Thomas Pesquet, premier Français à devenir commandant de l'ISS

L'astronaute Thomas Pesquet, qui repartira le 22 avril prochain dans l'espace, a été choisi comme commandant de bord de la Station spatiale internationale, une première pour un Français.
Thomas Pesquet effectuera sa deuxième mission dans l'espace.
Thomas Pesquet effectuera sa deuxième mission dans l'espace. (Crédits : Nasa Johnson (Flickr, CC BY-NC-ND 2.0))

"Je suis honoré. Il y aura trois commandants européens d'affilée au sein de l'ISS. Cela montre la place centrale que prend l'Europe dans l'exploration spatiale", se réjouit Thomas Pesquet. L'agence spatiale européenne a annoncé ce mardi 16 mars que l'astronaute deviendrait le commandant de bord de l'ISS "environ un mois, vers la fin de sa mission" Alpha. Une grande première pour un Français.

"C'est comme dans un bateau en croisière, le commandant est le seul maître à bord après Dieu. Son rôle est de faire passer les priorités de l'équipage auprès du centre de contrôle. En cas de problème (départ de feu, dépressurisation), c'est à lui de trancher et d'assigner les tâches aux autres membres", décrit Thomas Pesquet.

 "La fusée Falcon 9 de Space X est extrêmement fiable"

L'astronaute doit s'envoler le 22 avril prochain (à 12h11 heure de Paris) à bord d'une capsule Crew Dragon de SpaceX lancée par une fusée Falcon 9 depuis Cap Canaveral, en Floride. "Je suis en contact avec les équipes de Space X qui font vraiment les trois-huit pour que nous soyons prêts le 22 avril", commente Thomas Pesquet. La société du milliardaire américain Elon Musk est devenue la première entreprise privée en mai 2020 à envoyer des astronautes en orbite. Le lancement prévu dans un mois constituera son deuxième vol habité. Pas de quoi freiner l'enthousiasme de l'astronaute de l'Esa.

"Dans ce métier, si tu te concentres sur les choses qui peuvent mal se passer, tu as tendance à ne pas très bien dormir la nuit. Même si ce n'est que le deuxième vol habité du Crew Dragon, il y a quand même beaucoup d'expertise dans les équipes de SpaceX. Le lanceur Falcon 9 a un héritage impressionnant et est extrêmement fiable. En ce moment, il y a quasiment un tir toutes les semaines. Récemment, le premier étage d'un lanceur Falcon 9 a été tiré pour la neuvième fois de suite, c'est quand même complètement dingue", lance Thomas Pesquet.

SpaceX a choisi de réutiliser la même capsule Crew Dragon que celle du premier vol habité. "Je ne vous cache pas que le débat fait rage autour de la machine à café entre astronautes, glisse Thomas Pesquet. Il y a deux écoles. Celle estimant qu'une capsule neuve n'ayant jamais volé est plus sûre. L'autre considère que si la capsule a déjà réussi à voler, c'est que quelque part, il n'y a pas de gros défauts dans le système. De mon côté, je pense qu'il n'y a pas de raison que cela marche moins bien la deuxième fois."

Mini-cerveaux et panneaux solaires

Lors de sa mission de six mois à bord de l'ISS, il participera à douze expériences scientifiques :

Lire aussi : Thomas Pesquet : comment Toulouse prépare son retour dans l'espace

"On peut citer une expérience sur des mini-cerveaux préparée par le Cadmos (la structure du Cnes chargée d'organiser les missions spatiales habitées depuis Toulouse, ndlr). L'environnement spatial est un modèle accéléré du vieillissement avec la particularité d'être réversible, ce qui fait fantasmer beaucoup de monde. Huit mini-cerveaux vont être embarqués à bord de l'ISS."

Autre temps fort de l'expédition, quatre sorties extra véhiculaires sont prévues.

"La tâche la plus importante qui nous attend, c'est d'installer des nouveaux panneaux solaires. Je suis un petit peu l'électricien de la station spatiale puisque lors de ma première mission j'avais changé les batteries à l'extérieur de l'ISS. La prochaine étape vise à installer de nouveaux panneaux solaires, des tubes de 350 kilos qui vont se dérouler. C'est un système absolument fantastique", commente l'ancien diplômé de l'Isae-Supaero.

Il se dit excité à l'idée de revêtir à nouveau la combinaison spatiale même s'il se souvient "d'une vision horrifique" la première fois qu'il a vu "400 km de vide sous ses semelles".

Et puis comme en 2016, Thomas Pesquet a prévu de partager au grand public quelques clichés de la Terre vue de l'espace. "Même si cette fois j'ai envie de prendre un petit peu plus de temps pour moi, juste pour me faire des souvenirs plutôt que de faire des photos", confie-t-il.

La mission Alpha ne signera peut-être pas la fin de l'aventure spatiale pour l'astronaute de 43 ans.

"L'ESA et la NASA préparent déjà le coup d'après avec une nouvelle station qui sera en orbite autour de la Lune, a expliqué Didier Schmitt, responsable du groupe stratégie et coordination au sein de l'agence spatiale européenne. Nous avons négocié trois vols d'astronautes autour de la Lune à partir de 2025. Aller autour la Lune et s'y poser sera le grand challenge de la décennie."

Pour sa part, Thomas Pesquet conclut : "L'ISS n'est pas une fin en soi, il s'agit vraiment d'une étape sur la route de l'exploration. Que ce soit moi, mes collègues ou la prochaine génération qui soient du voyage, ce n'est pas très important. Ce qui compte, c'est d'y aller."

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Commentaires 4
à écrit le 17/03/2021 à 17:02
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Un cher, très cher poisson rouge dans son bocal qui orbite. L'utilité des vols habités reste très discutable. Les pieds sur terre d'abord.

le 19/04/2021 à 0:14
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Pathétique

à écrit le 17/03/2021 à 14:28
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C'est une excellente nouvelle pour l'Europe, après l'Italien Luca Parmitano commandant de l'ISS un Français bravo!

à écrit le 17/03/2021 à 9:13
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Et une excellente nouvelle, particulièrement parlante, bravo à lui, de ce fait il est inutile désormais qu'il perde du temps à parler avec notre président.

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