Vincent Defos du Rau, Ordre des architectes de Midi-Pyrénées : "Notre profession est fragilisée"

Vincent Defos du Rau, le président de l'Ordre des architectes de Midi-Pyrénées, fait le point sur la réforme des surfaces planchers. Appliquée depuis le 1er mars, elle a mis le feu aux poudres dans le secteur de la maison individuelle.
Vincent Defos du Rau, président de l'ordre des architectes Midi-Pyrénées

Quel est l'enjeu de cette réforme ?
Cette réforme remplace les surfaces hors œuvres nettes (Shon) par les surfaces de planchers, lors des dépôts de permis : ceci revient à inclure l'enveloppe extérieure des bâtiments. Par ailleurs elle modifie les surfaces d'emprises des constructions en prenant en compte les débords de toits et les terrasses dans les constructions de plain-pied. De fait, cela agrandit la surface des bâtiments de 10 à 15 % et augmente considérablement le recours obligatoire à un architecte. Cette modification a fait réagir de façon très virulente la profession des constructeurs de maisons individuelles. Ils ont notamment mis en doute la capacité de notre profession à faire face à cette demande.

Quelle est la position de l'ordre des architectes sur le sujet ?
Nous avons été un peu estomaqués par une telle réaction de la part des constructeurs, alors qu'ils sont déjà largement majoritaires sur le marché de la maison individuelle. Ils sont aussi parfaitement écoutés par les instances puisqu'un décret modificatif serait déjà dans les tuyaux. A l'inverse, le Conseil national de l'ordre des architectes n'a pas été mis dans la boucle pour la mise en œuvre de ce décret. Au niveau national, notre profession a interpellé les instances gouvernementales pour demander un statut quo, qui consisterait à rendre obligatoire le recours à un architecte à partir de 150 m2 de surface plancher, ce qui équivaut aux précédents 170 m2 de surface Shon. Dans de nombreuses régions comme la nôtre, la demande nous paraît un peu modeste. Je rappelle que dans certains pays le recours à l'architecte est obligatoire dès le premier mètre carré, mais malheureusement notre profession est fragilisée et s'en tient plutôt à une colère sourde.

Les architectes régionaux sont assez absents du projet urbain lancé par l'agglomération toulousaine, qu'en pensez-vous ?

Non, je dirais avant tout que l'on est enfin sur les rails à Toulouse d'un grand projet urbain et c'est une bonne chose ! Il n'y a pas à contester le choix d'architectes et de maîtres d'œuvres de renom, c'est le signe que Toulouse les attire. D'ailleurs, je rappelle que les commandes publiques donnent lieu à des concours, j'y vois une concurrence plutôt saine et qui va tirer la profession vers le haut. Néanmoins, nous disons aussi, attention de ne pas faire une politique de la signature. Il y a aussi des professionnels de grande qualité dans l'agglomération, il faut savoir les détecter, le décollage du projet toulousain doit se faire avec eux !

Propos recueillis par Béatrice Girard

© photo Béatrice Girard

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