L'Isae-Supaero crée un laboratoire dédié aux "concepts spatiaux avancés"

Airbus et ArianeGroup ont annoncé au Salon du Bourget la signature d'un accord de mécénat avec l’Isae-Supaero pour la création d’une chaire de recherche dédiée aux "concepts spatiaux avancés". Au programme : coloniser Mars ou habiter la Lune.
De gauche à droite : Nicolas Chamussy (président d’Airbus DS), Hervé Gilibert (directeur technique d’ArianeGroup), Olivier Lesbre (directeur général de l’Isae-Supaero) et Olivier Zarrouati (président de la Fondation Isae-Supaero) signent l'accord de mécénat

Créer un garage à satellites, une base habitée sur la Lune, coloniser Mars... Puisqu'aujourd'hui ces idées ne relèvent plus de la science-fiction, Airbus, ArianeGroup et l'Isae-Supaero ont acté au dernier Salon du Bourget la création d'une chaire spécialement consacrée aux recherches sur les systèmes spatiaux avancés. Airbus et ArianeGroup ont accepté de financer, chacun à la hauteur de 100 000€ par an et jusqu'en 2022, les travaux menés par une équipe du département "Conception et conduite des véhicules aéronautiques" et spatiaux de l'Isae-Supaero.

Donner une place à l'Europe

La nouvelle chaire, dirigée par Stéphanie Lizy-Destrez, enseignante-chercheur à l'Isae, prendra prochainement la forme d'un Space Advanced Concepts Laboratory (SAC Lab) :

"Airbus et ArianeGroup pourront bénéficier des résultats des équipes de l'Isae-Supaero au sein du Sac Lab. Ces données d'avant-gardes liées à l'exploration du système solaire leur permettront ainsi de donner une direction à leurs propres équipes de R&D. Ils auront également la possibilité de recruter des jeunes formés dans le SAC Lab à ces futurs enjeux. Enfin, ce partenariat va donner une place à l'Europe dans la recherche sur les concepts spatiaux avancés, à ce jour bien plus organisée dans les autres pays, notamment par les universités américaines qui possèdent chacune leur laboratoire spécialisé".

Un garage spatial robotisé

Les équipes de l'Isae-Supaero travaillent déjà pour Airbus Defense & Space à l'élaboration d'une "station service de l'espace". En effet, la durée de vie des satellites est un enjeu important pour la filiale dont les télécommunications représentent une part importante de l'activité. Ainsi, proposer un service d'entretien après livraison serait une manière pour la société d'étoffer son offre auprès de ses clients. La station spatiale robotisée imaginée à l'Isae-Supaero serait opérée par les hommes depuis le sol afin de gérer la maintenance et la réparation des satellites géostationnaires :

"Un satellite de télécommunications reste actif en moyenne une quinzaine d'années car il se détériore inévitablement sous l'impact des petites météorites et des rayons cosmiques qu'il reçoit. Les réparer sur place dans une station service de l'espace permettrait de prolonger leur durée de vie de 5 à 10 ans et par conséquent de diminuer la pollution spatiale", appuie Stéphanie Lizy-Destrez.

Préparer l'Homme à l'espace

Par ailleurs, la nouvelle chaire travaille pour le département Human Space Life de l'ESTEC - centre technique de l'Agence Spatiale européenne - à la conception du Moon Village, une base lunaire habitée destinée à servir d'étape intermédiaire pour le voyage vers Mars.

De plus, toujours pour le compte de l'ESA, l'équipe de Stéphanie Lizy-Destrez s'intéresse de très près à la relation homme-robot. Alors qu'un infime pourcentage de l'humanité est sélectionné pour devenir astronaute, la chaire imagine la formation des spationautes de demain. L'homme y serait très assisté par la machine, ce qui permettrait à un plus grand nombre de personnes d'exercer ce métier et de partir à la conquête du système solaire.

Pour toutes ces recherches, le futur SAC Lab s'appuie sur les conseils des ingénieurs du laboratoire Cadmos du Cnes de Toulouse, qui ont accompagné Thomas Pesquet dans la mission Proxima. Enfin, la collaboration du prochain SAC Lab avec ArianeGroup devrait se concrétiser dans le courant du mois de septembre.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 19/07/2017 à 16:02
Signaler
Il me semble anormal que ce type de projet ne soit pas pilotée par le CNES à peine cité.. Ou alors ceci me conforte dans l'idée que le CNES à Toulouse ne s'occupe absolument pas des affaires d' Ariane et de lanceurs.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.