Immobilier ancien à Toulouse : dopé par la Covid-19, le marché se porte (très) bien

Profitant d'un dynamisme généré par la crise sanitaire de la Covid-19, le marché de l'immobilier ancien à Toulouse et en Haute-Garonne fait face aussi à une hausse des prix. Un contexte qui pousse certains propriétaires à se séparer rapidement de leurs biens moins de cinq ans après leur acquisition. Analyse avec la chambre interdépartementale des notaires de Haute-Garonne.
Comme le neuf, le prix de l'immobilier ancien gonfle à Toulouse, mais pour des raisons différentes.

Si l'immobilier neuf est embourbé dans un ralentissement de son offre pour diverses raisons, le marché de l'immobilier ancien à Toulouse est en pleine forme malgré la crise sanitaire et la Covid-19. Bien que le volume annuel des ventes, tous biens confondus (appartements anciens, neufs, maisons anciennes et terrains à bâtir), soit en baisse de -3,3% selon la chambre interdépartementale des notaires, celle-ci est à relativiser après des années 2019 et 2020 exceptionnelles en nombre de transactions.

Lire aussi 5 mnImmobilier ancien à Toulouse : comment la crise pose les bases d'une bulle spéculative

"2021 est une année de très forte croissance, le marché est très orienté, très actif et le phénomène se confirme partout en France. Les prix sont en nette augmentation depuis trois ans et sur toutes les catégories de biens. Après la signature d'un mandat, un bien à Toulouse met en moyenne moins d'un mois pour être vendu", observe Maître Philippe Pailhès, le vice-président de la chambre des Notaires de la Cour d'appel de Toulouse.

Hausse des prix généralisés dans la région Occitanie

Pour compléter les propos de l'expert immobilier, le prix médian du mètre carré en Haute-Garonne pour les appartements anciens connaît une hausse de +6%, pour atteindre la barre des 2.730 euros. Sur la ville centre de Toulouse, ce chiffre grimpe à 3.130 euros après une croissance de +8,4%.

Un phénomène observable sur toute l'Occitanie. Derrière la Ville rose, les préfectures voisines connaissent une hausse de leur prix médian au mètre carré dans des proportions similaires. Selon les notaires locaux, Albi frôle la barre des 2.000 euros après une hausse de +8,9%, tout comme Montauban qui, malgré un prix inférieur (1.630 euros) vient de connaître une croissance annuelle de +14%. Rodez, Auch et Tarbes voient aussi leur prix médian croître sur l'année entre +8,7% et +10,7%.

Quant au marché de la maison ancienne, le phénomène de hausse des prix est aussi au rendez-vous. En Haute-Garonne, le prix de vente médian atteint quasiment les 259.000 euros, après une nouvelle hausse de +4,4%. Les départements du Gers, du Tarn-et-Garonne, du Tarn, des Hautes-Pyrénées et de l'Aude, connaissent eux aussi une croissance de leur prix médian de +3,9% à + 6,5%.

"Les confinements successifs et l'arrivée du télétravail ont provoqué des réflexions en matière immobilière. Et de la réflexion, les acteurs sont passés à l'action ! On peut désormais continuer à louer un appartement à Toulouse et acheter une petite maison dans le Tarn où l'on télétravaillera les fins de semaine. Nous sommes de plus en plus nombreux à expérimenter des modes de vie mixtes qui privilégient le temps partagé entre deux lieux d'habitation", explique Me Philippe Pailhès, mettant en avant un concept de maison "semi-principale".

"Les acquéreurs sont bien plus enclins à s'éloigner désormais en deuxième couronne et même jusque dans le Tarn, le Gers ou le Tarn-et-Garonne pour partager leurs temps entre ville et campagne et achètent des maisons moins chères. D'ailleurs, nous voyons des maisons, un peu démodées et boudées hier, trouver preneur aujourd'hui", ajoute décrit Frédéric Giral, autre expert immobilier à la chambre des notaires.

L'augmentation va-t-elle se poursuivre ?

Une vitalité du marché qui risque d'entretenir la hausse des prix. Après une hausse moyenne de +5,3% pour les appartements anciens en Occitanie, et +6,5% pour les maisons anciennes, entre juillet 2020 et juin 2021, les notaires s'attendent à une nouvelle tendance à la hausse. Une fois les chiffres du troisième trimestre consolidés, ils projettent une augmentation à +6,9% pour les appartements et +7,0% pour les maisons.

Un contexte qui pourrait encourager certains à faire une plue-value sur leur bien immobilier. Pour preuve, l'étude de la chambre des notaires de Haute-Garonne démontre la vente de biens détenus depuis moins de cinq ans représente aujourd'hui près d'un quart du marché.

immobilier

Extrait de l'étude de la chambre interdépartementale des notaires de Haute-Garonne.

"La mise en vente après moins de cinq ans d'acquisition est en phase exponentielle et représente désormais un quart de l'offre. C'est un signe annonciateur d'un marché de plus en plus spéculatif. Face à l'augmentation des prix, les acquéreurs capitalisent moins sur le long terme. Mais cette faible durée de détention des biens reflète sans doute également des changements sociétaux et des accidents de la vie plus nombreux", tient à rassurer l'institution.

Lire aussi 4 mnImmobilier neuf : l'offre ne repart toujours pas, Toulouse proche d'un cap symbolique

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.