7 millions d'euros, c'est le montant de la dotation reçue, en février, par Toulouse White Biotechnology (TWB) de la part de l'État. Cette somme de fonctionnement pour les cinq années à venir (2020-2025), permettra à la plateforme de recherche, spécialisée dans les biotechnologies industrielles, de poursuivre son développement notamment à l'international. Ce nouveau financement devrait également aider TWB à atteindre son ambition de devenir le leader européen des biotechnologies industrielles, d'ici 2025. Il est également une reconnaissance du bilan positif de 2012 à 2019 de la structure spécialisée dans la conduite de projets scientifiques et qui contribue au développement de nouvelles voies de production durables, en apportant des solutions biologiques alternatives innovantes et économiquement performantes.

"En 2011, TWB était créé par l'ANR (Agence Nationale de la Recherche) dans le cadre du Programme d'Investissement d'Avenir (PIA1) qui nous avait octroyé 20 millions d'euros de financement pour la période 2011 à 2019. Nous avons débuté nos activités en 2012 avec l'objectif d'atteindre, à l'horizon 2019, 20 millions d'euros de contrats industriels générés", raconte Olivier Rolland, directeur exécutif de TWB depuis janvier 2019.

Mission accomplie pour Toulouse White Biotechnology, puisque la structure a terminé l'année 2019 avec près de 40 millions d'euros de contrats industriels signés à travers le lancement de près de 180 projets collaboratifs de recherche et développement depuis 2012 (dont 39 rien qu'en 2019). Elle a également contribué à la croissance de nombreuses startups qui ont levé au total plus de 100 millions d'euros.

Attirer plus d'entreprises étrangères

Afin d'atteindre son objectif d'être leader dans son domaine, avec l'indépendance financière, la structure souhaite "accroître sa création de valeur" en développant son réseaux de partenaires, notamment à l'international. Elle devrait accueillir dès cette année, un nouveau membre, Sensient, un groupe américain spécialisé dans les ingrédients pour cosmétiques. Des discussions sont également en cours avec des entreprises d'Asie orientale.

Aujourd'hui, le consortium international de TWB compte plus de 50 membres publics et privés. Parmi eux figurent des grands groupes industriels comme Total, L'Oréal ou encore Michelin, des investisseurs tels que la BPI France, des startups, des pôles de compétitivité, des structures de transfert technologique et de valorisation et des collectivités territoriales.

"Depuis 2018, nous comptons parmi nous l'entreprise néo-zélandaise de farines biosourcées, Green Spot Technologie et depuis 2019, Braskem, l'industriel brésilien n°1 sur le plastique biosourcé. Cette année, nous allons accueillir Néomérys, une startup montpelliéraine spécialisées dans les biocarburants, et le fonds d'investissement français, Elaia", précise l'ancien directeur de la stratégie des carburants responsables au sein de Boeing.

Un déménagement imminent

Les différentes entreprises, startups et projets qu'accompagne ou mène Toulouse White Biotechnology se sentent à l'étroit dans les 1 500 m2 de locaux au cœur du parc technologique du canal à Ramonville, dans la périphérie de Toulouse. Ainsi, dès fin 2020, la plateforme déménagera donc aux côtés de trois autres laboratoires toulousains (LISBP Lab, Critt Bio et GPE Hall) dans le complexe biotech de 15 000 m2 qui sera construit au cœur du campus de l'Insa à Toulouse.

Le coût de cette opération est estimé à 6,5 millions d'euros, dont 3,9 seront financés dans le cadre du Contrat Plan État-Région et 2,6 apportés par l'Université toulousaine.

"Nous allons doubler la surface de nos locaux pour passer à 3 500 m2. De plus, dans ce lieux, nous allons être proches physiquement de l'unité de recherche TBI (Toulouse Biotechnology Institute) et ses 400 chercheurs. Nous allons avoir un complexe unique. Il n'y a pas beaucoup d'endroit de cette envergure au niveau européen, voire mondial."

Une dizaine d'embauches

À l'heure actuelle, près de 120 personnes travaillent au sein du siège social. Un tiers de ses effectifs sont des personnels "cœur TWB", un autre tiers est composé de personnes embauchées sur projet, les startups hébergées, elles, représentent le dernier tiers. Dès 2020, une augmentation "des postes TWB" est prévue. Ainsi, une dizaine de personnes seront embauchées sur les volets business development, technique et management de projets.

En 2019, l'expert dans la conduite de projets scientifiques a généré un chiffre d'affaires de plus de 9 millions d'euros. Un résultat en hausse par rapport aux exercices 2018 et 2017 où il affichait 8 millions d'euros de CA. En 2020, il vise une stabilisation avant de recommencer sur une période de croissance.

"2019 était une année de transition, il y a eu des changements au sein de la direction et du comité de direction. Cela marque également la fin de la phase création de TWB. Dorénavant, 2020-2025 est une période d'exécution de nos projets et de notre stratégie, de lancement de nouveaux chantiers et de structuration en terme d'organisation interne", conclut Olivier Rolland.