« Il y a une hausse des créations de SCOP », selon Rémi Roux, président de l'Urscop Occitanie

L'Union régionale des SCOP Occitanie Pyrénées a dévoilé un bilan de son année 2023 plutôt positif. Une quinzaine de sociétés appartenant à ses salariés ont vu le jour dans la région. Rémi Roux, président de l'Urscop et cofondateur de la Scop Ethiquable à Fleurance (Gers), revient sur cette année écoulée dans les colonnes de La Tribune. Entretien.
Rémi Roux, le président de l'Urscop Occitanie, est plutôt satisfait de l'évolution des Scop dans la région.
Rémi Roux, le président de l'Urscop Occitanie, est plutôt satisfait de l'évolution des Scop dans la région. (Crédits : Urscop Occitanie Pyrénées)

Ce » ne sont pas moins de 14 entreprises créées en 2023, accompagnées par l'Union régionale des SCOP Occitanie Pyrénées. L'association et ses 15 salariés continuent ses prestations d'accompagnement, de formation et de révision coopérative pour entretien cette dynamique dans la création des entreprises dont la capital appartient aux salariés. Chaque travailleur associé a une voix quel que soit le montant de son investissement de départ, bien que les salariés cotisent par la suite 3% de leur salaire, avant de récupérer leur capital à la sortie. La région Occitanie compte aujourd'hui 592 sociétés de ce genre, phénomène qui ne risquent pas de diminuer, selon Rémi Roux, président de l'Urscop. Entretien.

La Tribune - Votre association a recensé 14 nouvelles entreprises coopératives et 367 emplois créés, au cours de l'année 2023. Êtes-vous satisfait de ce bilan ?

Rémi Roux - Nous avons fait sortir de terre 14 nouvelles entités, ce n'est pas assez si nous voulons transformer la société. L'idée de la SCOP, c'est aussi, politiquement, de remanier les normes, avec des entreprises qui ont une fonction plus sociale, plus tournée vers la personne humaine et son travail au lieu du profit.

Le problème dans une société où le curseur est le profit, une SCOP sera moins attractive puisque les personnes qui vont créer l'entité ne pourront jamais la revendre. Sur le papier, quand nous expliquons aux intéressés l'idée est super... Je pense que pour toutes les sociétés qui jouent un rôle un peu social comme les crèches, ce serait quand même judicieux que ce soient des sociétés coopératives ou d'intérêt collectif. L'économie sociale et solidaire au global, c'est 10 % de l'économie. Il faut que ce taux soit plus important pour la société.

Actuellement, il y a quand même une certaine hausse des créations de SCOP, avec une croissance de 3 % à 5 % chaque année. C'est un modèle qui a une forte capacité d'adaptation de résilience. Pas moins de 10.000 entreprises ont été cédées sur cette année 2023. Nous en avons récupéré huit qui ont été transmises en SCOP en Occitanie. Il y a énorme challenge là-dessus et beaucoup de patrons qui ont entre 60 et 70 ans aujourd'hui se posent la question.

Les créations d'emplois en SCOP à la suite d'une « transmission saine » représentaient 43% des effectifs en 2022 en Occitanie, puis 79% en 2023. Qu'entendez-vous par transmission saine et comment expliquez-vous cette forte hausse autour de la transmission en Scop ?

Une transmission saine est la transmission d'une entreprise de son patron en la cédant à ses salariés. C'est là que nous rentrons en jeu. Nous allons aider les employés qui vont reprendre et acheter la société. C'est le cas avec la société « Au boulot », qui est une entreprise d'intérim, avec 200 emplois. Souvent, les gérants y ont recours à ce procédé veulent voir leur travail perdurer.

Tous les chefs d'entreprises qui vont à un moment se poser la question de transmettre doivent étudier au moins cette possibilité parce que vous aurez peut-être envie de continuer de voir les camions avec le nom de votre société dessus circuler comme cela a été le cas pendant 40 ans, par exemple. Souvent, il y a une réticence à se transformer en SCOP pour l'aspect financier. Mais si vous êtes une entreprise qui va bien, qui fait des bénéfices, qui crée la croissance, les banquiers viendront, que vous soyez une coopérative ou pas.

En 2023, nous avons atteint 50 % de transmissions d'entreprises saines. Il faut savoir que le modèle de la SCOP beaucoup plus pérenne. Par exemple, le taux de survie à 5 ans est 61 % pour une entité classique contre 79 % pour ce statut.

Les principaux secteurs qui font l'objet de transmissions en Scop sont les services, le commerce et l'industrie. Pourquoi ces secteurs sont les plus concernés selon vous ?

Je n'ai pas la réponse. C'est une vraie question parce que nous observons des vagues par secteur. Pendant une période, nous avions beaucoup de SCOP dans le BTP. Les secteurs changent en fonction des années, les SIC n'existaient pas il y a 24 ans. Aujourd'hui, beaucoup de SIC (Sciences de l'information et de la communication) se créent en Scop ou se transforment en associations, par exemple.

Avec l'Urscop régionale, quels sont vos objectifs pour l'année 2024 ?

Nous voulons continuer à séduire des chefs d'entreprise, les encourager à transmettre ou à transformer leurs entreprises en SCOP. Nous souhaitons qu'il existe de plus en plus de SCOP et que celles déjà existantes se développent sur le territoire. Nous espérons faire entre 5 et 10 % de SCOP en plus sur cette année.

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