"Je voulais apporter ma pierre à l'édifice pour l'environnement". Telle est la profession de foi d'Elodie Grimoin, co-fondatrice d'Urban Canopee, quand on lui demande pourquoi elle a créé son entreprise, en 2016.

Une solution contre les îlots de chaleur

Au printemps 2019, sa startup Urban Canopee installera Place Diebold, dans le quartier toulousain de Saint Cyprien, trois grandes structures en forme de corolles, chacune faisant huit mètres de diamètre et quatre mètres de hauteur.

Ces dispositifs dont les pieds ressemblent à de gros pots de fleurs avec une faible emprise au sol - les pots ne mesurent qu'un mètre de diamètre - accueilleront des plantes grimpantes pouvant ombrager une surface de 100 mètres carrés. Une solution pour lutter contre les îlots de chaleur urbains, phénomène climatique constaté dans les zones très urbanisées.

"Il y a un problème de chaleur dû au béton dans les villes. Cette chaleur stockée le jour est restituée la nuit et provoque des îlots de chaleur urbains. Grâce aux relevés météorologiques de température, on voit une différence de sept à douze degrés entre les espaces minéralisés et les espaces verts", indique Elodie Grimoin.

Diplômée de Agro Paris Tech, la jeune ingénieure, accompagnée par une équipe de chercheurs des Ponts et Chaussées, a co-fondé Urban Canopee avec Hubert Michaudet, l'un de ses anciens professeurs en 2016. L'idée de créer une startup consacrée à la lutte contre le réchauffement climatique lui est venue au cours de ses études.

"Un laboratoire de l'école travaillait sur les gridshells : ce sont des structures amovibles et modulaires en matériaux composites biosourcés. Quatre fois plus légères que l'acier, ces structures sont pourtant tout aussi résistantes. Nous nous sommes demandé : 'Pourquoi ne pas les utiliser pour rafraîchir les villes en faisant des sortes de tonnelles ?'", rapporte Elodie Grimoin.

 Une box connectée pour les plantes

Pour mettre en place ces installations, la startup parisienne a notamment lancé une campagne de financement participatif pour l'acquisition d'une corolle, un équipement coûtant habituellement de 9 000 à 12 000 euros. Un prix conséquent justifié par la présence sur chacune d'entre elles d'une box connectée.

"Cette box a un capteur qui contient un algorithme d'irrigation qui détectera les besoins de la plante. Ce n'est pas un système d'arrosage automatique qui va toujours se déclencher au même moment mais bien un capteur qui va calculer à l'instant T la bonne dose d'eau à fournir", explique la co-fondatrice d'Urban Canopee.

Connectée, la box est également autonome. Le pot de fleurs ne sera branché sur aucune source d'alimentation. Un panneau solaire intégré à la structure fournira l'énergie nécessaire au fonctionnement de la box et de la pompe à eau qui va nourrir les différentes plantes : jasmin , houblon, clématite, bignogne à vrille, passiflore... Au nombre de neuf - trois par corolle - elles ont été sélectionnées avec l'école d'ingénieurs agronomes de Purpan.

L'expérience doit durer trois ans, le temps pour les espèces végétales de faire preuve de leur efficacité. D'ici là, Urban Canopee compte bien dupliquer son modèle. La startup prévoit d'installer une nouvelle canopée urbaine, cette fois-ci à Paris, dans le XIIIe arrondissement.