Aéroport Toulouse-Blagnac : 8.000 emplois menacés chez les sous-traitants malgré la reprise

Alors que la reprise de trafic aérien se profile pour cet été, l'Association des métiers de l'aéroportuaire lance un cri d'alarme. 8.000 emplois seraient menacés rien qu'à l'aéroport de Toulouse-Blagnac parmi les bagagistes, les prestataires de restauration aérienne et les personnels de sûreté sans un soutien renforcé et adapté de l'Etat.
8.000 emplois seraient menacés rien qu'à l'aéroport de Toulouse-Blagnac parmi les bagagistes, les prestataires de restauration aérienne et les personnels de sûreté d'après l'Association des métiers de l'aéroportuaire.
8.000 emplois seraient menacés rien qu'à l'aéroport de Toulouse-Blagnac parmi les bagagistes, les prestataires de restauration aérienne et les personnels de sûreté d'après l'Association des métiers de l'aéroportuaire. (Crédits : Rémi Benoit)

L'aéroport de Toulouse-Blagnac espère retrouver 42% d'activité cet été par rapport au niveau d'avant-crise. Après avoir vu son trafic plonger de 67% en 2020 (de neuf à trois millions de passagers), la plateforme compte se relancer en proposant 66 destinations au départ de la Ville rose. Pourtant ce redécollage pourrait encore plus fragiliser les prestataires de l'aéroport.

"La reprise d'activité si elle n'est pas soutenue risque de renforcer les difficultés financières de nos entreprises et de précipiter les cessations et les défaillances", alerte Matthieu Jeandel, vice-président stratégie au sein du groupe Newrest et représentant de l'Association des métiers de l'aéroportuaire (Ama).

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-85 % d'activité en 2020

Fondée en février dernier, l'AMA veut porter la voix de l'ensemble des acteurs aéroportuaires : exploitants d'aéroport, assistance en escale, sûreté et sécurité, accueil, restauration, fret... D'après elle, 90.000 emplois directs et indirects et près de 2.000 entreprises sont implantées à proximité de la plateforme toulousaine (dont les métiers de l'aéroportuaire). 8.000 postes seraient menacés et 3.000 emplois saisonniers n'ont pas pu être créés.

aéroport toulouse

Newrest qui offre du catering aérien est très impacté par l'effondrement du trafic (Crédits : Rémi Benoit).

Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette crainte d'une vague de licenciements et de défaillances d'entreprises. "Nous avons enregistré - 82% d'activité en 2020 chez Newrest par rapport à 2019 et sur l'ensemble de nos métiers cela culmine à -85%", rappelle Matthieu Jeandel. Un effondrement du chiffre d'affaires qui a généré d'importantes pertes et fragilisé la trésorerie des entreprises. Même si avec le recours à l'activité partielle, les prestataires ont pu jusqu'ici limiter la casse sociale. "Nous avons pu maintenir nos 220 emplois en CDI à Toulouse grâce à l'activité partielle jusqu'à présent", confirme Didier Montégut, président du groupe 3S/Alyzia, qui se revendique comme le premier opérateur privé français d'assistance aux compagnies aériennes en escale avec 10 millions de bagages traités chaque année.

Une activité partielle prolongée et adaptée aux aéroports

"Le problème est qu'à partir du 1er juillet, pour continuer à bénéficier de cette activité partielle sans reste à charge pour l'entreprise, il faudra justifier d'une baisse de chiffre d'affaires de 80% (donc seulement 20% d'activité). Or, il est prévu pour cet été entre 25 et 35% de l'offre de sièges habituelle, donc nous risquons d'être au-dessus du seuil. Le reste à charge pour les employeurs risque d'aggraver nos pertes", détaille l'un des porte-paroles de l'AMA.

Les sous-traitants de l'aéroport ont profité d'un déplacement à Toulouse du député (LREM) Mickaël Nogal pour demander la prolongation de la prise en charge à 100% de l'activité partielle jusqu'à l'automne et la mise en place d'un dispositif d'APLD (activité partielle de longue durée) adapté aux métiers aéroportuaires et leur activité très fluctuante à l'image du trafic en dents de scie des plateformes ces derniers mois. L'AMA avait déjà interpellé le ministère de l'Économie à ce sujet mi-avril.

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Les représentants des métiers de l'aéroportuaires ont demandé au député Mickaël Nogal un soutien adapté de l'État (Crédits : Rémi Benoit).

"Je suis en discussion avec la Drets (ex-Direccte) pour voir s'il est possible de mettre en place un dispositif sur-mesure pour ces métiers de l'aéroportuaire qui sont sur un secteur très spécifique", a assuré Mickaël Nogal.

Pour Matthieu Jeandel, "les industriels, Airbus et ses sous-traitants, ont été bien protégés tout comme les acteurs du tourisme comme les compagnies aériennes. Il faut maintenant s'attaquer aux aéroports". Avant de rappeler qu'"un emploi au sein d'un aéroport génère 25 emplois directs et indirects".

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