de grogne. « La crise entraîne une hausse très importante de nos activités, explique Stéphanie Drouhin, porte-parole SUD. Nous craignons une rentrée explosive : victimes de licenciement, jeunes à la recherche d'un emploi... Les services sont désorganisés par la fusion précipitée de l'ANPE et des Assedics et n'arrivent pas à faire face. La plupart des ex-conseillers ANPE ont reçu une formation de 3 jours sur les processus d'indemnisation. Or, on considère qu'il faut généralement 2 ans pour les maîtriser ! »

Les 3 syndicats (SUD, CGT et SNU) réclament, dans un tract commun, « le maintien d'un véritable accueil des demandeurs d'emplois, sans filtrage obligé par le serveur téléphonique 39-49, ainsi qu'une organisation favorisant le temps d'écoute, la confidentialité, la simplicité d'accès à l'information. » « Pour être efficace, il faudrait que je m'occupe d'une soixantaine de personnes, explique un agent. Mais j'ai 180 dossiers ! Certains en ont 240, d'autres 300 à Castres. » Stéphanie Drouhin poursuit : « J'ai fait le calcul : sachant que je dispose de 4 journées et demi par mois pour recevoir les personnes dont je m'occupe, un entretien avec chacun pourrait durer au maximum 9 minutes. Et pourtant, nous tenons absolument à garder ces face-à-face. » Les grévistes réclament « des formations, une augmentation des effectifs par des embauches et la titularisation des CDD, la fin du recours à l'intérim et de la sous-traitance aux opérateurs privés de placement. »

Une délégation de grévistes a été reçue dans la matinée par la direction régionale. « Nos demandes sont restées sans suite, regrette leur porte-parole, Emmanuel Roane. Pour renforcer les 1.700 agents de Midi-Pyrénées, le directeur régional avait déjà annoncé le recrutement de 60 personnes en CDI, 37 en CDD et 24 autres CDD pour la plate-forme téléphonique avec une seule semaine de formation. » Des chiffres jugés largement insuffisants par les grévistes.

Deux représentantes de l'association de chômeurs MNCT, qui compte 3 « Maisons des chômeurs à Toulouse », étaient présentes lors du pique-nique pour marquer leur soutien. « Nous ne sommes pas là pour taper sur les agents, explique ainsi Marie Lacoste. Quand l'Etat ne leur donne pas les moyens, ils sont impuissants. De notre côté, nous constatons une nette dégradation des offres d'emplois, de mauvaise qualité, et un afflux de chômeurs, +45% à la fin 2008. Depuis, nous sommes sur les mêmes bases. »

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