Désormais les entreprises, de taille plus réduite, peuvent se concentrer sur la création et l'innovation. »
Le chiffre d'affaires de la branche habillement, excepté la maille, est évalué à 320 millions d'euros en 2008. En Midi-Pyrénées comme partout en France, les effectifs de la filière ont fondu en dix ans, passant de 3.500 emplois en 1998 à 1.300 actuellement. C'est ce que Jean-Michel Boulesteix appelle « une mutation achevée » : les unités de fabrication ont fermé, la production étant confiée à des sous-traitants basés à l'étranger. « Si les entreprises n'avaient pas fait ça, elles seraient mortes depuis ! », affirme le délégué régional. Qui enchaîne : « Les sociétés peuvent maintenant se concentrer sur la création, investir, innover surtout. Pour l'heure, elles nous disent qu'elles ne se sentent pas trop pénalisées par la conjoncture défavorable. En revanche, elles ont besoin d'assurances crédits. » « Ces structures peuvent réagir, elles ont de la souplesse et une obligation à être créatives et dynamiques », confirme Dominique de la Tournelle, président de l'Union des professionnels de l'habillement (UPH) Midi-Pyrénées.
La table ronde organisée hier s'est tenue autour de Claude Miserey, président de la Fédération française des industries du vêtement masculin, Jean-Pierre Mocho, président de la Fédération française du prêt-à-porter féminin, et Lionel Guérin, délégué général adjoint de l'Union française des industries de l'habillement. L'innovation et les nouvelles technologies ont notamment été évoquées. Jean-Michel Boulesteix pense « à l'électronique, au confort extensible, aux vêtements chauds et froids selon les besoins. Nous essayons de pousser à l'innovation en favorisant les liens entre les laboratoires de recherche et les entreprises. D'ailleurs, ces dernières bénéficient de plus en plus de leur propre unité de recherche. » Les quelques créations de postes dans la branche concernent la logistique, le marketing et la recherche et développement.
Le Groupement des industries de l'habillement (GIH Mode) a aussi son mot à dire. Sa principale activité concerne la formation initiale du CAP au master, avec 150 étudiants venus de toute la France réunis à Balma. « Nous accompagnons les jeunes créateurs, indique la directrice, Carole Rouch. Un partenariat conclu avec l'école d'ingénieurs Icam nous permet de travailler sur l'innovation. Nous proposons aussi des conseils et services aux entreprises, notamment à l'export, vers le Maroc, la Tunisie, l'Afrique du Sud. » Des marchés potentiels ou en émergence. « L'orientation vers l'international est essentielle », reprend Carole Rouch. Des sociétés comme Paul Boyer Technologies l'ont bien compris : l'entreprise haut-garonnaise, spécialisée dans les vêtements professionnels, participera ainsi au salon Global Security Asia, du 17 au 19 mars à Singapour. La styliste aveyronnaise Catherine André, récemment primée lors des Trophées de l'export Midi-Pyrénées, réalise plus de 60% de son chiffre d'affaires à l'étranger. Des partenariats sont aussi développés : « Le GIH Mode travaille sur un projet de Centre d'excellence de la mode avec l'Espagne, note Carole Rouch. Il proposerait aux entreprises un accompagnement technique, commercial, mais aussi dans l'innovation et le développement durable. La Commission européenne doit donner une réponse en juin. Par ailleurs, nous travaillons avec le Portugal sur une fibre. »
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