"3.300 tonnes de déchets industriels sont produites chaque minute, dans le monde et huit opérations de transport sur dix qui les concernent se font en sous-charge", regrette Viviana Contreras Moreno. "Et la moitié des déchets transportés finissent en incinération en raison d'un mauvais tri à la collecte", ajoute-t-elle.

La jeune femme a donc lancé en 2019 le projet Akanthas à Toulouse, qui se résume en une solution logicielle qui permet de mesurer, contrôler et optimiser la gestion des déchets industrielles. "Nous mesurons bien l'eau que nous consommons depuis des décennies", justifie la CEO de cette jeune entreprise qui emploie déjà sept salariés.

Cette solution apparaît comme idoine à l'heure où de nombreux grands groupes adoptes des stratégies RSE, avec pour certains l'objectif d'atteindre la neutralité carbone à long terme comme le groupe Vinci. Face au potentiel de la technologie d'Akanthas, le groupe installée dans les secteurs de la concession, de la construction et de l'énergie vient d'ailleurs d'incuber la startup toulousaine au sein de son programme Seed.

"Un des volets d'actions principaux de Vinci c'est l'environnement. Donc notre accompagnement consiste à aider la startup à développer un produit pertinent pour le secteur en lui partageant les problématiques du métier et l'expérience utilisateur", justifie le groupe qui a pris une part minoritaire dans Akanthas d'un montant de 50.000 euros sous la forme d'actions convertibles.

Près d'un tiers d'économie réalisé sur la gestion des déchets

Aujourd'hui, la technologie d'Akanthas, dont la commercialisation a débuté en 2021, se matérialise par une solution logicielle qui récolte des informations grâce à capteurs intelligents installés dans les containers à déchets, qui communiquent grâce à des cartes SIM en 3G et 4G tout en étant alimentés par des panneaux solaires.

"Notre logiciel est composé d'une intelligence artificielle qui permet d'émettre des recommandations à nos clients sur la gestion de leurs déchets industriels afin notamment de ramener les collectes à des taux de remplissage plus importants. L'idée finale est de réduire le coût des collectes, en optimisant les tournées de ramassage et détectant en amont les déchets que nous pouvons recycler ou réemployer", détaille Viviana Contreras Moreno.

La CEO ne peut être plus précise sur son offre, ayant enclenché une phase de dépôt de brevet. Mais la startup peut néanmoins faire savoir que sa technologie permet de réduire de 30% le coût global des collectes de déchets, tout comme elle permet de diminuer de 60% la quantité des déchets enfouis, grâce aux retours de ses clients.

Avec ce tableau de bord, Akanthas veut séduire le marché du BTP et de la construction, ainsi que celui des prestataires de gestion des déchets comme les collecteurs. Dès lors, la collaboration avec Vinci vise à mieux appréhender ces secteurs "pour répondre au mieux à leurs besoins", ne cache pas la dirigeante.

Levée de fonds en 2022

Déjà une dizaine de groupes ont été séduits par la plus-value apportée par la société, qui a réalisé un chiffre d'affaires de 12.000 euros l'année passée. Elle vise les 50.000 euros en 2022. "Cela va être l'année de l'accélération de notre développement", promet Viviana Contreras Moreno. La dirigeante vise les 250 000 tonnes de déchets suivies par son logicielle cette année.

Pour cela, elle compte sur Vinci et son réseau pour gonfler son portefeuille clients à court terme. Par ailleurs, la startup a été lauréate d'un appel à projets du conseil régional d'Occitanie et de l'Ademe portant sur l'économie circulaire dans le bâtiment et les travaux publics, nouveau contrat qui doit prendre aussi effet en 2022.

En interne, Akanthas projette sur les prochains mois le recrutement de cinq nouveaux collaborateurs sur des postes de chef de projet, data scientist et data analyst. Elle devrait également boucler une levée de fonds d'un millions d'euros pour booster son activité.