Après les inondations, OgoXe veut lever un million d’euros pour détecter les feux de forêt

Après la réussite de son dispositif permettant de détecter d’éventuelles inondations, la startup OgoXe créée en 2015 poursuit son développement. L’entreprise des Hautes-Pyrénées envisage de s’étendre au-delà du Sud-ouest et d'enrichir son offre en travaillant sur un produit qui pourrait détecter des feux de forêt. Pour y parvenir, elle a lancé une levée de fonds avec pour objectif de récolter près d’un million d’euros. Dans un entretien accordé à La Tribune, le CEO, Guillaume Delai, expose l’avenir d’OgoXe.
Guillaume Delai a imaginé un boîtier pour surveiller les inondations. Son petit frère, dédié aux feux de forêt devrait bientôt voir le jour.

La Tribune : Vous avez lancé en 2015 votre entreprise OgoXe, qui commercialise un boîtier connecté pour permettre aux habitants de suivre en temps réel la montée des eaux. Après cinq ans d'existence, quel bilan tirez-vous de votre développement ?

Guillaume Delai : Les résultats sont plutôt positifs. Aujourd'hui, notre produit est utilisé par environ une centaine de collectivités locales du Sud-ouest. De plus, nous avons été reconnus en 2018 comme faisant partie des 500 premières entreprises qui font changer le monde, d'après la Fondation Solar Impulse. Le ministère de la Transition écologique nous a également attribué le label Green Tech Verte en 2019.

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Les inondations sont de plus en plus fréquentes en France, un phénomène qui pourrait soutenir la croissance de votre startup. Comment comptez-vous vous y prendre exactement ?

Nous avons lancé une levée de fonds depuis un mois et demi. Pour le moment, nous avons réussi à capter presque la moitié du million d'euros que nous espérions, ce qui est positif sachant que la dynamique n'est pas la même que celle d'avant-confinement. Avec cet argent nous souhaitons recruter cinq salariés, l'objectif étant de renforcer notre pôle commercial et celui de la communication. Nous voulons aussi nous étendre géographiquement, ainsi que dans notre gamme de produits. On espère que ce processus nous permettra d'obtenir les deux millions d'euros de chiffre d'affaires à l'horizon 2025.

Vous parlez de vous étendre géographiquement... Quelle zone ciblez-vous particulièrement ?

Géographiquement, nous souhaitons déployer notre offre dans toutes les régions de France en commençant par le Sud-est puis en remontant, mais également à l'export, dans un premier temps en Europe, notamment en Espagne ou en Italie.

En ce qui concerne notre production, nous continuons le développement de notre boîtier détecteur de crues. La nouveauté est que nous travaillons sur des prototypes permettant de détecter les feux de forêt. Nous comptons sur un lancement du produit en 2021.

A première vue, surveiller les feux et les eaux semblent deux choses complètement distinctes. Quelle est donc la différence entre le détecteur de feux et celui d'inondations ? La technologie est la même ?

Pas exactement, mais il y a de gros points communs. Pour ce qui concerne l'alerte, le traitement de l'image par exemple est le même avec la prise en compte de la hauteur des flammes ou des eaux et la vitesse à laquelle l'élément va recouvrir une surface.

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Pour ce qui est de la prévention, il y a plus de changements. Durant les inondations, l'IA que nous utilisons peut anticiper la crue en fonction de diverses variables étudiées au cours des montées des eaux précédentes. Cela sera globalement le même système pour le détecteur de feux de forêt, mais les variables seront totalement différentes.

L'hiver dernier a été dense en matière d'inondations à l'instar des crues provoquées par la tempête Gloria dans l'Aude et les Pyrénées-Orientales. De plus, les récents déluges à Nice n'incitent pas à l'optimisme pour la saison hivernale à venir. Avez-vous réussi à obtenir des indicateurs concernant la période à venir ? Faut-il s'attendre à de nouvelles crues ?

Il est difficile de ce projeter en terme d'inondations. Les bassins auront des propriétés différentes suivant leur placement. Nous n'avons pas exactement le même type d'inondations le long de la Méditerranée qu'en montagne. Par exemple, dans les Pyrénées, il faudra faire plus faire attention aux chutes de neiges comme celles ayant eu lieu au début du mois d'octobre. Suivies par un épisode de redoux, ces précipitations pourraient tout à fait causer quelques débordements.

De nombreux secteurs d'activité ont été impactés par la crise sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19. Qu'en est-il pour vous  ?

Assez peu ! Nous avons continué à signer des contrats et à développer OgoXe durant la période. Le problème est que le confinement a bloqué le transport de nos boîtiers. Nous avons donc parmi nos objectifs principaux de tout livrer avant le mois décembre.

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