Après le BTP, Bativigie scrute le travail illégal dans d'autres secteurs

Afin de lutter contre le travail illégal, dissimulé, ou les travailleurs détachés non déclarés dans le BTP, l'entreprise toulousaine Bativigie a mis au point une plateforme numérique du même nom. À destination des maîtres d'ouvrage, cet outil réunit l'ensemble des informations administratives des salariés sur un site pour s'assurer de leur conformité à l'égard de l'inspection du travail et la société propose des prestations de contrôle. Pour divertir sa clientèle, l'entreprise a lancé une seconde plateforme adaptée aux secteurs de l'industrie, la santé, l'hôtellerie-restauration ou encore le secteur public. Une innovation qui séduit les grandes entreprises du CAC 40. Présentation.
Grâce à un outil numérique, Bativigie intensifie la lutte contre le travail illégal.
Grâce à un outil numérique, Bativigie intensifie la lutte contre le travail illégal. (Crédits : Reuters)

En Occitanie, l'inspection du travail mène une lutte acharnée contre le travail illégal, ainsi que les fraudes sur le salariat détaché. Ce dernier représente près de 22 000 ressortissants dans la région en 2019, notamment dans le BTP où il permet d'avoir de la main d'œuvre à bas coût. Fondée en 2014 par Frédéric Pradal, l'entreprise toulousaine Bativigie lutte contre le travail illégal sur ces chantiers. La startup a mis au point une plateforme numérique, éponyme, à destination de l'ensemble des acteurs du secteur BTP (maîtres d'ouvrage privés et publics, bureaux d'études, promoteurs, etc).

"Les sanctions pénales que prévoit la loi pèsent sur les entreprises qui sont tenues pour responsables de tout travail dissimulé sur leurs chantiers. Avec Bativigie, ils ne courent plus de risque. Par exemple, sur un chantier, le maître d'ouvrage va recenser tous les sous-traitants présents et les différentes entreprises avec lesquelles il a contractualisé pour la réalisation de la plomberie, la peinture, etc. Puis ils devront communiquer, sur la plateforme, tous les éléments qui nous permettent de vérifier que les salariés travaillant sur le chantier sont en situation régulière", explique le créateur de la plateforme.

Des contrôles réguliers

Les différents documents (carte BTP, carte d'identité, photo, attestations, contrats de travail, etc) des travailleurs de toutes les catégories professionnelles (salariés, intérimaires, détaché) sont ensuite analysés par les effectifs de Bativigie, qui s'assurent de leur validité ainsi que de la concordance des différentes informations.

"En cas de problème, nous informons le donneur d'ordre. Mais cela ne s'arrête pas là. Il y a des contrôles aléatoires sur sites, auprès des ouvriers qui sont réalisés. Sur un smartphone, via la plateforme, les contrôleurs vont vérifier si le salarié est recensé parmi les travailleurs du chantier. Si la personne n'est pas déclarée, des rapports d'incidents sont créés et communiqués au maître d'ouvrage et à l'entreprise qui emploie la personne. Cette dernière a 48 heures pour régulariser la situation constatée".

Outre le contrôle aléatoire, des contrôles d'accès (biométrique, carte magnétique, etc.) sont également effectués pour lutter contre le travail dissimulé. Unique à ce jour en France, la solution Bativigie est certifiée ISO 9001 depuis juin 2019. Une certification qui garantie la qualité du système et assure qu'il est correctement mis en œuvre.

Une diversification de l'activité

Afin de s'adresser aux autres secteurs d'activité qui étaient "en demande", la société a lancé Activigie. Sur le même principe que Bativigie, la plateforme numérique est destinée aux secteurs qui font appel à des sous-traitants comme l'industrie, la santé, la distribution, l'hôtellerie-restauration, l'événementiel, la banque-assurance, le secteur public, etc. Grâce à cette diversification, la solution est déjà utilisée par près de 400 entreprises partout en France.

"Nous avons des clients dans le BTP, le secteur public, l'industrie et même un leader mondial dans l'événementiel. Nous sommes également en contact avec plusieurs groupes du CAC 40 dont je ne peux pas citer les noms", précise le dirigeant de l'entreprise.

Le prix facturé aux clients de Bativigie varie selon l'usage, à savoir le nombre d'employés à contrôler et le système de contrôle.

"Par exemple avec la plateforme Bativigie, pour un chantier d'une cinquantaine de logements où travailleront 200 salariés, le prix forfaitaire est de 2 700 euros hors taxes, auxquelles s'ajoutent les prestations de contrôle. Nous facturerons entre 80 et 120 euros les visites de contrôles aléatoires. Et ce, quelle que soit la durée du chantier", détaille Frédéric Pradal

Néanmoins, l'autre plateforme, Activigie, fonctionne sur le principe d'un abonnement souscrit par l'entreprise. Le prix moyen est de 33 euros par personne (salarié enregistré sur la plateforme) et par an. Mais plus les volumes sont importants, moins le prix par personne est élevé.

Des embauches prévues en 2020

Avec ses tarifs, Bativigie affiche un chiffre d'affaires avoisinant le million d'euros en 2019. Pour l'année en cours, et notamment grâce à a seconde plateforme, Bativigie prévoit une croissance et ainsi atteindre entre 1,2 et 1,3 million d'euros de chiffre d'affaires.

"Notre chiffre d'affaires peut décoller très vite, grâce à un ou deux contrats noués avec l'un de nos potentiels futurs clients. Rien que dans le BTP, il y a environ 100 000 chantiers qui sont réalisés chaque année en France. Si l'on arrive à contractualiser sur 10 000 d'entre eux, cela peut représenter jusqu'à 26 millions d'euros", analyse-t-il.

L'entreprise qui emploie 12 salariés, dont un directeur commercial à Paris, en charge de démarcher les grands comptes, envisage d'embaucher 3 commerciaux sur l'ensemble du territoire français en 2020.

"Nous allons également accueillir un développeur web d'ici deux mois. L'objectif est d'atteindre un effectif de 16 personnes d'ici la fin d'année", conclut le dirigeant de la startup.

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Commentaire 1
à écrit le 20/02/2020 à 15:24
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Plutôt que d'imposer des quotas qualitatifs en matière d'immigration, interdire totalement et arrêter de faire semblant, le dumping social serait plus que pertinent. Mais bon ils veulent intégrer la Macédoine et je sais plus quelle autre contrée ...

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