Une startup pyrénéenne invente un boîtier connecté pour surveiller les crues

Après les crues de 2013 dans les Pyrénées, un informaticien a eu l'idée de créer des boîtiers connectés pour permettre aux habitants de suivre en temps réel la montée des eaux.
Guillaume Délai, fondateur d'Ogoxe.

Le 18 juin 2013, une crue torrentielle frappe la vallée du Bastan (Hautes-Pyrénées), entraînant une montée des eaux de 4,8 mètres sur le site de pèlerinage de Lourdes. La catastrophe naturelle fait trois morts et d'importants dégâts matériels. "Certains habitants ont regretté de ne pas avoir été prévenus par les élus à temps du risque d'inondations. Les élus ont expliqué qu'ils n'avaient pas d'information pertinente pour décider d'alerter la population", se souvient Guillaume Délai.

Cet informaticien a, depuis, mis au point un objet connecté couplé à un système de balises pour mieux gérer les alertes aux crues.

"Actuellement, seuls 20 000 km de cours d'eau sont surveillés sur les plus de 428 000 km que l'on compte en France métropolitaine (un peu plus de 4 %, NDLR). Vigicrue surveille surtout les cours principaux comme la Garonne mais pas les petits fleuves (cours secondaires).

Le problème est que ces petits cours d'eau débordent beaucoup plus vite, l'eau peut monter en à peine une heure alors que cela prendra plusieurs heures pour les cours principaux. Par ailleurs, la préfecture fournit des cartes de prévisions par département mais la montée des eaux peut être très différente de part et d'autre du territoire", explique le créateur de la startup Ogoxe, implantée dans les Hautes-Pyrénées.

Un objet connecté qui fonctionne même en cas de perturbation des réseaux télécoms

Aux côtés d'un hydrologue et d'un géologue, Guillaume Délai a créé la startup Ogoxe. La société a mis au point un petit boîtier connecté qui pourrait permettre aux habitants de suivre en temps réel le niveau des cours d'eau et d'afficher les prévisions pour les heures à venir. Il s'appuie sur les données (niveau des cours, volume des précipitations...) récoltées par des balises à des endroits stratégiques (ponts, digues...).

"Il y a trois niveaux : le niveau 1 veut dire que tout va bien, le niveau 2 demande une vigilance particulière et le niveau 3 signifie qu'il y a un réel danger", décrit l'informaticien. Un message à la population peut également être envoyé par SMS, mail ou messagerie vocale.

ogoxe

Boîtier connecté conçu par Ogoxe (Crédit : Max Payrau).

ogoxe

Balise mesurant les crues, elle se recharge à l'aide d'un panneau solaire (Crédit : Max Payrau).

Les balises sont autonomes en énergie grâce à une connexion avec un panneau solaire. Par ailleurs, les objets connectés communiquent les données grâce à un réseau propre à la startup Ogoxe, qui permet aux boîtiers de fonctionner en mode dégradé même quand les réseaux mobiles ou internet sont hors-service lors d'intempéries.

"Nous avons choisi de ne pas nous relier aux réseaux bas-débit comme celui de Sigfox ou Lora car ces derniers ont besoin de se connecter par moments aux réseaux 3G ou 4G pour le transfert de données", poursuit Guillaume Délai.

L'entrepreneur compte proposer l'équipement à la vente ou à la location aux collectivités intéressées. Charge ensuite aux élus de distribuer les boîtiers connectés aux habitants contre une somme modique.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.