Romain Cavalié, Edouard Marix, Lucas Cambra et Florian Brunel ont à eux quatre plus de 15 ans d'expérience dans les sociétés de conseil. Ils ont travaillé en même temps comme business manager chez Alten. Et puis, « le Covid a été un élément déclencheur », se souvient Romain Cavalié. « Nous avons profité du contexte économique pour quitter Alten et aller dans des plus petites sociétés de conseil qui emploient 40 personnes à des sociétés de taille intermédiaire avec entre 500 et 1.000 collaborateurs », décrit-il. En février 2022, ils fondent Scop&Co avec l'idée de poursuivre leur carrière dans l'ingénierie mais... sous forme de coopérative.
Mieux partager les revenus
« Les sociétés d'ingénierie, nous y croyons. C'est quelque chose de très positif dans un modèle économique face à la volatilité des ressources. Un consultant pourra rester dix ans chez Scop&Co et pouvoir faire dix à vingt missions différentes. Nous voulons renouveler ce modèle sous une forme qui n'existe pas à ce jour, la coopérative de conseil en ingénierie », décrit Florian Brunel. Un statut qui confère de nouveaux droits aux consultants.
« Le salarié pourra devenir sociétaire dans les deux ans qui suivent son intégration à la coopérative, et de prendre part aux décisions stratégiques de l'entreprise sur le modèle un associé = une voix. Cela pourra être le cas par exemple pour un déménagement de locaux ou l'ouverture d'une filiale. Nous voulons aussi sortir d'un système pyramidal avec une personne en haut qui touche énormément, et ceux en bas récupérant ce qui reste, pour parler assez grossièrement. Nous avons décidé que les bénéfices seront répartis équitablement entre tous les associés », complète Florian Brunel.
Les créateurs de Scop&Co veulent « construire une relation de long-terme avec leurs consultants » pour aussi réduire l'important turnover que rencontrent les sociétés d'ingénierie. Un phénomène amplifié ces dernières années face à la quête de sens grandissante au travail.
Ne pas dépendre que de l'aéronautique
Scop&Co a déjà conquis Airbus Protect, Latesys, UUDS, Siemens ou encore la DGAC. Un portefeuille de clients largement dominé par la filière aéronautique même si la coopérative a l'ambition de travailler pour plusieurs secteurs d'activité. La Covid notamment avait mis en exergue la trop forte dépendance du tissu toulousain aux activités d'Airbus.
« Si vous mettez 80 % de vos activités chez Airbus et qu'Airbus se casse la tête, cela ne va pas. Nous avons l'objectif d'avoir une dizaine de clients différents pour justement ne pas dépendre d'un seul client et éviter les problèmes économiques vécus durant la crise. Nous allons mener des actions de prospection dans le ferroviaire, la défense ou le bancaire », confirme Florian Brunel.
Scop&Co compte aujourd'hui huit consultants en plus de ses quatre fondateurs et aimerait recruter une quinzaine de collaborateurs d'ici fin 2023, essentiellement sur des profils ingénieurs mais aussi des techniciens.
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