L'Isae-Supaéro n'est pas peu fière de sa nouvelle soufflerie. "C'est la plus grande installation aéro-acoustique universitaire au monde. Niveau taille, nous égalons celle de l'institut polytechnique VirginiaTech aux États-Unis grâce à une section de veine d'un 1m80 par 1m80. Du côté des performances, la vitesse maximum de la soufflerie est de 80 mètres par seconde, soit 10m/s de mieux que celle de Virginie. Cela nous permet de reproduire la vitesse en phase d'approche d'un avion civil", lance Laurent Joly, chef du département aérodynamique de l'établissement ce mardi 26 septembre à l'occasion de l'inauguration de l'installation.
La soufflerie servira à tester le bruit des train d'atterrissage (Crédit : Rémi Benoit).
Réduire le bruit des trains d'atterrissage des avions
Avec ce nouvel équipement (qui représente 9 millions d'euros d'investissement), l'école va engager dès le mois d'octobre des recherches pour réduire le bruit des trains d'atterrissage des avions au moment du décollage ou de l'atterrissage dans les aéroports. Et, contrairement à ce que l'on pourrait penser, ce n'est pas le moteur qui créé le plus de nuisances sonores.
"Pour un avion long-courrier, le moteur est à l'origine de 35% du bruit quand le train d'atterrissage en génère 40%, le restant est lié au bruit des ailes. Pour un avion court-courrier, le train d'atterissage est à l'origine de la moitié du bruit généré", explique Laurent Joly.
Le trafic aérien devrait doubler d'ici 2034
L'enjeu du bruit des avions devient crucial. Déjà parce que dans les quinze prochaines années, le trafic aérien va connaître une croissance exponentielle. D'ici 2034, le nombre de passagers aériens devrait doubler, passant de 3,5 milliards de personnes par an (en 2015) à 7 milliards selon les projections de l'Association internationale du transport aérien (IATA). Le nombre d'avions va lui aussi doubler pour répondre à cette demande, tandis que le nombre total de vols atteindra 17 millions en 2030 rien qu'en Europe (soit 32 vols par minute !). Avec le risque de faire exploser les nuisances sonores pour les riverains des aéroports. L'Europe tente de légiférer pour obliger les constructeurs aéronautiques à prendre en compte ce paramètre. Ainsi, l'objectif fixé par le conseil européen Acare est de réduire à l'horizon 2050 de 65% les émissions sonores par rapport à l'an 2000.
À noter qu'Airbus a également réalisé cette semaine son premier vol avec des ailes laminaires censées réduire les frottements et le bruit des avions.
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La partie extérieure de la soufflerie (Crédit : Rémi Benoit).
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