Toulouse : l'urbanisme désormais "modéré" à l'échelle métropolitaine

Les élus locaux doivent approuver jeudi 11 avril, en conseil métropolitain, le PLUi-H, le Plan local d'urbanisme intercommunal et de l'habitat. Auparavant voté à l'échelle des communes, ce PLU métropolitain régulera désormais les projets d'urbanisme avec l'objectif de construire en moyenne 7 000 logements par an sur Toulouse Métropole. Un développement qui sera mené en appliquant le principe de la "densité modérée".
La densité modérée mise en œuvre à Toulouse en attendant l'encadrement des loyers ?

Une page se tourne dans l'histoire de l'urbanisme toulousain. Auparavant régulé au niveau communal, via un PLU (pour Plan local d'urbanisme), désormais les 37 communes de Toulouse Métropole se sont entendues sur un PLU métropolitain, surnommé PLUi-H (pour Plan local d'urbanisme intercommunal et de l'habitat). Un document qui doit être voté et approuvé jeudi 11 avril par les élus locaux, réunis en conseil métropolitain.

"Grâce à un travail de co-construction engagé en 2015, ce document fixe un projet urbain avec des règles de constructibilité liées à ce projet en prenant en compte notre attractivité, le réchauffement climatique et la transition énergétique. Tous les PLU rassemblés des 37 communes de la Métropole représentaient pas moins de 3 600 pages de règlement... Une usine à gaz assez complexe pour laquelle nous avons voulu prendre de la hauteur en définissant un PLU commun", résume ainsi Annette Laigneau, l'adjointe au maire de Toulouse en charge de la coordination des politiques d'urbanisme et d'aménagement.

"C'est l'adoption d'une grammaire commune avec des accents différents", ajoute même Dominique Coquart, maire de Villeneuve-Tolosane et Vice-président de Toulouse Métropole en charge de l'aménagement et de la politique foncière. En effet, malgré cette mise en commun, les spécificités de chaque commune ont été prises en compte et chacune conservera une feuille de route propre, dans le souci d'atteindre un objectif commun : "la densité modérée".

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24 000 hectares désormais protégés

Le PLUi-H doit, dès maintenant, mettre en application ce concept afin de stopper l'étalement urbain que connait la région toulousaine. À titre de comparaison, l'aire urbaine de Toulouse recouvre 5 400 kilomètres carrés, alors que celle de Barcelone ne fait quant à elle, que 1 800 kilomètres carrés pour 4,5 millions d'habitants contre 1,4 pour Toulouse.

"Face au développement démographique et économique de notre territoire, les habitants sont parfois inquiets pour l'avenir de leur métropole et se posent la question de si elle va rester vivable. Face à cette angoisse, la réponse est la préservation et le renforcement des espaces verts. Ainsi, avec le PLUi-H, nous allons sanctuariser et protéger pas moins de 24 147 hectares de surface sur les 46 511 hectares que représentent la Métropole, soit 51,9% de notre territoire. Sans oublier que ce taux ne prend pas en compte les parcs et jardins publics", se félicite Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole.

La densité modérée

Le PLUi-H diminue la surface constructible dans tous les quartiers de Toulouse.

Néanmoins, ce dernier se veut rassurant à l'égard des investisseurs et des promoteurs immobiliers, qui ont d'ailleurs contribué à l'élaboration de ce document. "Nous allons modérer sans interdire la construction mais on va construire en encadrant", précise l'élu.

Un taux de logements sociaux à respecter

Un point important car, pour rappel, entre le solde démographique et les arrivées extérieures, l'agglomération toulousaine accueille 15 000 à 20 000 nouveaux habitants chaque année. Construire, mais sans s'étaler davantage, est donc une obligation pour le territoire de la 4ème ville de France pour lequel les élus ont défini des quotas.

"Ce document nous engage à construire en moyenne 7 000 logements sur l'ensemble des 37 communes chaque année. Par conséquent, ces constructions ont été réparties sur tout le territoire de manière concertée. La ville de Toulouse en accueillera 50 %, les communes de la 1ère couronne 30 %, les communes intermédiaires 10 % et les communes les plus éloignées 10 % également. Parallèlement, nous nous sommes engagés à produire au minimum 35 % de logements sociaux, soit environ  2 450 par an", précise Karine Traval-Michelet, la maire de Colomiers et vice-présidente de Toulouse Métropole Habitat.

Des logements sociaux qui vont sans aucun doute profiter du milliard d'euros apportés par la convention "ANRU 2", signée le 8 avril à Toulouse en présence du ministre du Logement et de la Ville, Julien Denormandie.

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