Les lentilles, les pois, les fèves ou encore les haricots... Ces aliments fortement consommés en France font partie de la catégorie des "légumineuses". Et le Conseil régional d'Occitanie croit beaucoup en l'avenir de ces produits. Actuellement, sur le million d'hectares cultivé en grande culture sur l'Occitanie, seuls 8% sont occupés par les légumineuses à graines. Ce qui représente environ 80 000 hectares, mais la Région Occitanie veut monter ce chiffre à 200 000 dans les années à venir grâce au projet de filière régionale Filef.

"Cette initiative répond à un contexte particulier. Selon le rapport Agriculture Innovation 2025 réalisé par le ministère de l'Agriculture, la demande nationale pour des protéines végétales va croître de 43% sur la période 2010-2030. C'est un virage que la région et ses acteurs doivent prendre", estime Christophe Vogrincic de l'institut Terres Inovia, impliqué dans le projet.

Avec d'autres acteurs comme le pôle Agri Sud-Ouest Innovation, l'Inra, l'agence de développement économique régionale Ad'Occ et l'institut Terres Inovia, l'objectif est de mettre sur pied une filière régionale créatrice d'une valeur ajoutée répartie équitablement entre tous ses acteurs (producteurs, collecteurs et transformateurs) et qui investit dans la R&D.

Réfléchir à la gouvernance future

Ainsi, depuis presque deux ans, tous les partenaires intéressés pour s'investir dans le projet se sont réunis plusieurs fois sous différentes formes : journées d'échanges, consultations et ateliers. "Au total, sur la première phase du projet Fileg, nous avons eu 93 ateliers qui ont été organisés, auxquels ont participé pas moins de 200 structures différentes", se réjouit Christophe Vogrincic. Pour lui, c'est surtout la preuve qu'il y a une attente à combler derrière ce projet.

"Désormais, nous entrons dans la phase 2 du projet. Durant celle-ci qui va durer 12 mois, nous allons devoir mettre autour de la table tous les acteurs qui ont signalé être prêts à s'engager dans la démarche Fileg et mettre les mains dans le cambouis pour commencer véritablement à structurer la filière et établir la gouvernance", fait savoir Christophe Vogrincic.

Il est également question de construire une offre prototype composé de quatre services qui seront proposés à terme aux acteurs de la filière (accès à des marchés, accompagnements sur certains aspects techniques, conseillers par exemple, etc.). "Dans un premier temps, nous allons nous concentrer sur quatre services mais nous en avons identifié une cinquantaine", précise le chercheur.

Bon pour l'environnement

Les premiers bénéficiaires seront les agriculteurs qui pourront accéder à de nouveaux marchés grâce à la structuration de cette filière. L'environnement sera également l'autre gagnant final de ce projet.

"Les légumineuses sont des plants qui piègent l'azote atmosphérique et qui ne nécessitent donc pas d'engrais azoté pour les cultiver. Par conséquent, ce projet va participer à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. De plus, si la filière est bien structurée, cela permettra d'optimiser les flux de matières, nécessaires aux divers acteurs, apportés par des transporteurs émetteurs de CO2".

La mise en service de cette nouvelle filière est prévue pour septembre 2020.