Le futur musée aéronautique de Blagnac n'en est pourtant qu'à ses prémisses, mais il ressemble déjà à une œuvre architecturale inspirée du célèbre architecte brésilien Oscar Niemeyer. Les travaux laissent d'ores et déjà entrevoir les formes arrondies de l'infrastructure métallique d'une hauteur de 23 mètres.

Une architecture "pour échapper à la typologie des bâtiments industriels"
Le musée sera réparti sur deux bâtiments. "Avec le bâtiment principal d'Aeroscopia, on s'approche peu à peu de la sculpture", relève Francis Cardete, l'un des architectes à l'origine du projet. L'espace d'accueil de 1.000 m2 sera lui mis en scène. Le visiteur empruntera "un escalator d'aéroport puis une passerelle en verre pour accéder à la galerie d'exposition historique", commente l'architecte. Le design sera sombre, avec une armature apparente et un revêtement en zinc noir. Le musée devrait ouvrir ses portes au 1er trimestre 2014.

Pour le second architecte Gérard Huet, le musée se place dans la situation d'un "dialogue entre une usine gigantesque (les chaînes d'assemblage finales de l'A380, NDLR) et la ferme de Pinot, pour échapper à la typologie des bâtiments industriels". Ce troisième espace de la ferme de Pinot, d'une capacité de 1.600 m2, rassemblera des espaces de restauration, un centre documentaire, des salles pédagogiques, des bureaux associatifs pour une ouverture en 2016.

Investissement de 15,5 M€
Le musée, qui ouvrira 360 jours par an, espère atteindre les 110.000 visiteurs pour sa première année d'activité. Le gestionnaire d'Aeroscopia sera le groupe Manatour, spécialisé dans le tourisme industriel. Cela fait notamment plus de 22 ans que le groupe propose des visites guidées pour Airbus dans ses sites toulousains, nantais et nazairiens. Au programme, "trois gros avions et 15 à 17 plus petits seront exposés. Il y aura également des hélicoptères" explique Airbus. Selon Bernard Keller, maire de Blagnac, "il sera possible de prendre un cocktail sous un Concorde" ou de toucher un Airbus A300. Un simulateur posé à terre et non sur vérin sera disponible "pour un public averti", précise-t-il.

Avec un investissement de 15,5 M€, l'Aeroscopia compte sur les recettes adjacentes au billet d'entrée pour réaliser un chiffre d'affaires. Un espace de restauration proposera ainsi deux formules "rapide ou traditionnelle" et la boutique de 190 m2 exposera 800 références aux clients. Le musée accueillera également une salle d'une capacité de 2.400 personnes réservée à l'évènementiel.

Contrairement au musée du Bourget, il sera impossible de réaliser des meetings aériens en raison de la proximité de l'aéroport. Néanmoins, Bernard Keller "imagine qu'une manifestation pourrait avoir lieu grâce à la piste maintenue à Francazal", ce qui serait l'occasion de voir décoller "des appareils mythiques", rêve l'édile.

Kevin Figuier
© Rémi Benoit